Page 151 - cat-vent_drouot18-12-2012

Version HTML de base



.
Germaine Necker, baronne de STAËL
(1766-1817). L.A., Coppet 26 décembre [1792,
à la princesse d’H
ÉNIN
] ; 3 pages et quart in-8.
. ⁄ .
B
ELLE LETTRE DE LA
R
ÉVOLUTION
. « Je n’ai point éprouvé de plus douce émotion en ma vie ma chère princesse
que l’espoir d’avoir contribué à faire sortir notre ami 24 h plutot, 24 h si terribles ! qu’on frissonne d’avoir été si près
du malheur, et qu’on peut à peine jouir d’un bonheur qui a tenu à si peu d’instants. Les événements semblent être
plus favorables aux françois qu’on ne l’auroit cru, je suis ici très près du théatre de leur gloire, la Savoye leur est
soumise avec amour, on commence à croire que leur cause triomphera. Je vois bien comment ils repoussent les
ennemis, mais je ne les vois pas marcher vers un gouvernement quelconque. […] Mr de Staël est amb[assadeur]
jusqu’en 98. La Suède est amicale à ce point. Je ne compte pas jouir de ces nouveaux honneurs en présence de la rep.
françoise et vous concevrez qu’un plus simple asyle à quelques lieux de Londres me convient mieux sous tous les rap-
ports ». Elle s’enquiert des projets de son amie, qu’elle espère retrouver à Londres dans quatre mois : « Mon Dieu si
l’on parvenoit à réunir tout ce qu’on aime on laisseroit passer cette génération dont le crime et le cahos se sont em-
paré »… Elle donne son adresse « à Genève chez Mr Necker ».
