Page 19 - cat-vent_drouot18-12-2012

Version HTML de base


.
Louis-Bertrand CASTEL
(1688-1757) savant jésuite. L.A.S., Lundi matin [printemps-été 1735],
au Président de M
ONTESQUIEU
à Paris ; 2 pages in-4, adresse (lég. mouill., calculs autographes de
Montesquieu sur le f. d’adresse). [CM 421]
 ⁄ 
S
UR SON CLAVECIN OCULAIRE
.
Il a « compris 1° que vous etes un aussi tendre qu’efficace et illustre ami. 2° qu’il m’est de conséquence de suivre
cette veine pour le developement en grand de mon affaire qui est, j’ose vous dire, une belle chose soit pour la Mu-
sique qui est mon principal objet, soit pour les manufactures, soit pour la peinture et les teintures &c. Il sera dit
que sans vous ma découverte restoit là et qu’auprès d’un grand Prince vous etes un grand Mecene fort superieur à
celui d’Auguste. Car je ne me dedis pas de la qualité que j’ai pris la liberté de vous donner aux yeux du Public. Me-
cene n’honoroit les gens de lettres qu’en les protegeant. À l’honneur de les proteger vous joignez la gloire de vous
voir comme associé avec eux, société un peu inégale à la verité, et où votre esprit encore plus que votre naissance
vous attribue la primauté et la grande supériorité »... M. de B
OUY
est « un bon gentilhomme, ami de 15 ans, qui
est plus fol du clavecin que moi, et qui est venu exprès de sa terre où reside sa famille, passer cet hyver à Paris pour
accelerer tout ceci »…
.
François, comte de BULKELEY
(1686-1756) lieutenant général au service de France. L.A., au camp de
Spire 11 juin 1735, au Président de M
ONTESQUIEU
à Paris ; 2 pages et demie in-4, adresse avec cachet cire
rouge aux armes. [CM 424]
 ⁄ .
S
UR LA SITUATION MILITAIRE
,
ET LA VISITE DE
M
ONTESQUIEU À
S
AINT
-S
IMON
.
« Vos lettres, mon cher president, vallent mieux que tous les discours de votre Académie hors le votre, ainsy je vous
suplie de continuer à m’honorer d’une correspondance qui m’est infiniment precieuse ». Il donne des nouvelles de
la campagne militaire : « Mr le maréchal [de C
OIGNY
] a fait descendre deux ponts de batteaux du coté de Worms.
[…] malgré ces preparatifs je ne sçaurois croire qu’on puisse tenter le passage du Rhin vû la position des ennemis,
nous les trouverons partout mais Mr le P[rince] E
UGÈNE
ne quittera point son Brukshall si je ne me trompe. On
me mande de l’armée […] que le marechal y est adoré, quil fait tout ce qui faut pour l’être, et que la discipline y est
parfaitement bien etablie […] quant à l’armée d’Italie je ne veux pas y penser ». Il parle du voyage en France du duc
de R
ICHMOND
, avec lady H
ERVEY
: « Que je suis faché que my Lady Hervey ne voye pas Mr de R
ICHELIEU
, je le lui
dis hier, il etoit à sa toilette qui avoit tout l’air de celle d’une beauté bien délabrée ; mais les graces et la gentilesse
durent encore »… Puis il évoque la prochaine visite de Montesquieu au duc de S
AINT
-S
IMON
: « Vous allez donc à
la Ferté, et vous avez raison de conter sur les bons propos du maître de la maison, je le trouve charmant ; et je
voudrois l’avoir pour maître icy au lieu du Prince qui me commande, qui est pourtant un bon homme »...
20.
François CHICOYNEAU
(1672-1752) médecin, premier médecin du Roi. L.A.S., Versailles 30 juin 1735,
à M
ONTESQUIEU
; 4 pages in-4. [CM 425]
 ⁄ 
A
U SUJET DU
J
ARDIN BOTANIQUE DE
B
ORDEAUX
, fondé et dirigé par le médecin Barthélemy-Thomas G
RÉGOIRE
.
Il répond à Montesquieu à propos de G
RÉGOIRE
et des « injustes vexations qu’il éprouve depuis quelque tems de
la part de quelques uns de M
rs
les Aggregez, au College de Medecine de Bourdeaux, sous prætexte que le jardin des-
tiné à la culture et à la demonstration des Plantes, et fondé par M
rs
les jurats est mal entretenu, et qu’il ne s’acquite
pas avec exactitude des fonctions de Directeur de ce jardin et de la demonstration des plantes qui luy ont esté
confiées ». Il a déjà reçu plusieurs plaintes à ce sujet, mais « dictées par un esprit de party, je vous avoueray ingenu-
ment que je n’ay jamais creu devoir entrer dans la discussion de ces plaintes, attendu que la fondation du jardin et
l’établissement du Demonstrateur ayant esté faits par M
rs
les jurats il n’apartenoit qu’à eux d’examiner si elles etoient
legitimes ». Il a fini par faire demander aux jurats de « dresser un procez verbal de l’état du jardin », et il a parlé de
l’affaire à M. de S
ÉGUR
, sous-maire de Bordeaux… « j’ay tousjours esté fort eloigné d’autoriser les mauvaises dé-
marches de certains particuliers de l’Aggregation de Bourdeaux contre Mr G
RÉGOIRE
, dont les bonnes qualitez et
le merite dans la Profession m’étoient déjà connus »… Il remercie Montesquieu de ses compliments « sur tout ce
qui peut concerner la place dont Sa Majesté a eu la bonté de m’honorer »…
O
N JOINT
2 L.A.S. de Barthélemy-Thomas G
RÉGOIRE
à Montesquieu, Bordeaux [début juin] et 22 juillet 1735,
au sujet de cette affaire (3 et 1 pages in-4, la seconde à l’adresse de Montesquieu à Paris ; comptes autographes de
Montesquieu sur la dernière page de la première lettre) [CM 422 et 427].