Page 24 - cat-vent_drouot18-12-2012

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
.
Marie-Ursule de Klinglin, comtesse de LUTZELBOURG
(1683-1765) dame alsacienne, correspondante
de Voltaire. L.A., Illkirch 13 juin [1736], au Président de M
ONTESQUIEU
à Paris ; 5 pages in-8, adresse avec
cachet cire brune. [CM 446]
 ⁄ 
« Il vaut mieux tard que jamais songer aux absents. Tous mes amis vous auront dit mes plaintes de ne pas anten-
dre parler de vous. […] Scait peu estre le sort des lettres de geans distrait de courir le peys. Pour moi je nes estés que
de Sarbourg à Strasbourg je suis icy depuis trois semaine chez mon frere qui nen est qua une lieu dans une maison
charmante par sa situation une riviere au bas de la maison qui tourne autour du jardin laquel lon voit de partout,
des fosés de la plus belle eau du monde une veu charmante dun costes une chaine de montagne de lautre une grande
pleine et la ville de Strasbourg. Jy menne une vie libre comode de toutes sortes de chasse bonne chere exelent vin
de Champagne joignez à tout cela la douceur destre avec un frere que jaime auquel jay des obligations infinie dans
toute mes afaire »… Elle se plaint du comte d’E
GMONT
avec qui elle rompt : « Je ne veux point dun amis qui pre-
fere un fourneau à ses amies. […] Je croy Mde de B
OUFFLERS
bien charmée des refus que les odeurs luy ont procu-
rés ». Son frère va envoyer au duc de B
OURBON
à Chantilly un loup-cervier… Elle évoque encore Mme de
S
AINT
-G
ERMAIN
dont les charmes retiennent Montesquieu à Paris, le prince de C
ONTI
, la danseuse C
AMARGO
, le roi
S
TANISLAS
, la reine d’Espagne, la mort du Prince E
UGÈNE
.
Henriette Fitz-James, comtesse de Clermont d’Amboise, marquise de RENEL
(1705-1739) fille du
maréchal de Berwick, elle avait épousé Jean-Baptiste-Louis de Clermont d’Amboise, marquis de Renel, et
était dame du palais de la Reine. L.A., Nogent 16 juin [1736], à M
ONTESQUIEU
à Paris ; 1 page et quart
in-4, adresse avec cachet cire rouge aux armes (brisé). [CM 448]
 ⁄ 
B
ELLE LETTRE DE TENDRE AMITIÉ
.
« Je seray seulle cher president, leundy vous devriez bien venire passer la journé avec moy, je la seray encore le jeudy
et vendredy suivant, et je vous donneray avec grand plaisir un lit, mais ne vous en venté pas à qui que ce soit, car
c’est une faveur que je ne veux accorder qu’à mes vrais amis, come ils sont rarres, et que jen veux exclures mes
connoissances que lon appelle vulgairement amis, vous voyez que vous devez men garder le secret. J’ay du chagrin
mon president, si le grand monde ne vous a pas gasté vous devé sçavoir quelle douceur cest de pouvoir epanchaire
son coeur quand il souffre, avec un amis qui meritte sa confience, malgré tous vos deffeauts j’avoüe avec plaisir que
vous ete digne de la mienne. Je vous attant donc avec impatience, mais Dieu scay quand cette lettre vous sera rendu
vous ete peu estre plus empetray que jamais de tous vos princes et princesse, qui vous turons plesanterie saissante
j’en suis allarmé, enfin si cette lettre vous trouve à Paris et que vous puissiez venire trouver votre princesse leundy,
ou jeudy pour y coucher, elle en sera comblé ». Elle ajoute que « leundy la jeunne duchesse cera ycy, vous entandé
bien que ce nest pas la duchesse de Bourbon mais celle qui est jeunne par excelance […] vous seriez charmant de
venir jeudy diné coucher et passer encore le vendredy avec moy »…
.
Louise de Raymond, baronne de ROQUEFORT
(1678-1752), veuve de Godefroy de Secondat, baron de
Roquefort (1665-1724). L.A., Bordeaux 16 juin 1736, au Président de M
ONTESQUIEU
à Paris ; 3 pages
in-4, adresse avec cachet cire rouge aux armes brisé (lég. mouill.). [CM 447]
 ⁄ 
L
ETTRE D
UNE COUSINE À
M
ONTESQUIEU
parlant de la perte de son « chien de procès », qu’elle va tâcher de por-
ter en cassation… « Ce net pas le premier bon procès que jai veu perdre mais qun raporteur sopose que lon revise
une ereur de fait dans le temps que les juges voient un et un cet deux et que par opignatreté pour ne pas me servir
dautre terme il nous face perdre de ce seul article vint cinq mille livre sa me met hors des gons »... Elle a été voir
Madame de Montesquieu qu’elle a trouvée « tres maigre et tres changée. Elle prant du lait je ne sai pas quelle et son
incomodité. Il y avoit trop de monde dans sa chambre pour la questioner ; en revanche Mademoiselle de
Montesquieu porte lanbonpoint et la jeunesse sur son visage elle posede une santé parfaite. […] Je conte que les gens
qui ont de bons yeux vous croiront bien des années encore un homme à concequance, mais quesque cela fait pour
moy mon cher cousin. Mon age me met à l’abri mesme des soubsons. Je profiterai bocoup du plaisir de vous voir
à la Brède sans craindre le quant diraton. C’est acheter la liberté bien cher que de laquerir par la vieillesse »... Elle
termine par quelques nouvelles de Jean-Jacques B
EL
qui vient de se raccommoder avec le président d’A
UGEARD
, du
président L
ASALLE
qui est « à toute extremité », de Mme de L
OYAC
qui est grosse…