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
Mémoire
(24 pages) préconisant de profiter de la guerre entre la Porte et la Russie pour faire contracter des
obligations à la Russie. « Quand la Russie voudra étendre ses limites, rétablir sa marine, ou augmenter son commerce
elle sera toujours obligée de rechercher l’alliance de la France. Pierre I qui connoissoit ses vrais interets n’a jamais
perdu cette idée de vue »… Un second mémoire (24 pages) analyse la situation politique, administrative et
financière de la Russie : il est question de l’impératrice Anne, du duc de Courlande, du gouvernement, des finances
(revenus et dépenses), de son armée de terre et de sa marine… « La force principale de la Russie consiste dans 90,000
hommes de bonnes troupes bien disciplinées, qui font la guerre depuis 38 années sans interruption ; la cour néglige
tout le reste, donne son unique attention à l’entretien de cette armée »…
.
Thomas-Arthur de LALLY-TOLENDAL
. C
OPIES D
ÉPOQUE
de 4 lettres ou extraits de lettres de Lally
(une en double), et de 7 lettres le concernant (en double), [1759-1761] ; 68 pages in-fol. ou in-4
(qqs mouill.).
. ⁄ .
I
NTÉRESSANT ENSEMBLE DE LETTRES DE
L
ALLY
,
ET DE DÉNONCIATION DE SA CONDUITE PAR SES ADVERSAIRES
.
* L
ETTRES DE
L
ALLY
.
Camp devant Madras 22 février 1759
, à D
UVAL DE
L
EYRIT
, gouverneur de Pondichéry. Lally
dénonce la conduite inconcevable de Bussy, qu’il fera connaître au Roi et au ministre ; il s’est borné à transmettre
à Bussy l’ordre de la Compagnie de se retirer du Décan pour se porter dans le Nord, et à lui refuser l’autorisation à
retourner en Europe…
Devant Madras
, au même. Il l’avise des mouvements craintifs des vaisseaux français. « Si j’étois
juge du point d’honneur des officiers de la Compagnie, je le casserois comme un verre »…
Grand Mont, dépendance
de Madras 2 février 1761
, [à la Compagnie des Indes]. « Si je n’avois été envoyé icy pour commander qu’à des
fripons, des voleurs, et des poltrons, Pondichery appartiendroit encore à la Compagnie ; mais je n’y ay trouvé que
des scélérats, des assassins et des traîtres à l’État »… Il dénonce avec vigueur Leyrit, Moracin, Courtin, Mariol,
Bussy, et l’abandon de la colonie par la flotte…
9 novembre 1761
, au Contrôleur général. Il lui envoie copie de sa
correspondance avec Leyrit et les membres du Conseil de Pondichéry, et se livre à une défense de son action en Inde,
pour conclure : « si je n’ai pas succombé plutôt ce n’est ni la faute du Conseil ni de M. de Leyrit »…
* C
ORRESPONDANCE ADRESSÉE AU BRIGADIER DE
B
USSY
, Pondichéry 3-10 février 1761. – F
UMEL
, colonel,
major-général de l’armée de Lally en Inde. Lally « s’est surpassé », c’est « un monstre qu’il faut voir par curiosité » ;
il a perdu la colonie et livré Pondichéry à l’ennemi « à discrétion »… – M
ORACIN
, conseiller de Pondichéry. Lally a
mal préparé et mal défendu la place, et a conçu le projet de tomber sur un corps de Maissouriens venus secourir
Pondichéry, afin de s’emparer des bœufs et des chevaux ; il a « toujours fait bonne chère, tandis que nous faisons la
guerre aux corbaux, aux chats, et aux rats pour nous sustenter » ; il a prétexté la maladie et cherché la catastrophe…
– C
ECATTY
, major de la place. Après avoir réussi par « hazard » devant le fort Saint-David, Lally a échoué partout
par avarice, étourderie, inconséquence, entêtement, jalousie et peur, malgré des forces supérieures à celles de
l’ennemi ; « la rage, la haine contre la nation […] luy ont fait livrer Pondichéry, après luy avoir fait éprouver toutes
les horreurs dont l’ame la plus noire soit capable »… – D
EGROUD
, officier. Le « monstre » a fait tout « pour nous
faire mourir de faim, et nous faire tous massacrer […] Après les chevaux, les chameaux et les ânes, nous avons fait
la guerre aux grailles, aux chiens et aux rats […]. La fuite indigne du général prouve sa conduite »… – P
ORCHER
,
conseiller de Pondichéry. Cet « indigne général » au caractère « diabolique » a tout fait pour forcer la colonie à se
rendre à l’ennemi : mêmes détails sur les animaux consommés, et la détermination de se rendre à discrétion… –
D
UVAL DE
L
EYRIT
, gouverneur. Les détails donnés par Moracin compléteront son rapport aux ministres et à la
Compagnie, notamment sur le général, « dont les frénésies n’ont fait qu’augmenter. Il en rejette sur moy et sur le
Conseil toute la faute […], et à l’entendre, vous n’y aurés pas peu de part. Il n’y a meme personne dans la colonie
qui ne soit criminel »… Il raconte la mort de l’intendant Dubois, alors que Lally quittait la place sous des huées ;
Lally « regarde aujourd’huy cet accident comme un assassinat du conseil projetté en sa personne et consommé dans
celle de M
r
Dubois »… – G
RAYELL
, employé. Sans la « dissipation affreuse dans les vivres », Pondichéry n’eût pas
été pris. « Nous avons mangé tous les chiens, chats, les grailles, et les rats […] M. de Lally n’a pas cessé un instant
de nous accuser tous de trahison et d’envie de voir la ville entre les mains de l’ennemi »…
O
N JOINT
une L.A.S. du vicomte de S
AINT
-P
RIEST
, intendant du Languedoc, à P
ARENT
(premier commis des
Finances), à propos de l’affaire de Lally, dont le contrôleur général va rendre compte au Conseil (Paris 5 février
1763).