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
.
Jeanne Louise Genet, Madame CAMPAN
. 2 L.A., [Saint-Germain-en-Laye vers 1798-1799 ?, à Louise
de B
EAUVAU
, princesse de P
OIX
, et à une dame (la maréchale de B
EAUVAU
?)] ; 10 pages et demie in-4 ou
in-8, une adresse (qqs noms biffés).
 ⁄ 
R
EPROCHES SUR LA CONDUITE DE LA FILLE DE LEUR AMI
,
LE COMTE DE
L
ALLY
-T
OLENDAL
.
Mme de S
AINT
-C
YRAN
est une dame créole très honnête et jouissant d’une belle existence, « mais Eliza sait très
bien que je l’avois priée de ne point former de liaison qui la mit dans le cas de sortir sans moi à moins que ce ne fut
pour aller chez Madame la Maréchale de Beauveau. Décadi dernier j’ai refusé cette même sortie, aujourd’hui on a
eu la verve de vous la demander, vous y avez consenti et ma séverité me compromet vis-à-vis de Mad
e
de S
t
Cyran
[…]. – Je ne veux pas aggraver les torts d’Eliza, mais vous voyez combien je suis
peu
pour elle, vous ne sauriez croire
à quel point mon cœur en souffre, faut-il qu’avec tant de soins je manque cette conquête »…
La chère petite « réunit à des qualités faites pour plaire les principes funestes des défauts que je remarque dans sa
malheureuse mère par la lettre même que M. de T[olendal] m’a fait l’honneur de m’écrire. – Eliza aura des talens le
desir et les moyens de plaire, mais elle est extrêmement sujette à mentir mais elle desire avec une ardeur étonnante,
et la vivacité de ce sentiment l’a même portée dernierement à
prendre
dans l’écritoire d’Hortense B
EAUHARNOIS
huit
à dix feuilles de papier à vignettes des coquilles de couleur et d’autres petites choses de ce genre […] Mes
remontrances et mes pénitences pour ce fait et pour un autre dont j’ai pris la liberté d’entretenir Madame de Poix
ont été si graves, qu’elle en a été malade un jour et en a même eu un petit accès de fièvre »… Malgré de touchants
serments de ne pas recommencer, « Eliza paroît trop promptement tranquilisée sur ses torts graves par l’accueil que
vous avez daigné lui faire, […] elle a dit à Miss Nancy, “Je suis pardonnée ces dames me meneront à Paris »… Il faut
déraciner des commencements aussi affligeants. « Si vous saviez combien elle est fine, vous seriez encore plus effrayée
des reponses qu’elle aura dans l’avenir pour servir ses idées peut être malheureusement ses passions »…
.
Jeanne Louise Genet, Madame CAMPAN
. L.A.S. « G.C. », [vers 1798-1799, au comte Trophime-Gérard
de L
ALLY
-T
OLENDAL
] ; 3 pages et demie in-4.
 ⁄ 
Elle lui adresse une lettre de sa chère Eliza, une autre de l’élève Virginie C
HURCHILL
; son mari propose de faire
le portrait d’Eliza, et a fait « un croquis qui a les avantages suivans, l’attitude qui est parfaite ainsi que l’expression
des yeux. Le visage est un peu trop long, et en tout Eliza est infiniment plus belle »… Ses études vont bien, et Mme
Campan cherche à corriger ses petits défauts : « j’ai soin de l’en punir exactement mais avec une douce séverité, elle
m’aime et me craint beaucoup. Si elle étoit gâtée et négligée, elle seroit disposée à une coquetterie extrême, à
beaucoup de vanité, et quelquefois à faire de très vilains mensonges, ce dernier cas bien plus grave que les autres,
vient de la priver pour cette année de faire sa premiere communion, j’ai saisi ce moyen de la punir essentiellement
parce que je la trouvois trop jeune pour cet acte important, et que je n’étois pas sur ce point de l’avis de la Douce
Religieuse que j’ai particulièrement chargée des soins religieux dans ma maison, la pénitence me convenoit donc et
a produit un très grand effet sur Eliza. […] on a versé tant de larmes touchantes, que j’ai donné ma parole de ne
vous en point faire part ; et vous jugez que pour faire respecter les engagemens sacrés, il faut qu’une institution soit
bien fidele aux siens »…
.
Jeanne Louise Genet, Madame CAMPAN
. L.A., [Saint-Germain-en-Laye] 2 août [vers 1798-1799 ?],
à Mme Louise de B
EAUVAU
(princesse de P
OIX
) à Paris ; 7 pages in-4, adresse (nom de la destinataire biffé).
 ⁄ .
P
UNITION DE SON ÉLÈVE
É
LISABETH DE
L
ALLY
-T
OLENDAL
. Elle a eu du plaisir à annoncer la « nomination à la Rose »
de la chère enfant, mais doit révéler qu’elle est « gravement punie dans ce moment et qu’elle le mérite ». Déjà plu-
sieurs mensonges assez graves avaient décidé Mme Campan à remettre sa première communion à l’an prochain, et
Miss Nancy Tucker a vu Eliza griffonner des lettres pendant la leçon, occupation défendue. La maîtresse voulut
s’en emparer : « Eliza avec une adresse étonnante les saisit pour les chiffonner, et quoique Miss Nanci en eut bien
remarqué trois elle ne put en prendre que deux, la troisieme fut glissé par la poche sous la pointe du corps. On me
conduisoit Eliza »… La première lettre était une plaisanterie à une amie, la deuxième demandait au bonhomme As-
selin de lui acheter une écritoire rouge avec du papier à vignette et parlait d’une autre lettre à remettre hôtel de
Beauvau à Mme Schuller. Eliza prétendit avoir détruit cette troisième lettre : « elle continua à donner
sa parole