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Époques de la nature
»… – Clairvaux 22 août 1774 : bâtiments, abbé, logis des dames, tombeaux, trésor… – Sous une
épigraphe tirée de Voltaire (« À tous les cœurs bien nés que la patrie est chère »), notes sur son retour à Bourg, 1781 :
bords de la Seine, « plaines chéries de la Bresse », Mâcon, etc. « J’entre enfin dans cette ville que huit mille habitans ne
peuvent rendre importante, mais que la gloire des lettres rendra toujours célèbre qui a fourni des hommes distingués à
toutes les sciences et aux academies les plus celebres aux tribunaux et aux armées »… – Autun : liste de monuments et
de sites, éléments bibliographiques. – « Montgeron 27 aout 1799 » : château, fermes, agréments naturels… – Château
de Chantilly : « M. Toussaint valet de chambre de M. le prince de Condé m’a fait voir avec beaucoup de complaisance
le château, le cabinet d’hist. naturelle et le pavillon de l’isle d’amour ; la gallerie des conquetes du grand Condé
dont le 3
e
tableau a droite est la belle allegorie de l’histoire qui arrache les feuillets : la renomée tient le
quantuus
panibut
et le prince arrache a la victoire la trompete chargée de banderolles des exploits de 1651-56 faites au service
d’Espagne contre la France »… – Notes scientifiques : un oursin pétrifié du cabinet de MM. de Lucques à Genève ;
le thermomètre « naturel » de M. Lesage ; les œuvres d’histoire naturelle et de philosophie de Charles
Bonnet
; une
« machine a élever les eaux construite par M. Marris » (croquis) ; une montagne de Gex… – Liste de correspondants,
notes sur Beauharnais, Bonaparte, le mathématicien Vito Caravelli, etc., [après 1803]. «
Bonaparte
fut l’ame du siege
de Toulon. Le nom de liberté n’estoit pas une impertinente derision pour les grecs et les romains ou il n’y avoit que
des esclaves et des tyrans. Bonap. lui a ecrit qu’il soupait avec les assassins de son père »… – « 18 juillet 1804 » :
sur la manufacture de La Charité, Moulins, Souvigny (Allier)… – Août-septembre 1804, au dos de cartes à jouer :
étapes et frais de voyage dans l’Ain, la Côte d’Or, l’Allier ; listes de noms de personnes… – « Avallon 10 oct. 1805 » :
liste d’habitants (professeurs, médecins, poète, peintre) ; au dos, d’une autre main, plan sommaire de la ville et ses
environs…
34.
Louise-Françoise de La Baume Leblanc, duchesse de LA VALLIÈRE
(1644-1710) maîtresse de
Louis XIV. P.S. (deux fois), Paris au couvent des Carmélites de la « grande rue du fauxbourg Saint Jacques »
20 avril 1674 ; 2 pages in-fol.
1 200/1 500
Rare document signé par Louise de La Vallière le jour même de son entrée au couvent
.
Elle reconnaît avoir reçu « suivant lordre que le Roy a donné » la somme de 150.000 livres « comptant en louis
d’or louis d’argent & monnoye » sur les droits et revenus de son fils (et fils naturel de Louis XIV) « Monseigneur le
Comte de Vermandois admiral de France […] pour anployer par lad. dame duchesse au payement de ce qu’elle peut
debvoir […] A commencer de ce jour, elle promet tenir compte au Roy sur les deux dernieres années de la pension quil
luy a accordée pendant quatre années prochaines »… Pour dédommager le comte de Vermandois, elle lui fait cession
de la pension que lui a accordée le Roi, jusqu’à concurrence des 150 000 livres plus les intérêts… Elle signe : « LF de
la baume le blanc duchesse de la valliere » ; c’est
sa dernière signature civile
; elle signera désormais de son nom de
religieuse, Sœur Louise de la Miséricorde.
Ancienne collection Marcel
P
lantevignes
(8 mars 1977, n° 59).
35.
Claude Nicolas LE CAT
(1700-1768) chirurgien et urologue.
Manuscrit
autographe,
Journal de mon
voyage à Londres
, 1767
; cahier cousu petit in-4 de 62 ff., écrits au recto avec de nombreuses additions et
corrections en regard (lég. mouill., qqs trous de vers).
5 000/6 000
Précieux récit de voyage du grand chirurgien, et témoignage scientifique sur l’état de la chirurgie et
des hôpitaux en Angleterre en 1767
. Ce
Journal
, dont les entrées sont datées du 18 juillet au 5 septembre 1767,
composé en partie d’après des notes, présente de nombreuses corrections et additions. Le Cat quitte Rouen le 18
juillet, s’embarque à Dieppe le lendemain, entre en rade à Brighthelmstone [Brighton] l’après-midi du 20, arrive à
Londres en berline à 6 heures le soir du 21, et s’installe aussitôt chez « M. Tyrell » [Frederick
Tyrrell
, chirurgien et
professeur d’anatomie]. Comme tout voyageur, Le Cat consigne des remarques et réflexions sur le paysage, les palais,
les églises et les parcs, la mise et les mœurs des indigènes (la « godaillerie » à table, « la decence » à l’église), mais il
porte son attention en priorité aux confrères, hôpitaux et usages chirurgicaux anglais. Nous n’en pouvons donner ici
qu’un rapide aperçu.
22 juillet
. Matthew
Maty
le prend de bonne heure : « nous allâmes ches lui au Museum ; je parcourray cette
admirable collection ; il me mena ensuite ches M.
Dolon
a qui il avoit commandé pour moi une lunette acromatique
de 12 pieds anglois ; j’en vis le tuyau, et je fis plusieurs acquisitions comme une lorgnette d’opéra à 4 verres pour mon
ami M
r
Ballard
, une pour moi pour le lointin, tous instrumens acromatiques admirables »… Visite de la cathédrale
Saint-Paul, dîner chez M. Maty avec son confrère Charles
Morton
(détails)...
23 juillet
. Visite de l’hôpital de Saint-
Bartholomew avec Percival
Pott
: description des bâtiments et des salles, observations sur des précautions d’hygiène,
la charpie, le rituel de la visite des malades, une technique favorable à la cicatrisation d’un membre amputé. Dîner
avec Tyrrell, visite du parc de Saint-James.
24 janvier
. Le Cat aperçoit le Roi dans le parc Saint-James. Visite de
l’hôpital Saint George avec MM.
Middleton, Hawking
,
Bromfeild, Gateker
: notes sur les opérations de la fistule
auxquelles il assiste, les salles, l’apothicairerie, le laboratoire de la pharmacie, et « un petit amphitheatre ou l’on fait
les ouvertures des cadavres de gens mort de maladies interessantes »…
25 juillet
. Visite à Georges
Arnaud de Ronsil
,
chez qui il trouve un autre chirurgien émigré, M.
Jauberthou
. Excursion à Greenwich : « superbe hôpital de la
marine », décrit avec admiration : il « a l’air d’un Palais de Roy, tandis que le Palais du Roy d’Angleterre à Londres a
…/…