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60.

Georges HUGNET (1906-1974). L.A.S. « G. »

à Paul Eluard

, écrite au dos d’une carte postale. Limoges, 2 mai

1940. 1 p. in-12.

«

Réformé définitif

, je retourne à Germaine demain. Ne parlons plus de cette erreur et

travaillons à la préparation des nos 5 et 6 de

l’U.P.

[

L’Usage de la Parole

]. Ta lettre si pleine de craintes pour moi, si pleine de tendresse – m’a été d’un grand réconfort en

cette journée

d’impatience qui décidait pour moi du jour ou de la nuit

. Chic pour les Fleurs d’Obéissance. Oh oui, fais-moi un très bel exemplaire.

Quelle joie de penser à tout cela, de retrouver tout cela […].

Germaine t’a-t-elle montré mon poème sur Picasso – poème qui m’amuse

assez ?

[…]. Écris-moi vite et commande-moi des livres […]. Ma tendresse à Nusch ».

200 / 300 €

61.

Jean HUGO (1884-1984), peintre, décorateur et illustrateur. L.A.S. et pièce autographe. Lunel, 4 mai 1951. 1

p. in-8 et 1 p. in-4 oblong.

Jean Hugo a dressé, dans un tableau, la liste des ouvrages qu’il a illustrés. « Radiguet - Les joues en feu. Jammes – Pomme d’Anis. Morand

– Les Amis Nouveaux. Cocteau d’après Shakespeare – Roméo et Juliette et Le Miroir Magique. Bibesco – Le Perroquet vert. Maurois –

Climats. Stevenson – An Inland Voyage. Eluard – Un avril 1944 Paris respirait encore et l’Imitation de M.S.J.C. Racine – Phèdre. Max

Jacob – le Cornet à dés ». Pour chacun des ouvrages, il indique les éléments d’édition et le nombre de pointes sèches réalisées. Avec une

lettre d’envoi.

120 / 150 €

62.

Alexander von HUMBOLDT (1769-1859), naturaliste et explorateur. L.A.S. [à la duchesse de Lévis]. [1817]. 1 p. in-12.

Obligé de garder la chambre, il se voit contrait de décliner l’invitation de la duchesse de Lévis. « Je n’en suis pas moins reconnaissant

d’un souvenir que je ne pouvais mériter que par mon admiration sans bornes et mon dévouement le plus respectueux pour Madame et

Monsieur le Duc de L. Je lui demande la permission de me présenter chez elle la semaine prochaine et de lui parler de

nos amis absents si

indignement traités dans l’ouvrage de Lady Morgan

[

La France

, paru en 1817] ».

300 / 400 €

63.

Max JACOB (1876-1944). Manuscrit autographe,

Invocation

. Sans date. 2 pp. grand in-4, petites déchirures

sans manque.

Texte sur les pêchés, sorte de mea culpa de Max Jacob, développé en 3 points

 : I. Le pêché est imputable à la faute d’Adam : « L’homme

malgré sa nature mauvaise est donc coupable encore ». II. « 

Je suis plus coupable de pêchés qu’aucun autre

1° Parce que j’ai fait une

philosophie au lycée et que j’ai appris à exercer mon esprit, à lire des livres de morale et d’analyse 2° parce que j’ai été favorisé d’une conversion

par Dieu […] 3° parce que vivant apparemment d’une vie chrétienne, mon pêché est un démenti à cette vie et se double d’un mensonge

scandaleux 4° parce qu’ayant, par suite des circonstances nombreuses de ma vie, un plus grand nombre de regards fixés sur moi, l’exemple

de mes pêchés est plus nuisible que l’exemple donné par quelque solitaire inconnu. 5° parce que mes pêchés sont des faiblesses et que toute

faiblesse est animale […] ». III. « Comment sortir du pêché […] », réflexions qu’il développe en cinq paragraphes.

300 / 400 €

64.

Max JACOB (1876-1944). 3 manuscrits autographes.

-

La Mort

(sans date, 4 pp. in-4, sur 2 feuillets chiffrés « 191+ » et « 192 » au crayon rouge).

Sur la mort et sa vie dissolue

. « Pureté et

perfection, je vous évoque, je vous salue ! Voici l’âge qui vient et je dois penser que le moment de la mort se rapproche.

Où sera mon

cadavre je n’en sais rien, mais un jour cette chair si vivante sera une pierre dure

[…]. Peut-être ou demain ou dans quelques jours, je

serai dans un lit d’hôpital ou dans cette chambre ou à Quimper chez mes frères. Voici je suis étendu là, j’attends la mort […].

Dans quel

état vais-je paraître devant mon juge : pas bien blanc après m’être laissé aller à toute ma chair

, à ttes mes paroles sans surveillance, ss

examen, à ttes mes méchancetés. Tu peux la voir ta vie : ton cynisme, ton impudicité, ton impudence […]. Il est trop tard ! ta vie est pourrie

! […]. Dieu ne pardonne pas le scandale et ta vie fut un scandale perpétuel […]. Tu as transporté tes vices avec toi... Mon Dieu je suis un

malheureux qui souffre d’être si mauvais élève et de se laisser entrainer aux abominations […]. Je ne suis pas comme les autres […]. Est-ce

que dans les intimités profanes, dans tes mauvaises pensées, celle de la mort ne devrait pas venir pour les assaillir, les calmer. »

- Sur la souffrance, sans date, 1 p. in-8. «

La souffrance est le moyen de conquérir Dieu

[…]. La souffrance vient de notre attachement à

la terre qui est démon […]. Entrainons nous a bien souffrir. Mon Dieu affinez un peu mon cœur et mon corps afin que je souffre davantage

et mieux. Donnez comme but à ma vie non le bien être et la foi mais au contraire l’acceptation des peines et des horreurs de la terre et la

patience qui est une souffrance ».

- Petit texte sur l’Évangile. Sans date, ¼ p. in-8. « Dans les noisetiers, dans l’étroit couloir des noisetiers qui protègent un sombre ruisseau j’ai

trouvé au trépied des branches un petit livre bien relié : il sera la source de mon esprit et de mon cœur : l’Evangile ».

500 / 600 €

64