Previous Page  127 / 192 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 127 / 192 Next Page
Page Background

127

BEAUX-ARTS

304

MANET ÉDOUARD (1832-1883)

Deux lettres autographes signées

adressées à Eva GONZALÈS

S.l., 1876, 2 pages in-12 à l’encre sur

papier, enveloppes conservées.

1 200 / 1 500 €

Eva Gonzalès, peintre, fut le modèle et l’élève

de Manet. Il reporte un rendez-vous dans

une lettre ; dans la seconde, il s’excuse de

l’avoir fait attendre.

303

MANET ÉDOUARD (1832-1883)

Lettre autographe signée adressée à

Charles BAUDELAIRE

Paris, 27 mars [1866], 2 pages in-8 à

l’encre sur papier. (Petite perforation

ancienne sans atteinte au texte).

7 000 / 8 000 €

Importante lettre de Manet à Baudelaire,

dans laquelle il mentionne l’un de ses plus

célèbres tableaux :

Le Fifre

.

« Mon cher ami, il y a bien longtemps que

vous ne m’avez donné de vos nouvelles

dites-moi donc sans trop tarder comment

vous vous portez et ce que vous devenez.

J’attends toujours le livre que vous m’aviez

annoncé, l’eau me venait à la bouche de

lire de vous quelque chose de nouveau.

J’ai envoyé à l’exposition deux tableaux,

je compte en faire faire des photographies

et vous envoyer un portrait de Rouvière

dans le rôle d’Hamlet que j’appelle l’auteur

tragique pour éviter la critique des gens qui

ne le trouveraient pas ressemblant – et un

fifre des voltigeurs de la garde, mais il faut

voir les tableaux pour s’en faire une juste

idée. Madame Meurice me charge de vous

dire bien des choses de sa part et voudrait

bien une lettre de vous, son portrait par

Bracquemond va figurer à l’exposition. Adieu

mon cher Baudelaire nous vous envoyons

tous nos amitiés et voudrions bien vous voir

de retour ici Tout à vous Ed. Manet ».

Le Fifre

et le

Portrait de Rouvière

dans le

rôle d’Hamlet sont respectivement conservés

au Musée d’Orsay et à la National Gallery of

Art de Washington. Ces tableaux figurèrent

au salon de 1866 ainsi que le portrait de

Madame Meurice par Bracquemond.

Madame Meurice, pour laquelle Baudelaire

éprouva une amitié amoureuse, fréquentait

le salon des Lejosne, avenue Trudaine, dans

lequel le poète rencontra Manet.

La correspondance entre Manet et Baudelaire

débute en 1863. Dans une lettre du 28 octobre

1865, Baudelaire avoue à Manet qu’il le

compte parmi les dix personnes qui lui sont

le plus chères (

Correspondance

, Pléiade, II,

538). Manet, quant à lui, témoigna envers

le poète une réelle amitié et exécuta de lui

plusieurs portraits.

Lettre reproduite dans E. Crépet,

Charles

Baudelaire, étude biographique

, revue et

mise à jour par J. Crépet, 1906, p. 390.