211
HISTOIRE
comme on cherit limage des bons citoyens, la curiosité fait quelques
fois rechercher ceux des grands criminels, ce qui sert a perpetuer
l’horreur de leurs crimes ». Elle demande donc qu’on lui envoie « un
peintre en mignature », et réclame qu’on la laisse dormir seule. Elle
criera dans la rue pour protester contre l’arrestation de Fauchet qui
n’est certes pas son complice : « je lui ai toujours cru une imagination
exaltée et nulle fermeté de caractere, cest lhomme du monde a qui
jaurais le moins volontiers confié un projet »...
• Antoine-Quentin FOUQUIER-TINVILLE. L.a.s. comme accusateur
public du Tribunal extraordinaire révolutionnaire, au Comité de Sûreté
générale, Paris 21 juillet 1793 (1 p. in-4), au sujet de l’interrogatoire de
Charlotte Corday et des lettres saisies sur elle qui courent les rues de
façon tronquée et qu’il suggère de laisser imprimer intégralement. Il
vient d’être informé « que cet assassin femelle étoit l’amie de Belzunce
colonel tué à Croy dans une insurrection et que depuis cette epoque
elle a conçu une haine implacable contre Marat et que cette haine
paroit s’être ranimée chez elle au moment où Marat a denonçé Biron
qui étoit parent de Belzunce, et que Barbaroux paroit avoir profité
des dispositions criminelles où étoit cette fille contre Marat pour
l’amener à exécuter cet horrible assassinat »...
• Jean-Baptiste CARRIER. P.a.s., Nantes 4 frimaire II (1 p. ½ in-fol. avec
vignette, cachet cire), réquisition de voitures, fourrages et subsistances
pour la Vendée.
• Georges COUTHON. L.a.s., Strasbourg 4 avril 1793, à ses collègues
Romme, Maigret, Soubrany, Gibergues et Artaud (3 p. in-4). Très
intéressante lettre sur sa mission en Alsace, la conduite suspecte de
Dumouriez, la position des armées, etc.
• Charlotte CORDAY. – Manuscrit autographe de la célèbre
Adresse
aux français, amis des lois et de la paix
, trouvée sur elle lors de son
arrestation après l’assassinat de Marat (3 pages in-4). « Jusqu’a quand
ô malheureux français vous plairez vous dans le trouble et les divisions
[...] Déja le plus vil des scélerats Marat dont le nom seul présente
l’image de tous les crimes en tombant sous le fer vangeur ebranle la
montagne et fait palir Danton Robespierre et autres brigands assis
sur le thrône sanglant [...] Ô ma patrie tes infortunes dechirent mon
cœur, je ne puis t’oÀrir que ma vie [...] Français je vous ai montré
le chemin, vous connaissés vos ennemis, levés vous, marchés et
frappés ». [Cette pièce, ainsi que tout le dossier Charlotte Corday,
provient de la collection Morrison.] – Procès-verbal de l’assassinat de
Marat, de l’arrestation de Charlotte Corday et de son interrogatoire,
signé 10 fois par elle (11 pages in-4), 13 juillet 1793, dressé par Guellard,
commissaire de police de la Section du Théâtre Français. Il relate
son arrivée sur les lieux, la découverte du cadavre de Marat gisant
dans sa baignoire, son examen par le chirurgien Pelletan (qui a signé),
puis l’interrogatoire de Charlotte Corday, expliquant les raisons de cet
assassinat, les circonstances de l’achat du couteau et de l’assassinat,
qu’elle a exécuté de son propre chef et sans complice ; en la fouillant,
on trouve, outre divers objets, « une diatribe en forme d’adresse aux
français »... Ont signé, outre le commissaire et Charlotte Corday,
Marino et Louvet, administrateurs au département de police à la
Mairie, et les membres du Comité de Sûreté générale François Chabot,
Droüet, Legendre et Maure. On joint 3 documents du Département
de Police de la Commune de Paris concernant ce procès-verbal
(14 juillet 1793). – L.a.s. au Comité de Sûreté générale, 15 juillet 1793
(1 p. ½ in-4, adr.), demandant l’autorisation de se faire peindre : « je
voudrais laisser cette marque de mon souvenir a mes amis, dailleurs




