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132

les collections aristophil

1217

PARIS Louis-Philippe d’Orléans,

comte de

(1838-1894)

petit-fils de Louis-Philippe, héritier de

la couronne sous le nom de Philippe

VII.

L.A.S. « Louis Philippe d’Orléans

Comte de Paris », Paris 8 juin 1875, au

maréchal de MAC MAHON, ; 2 pages

in-4.

100 / 120 €

Mort de son quatrième enfant, Charles-

Philippe.

« Lorsqu’il y a quatre mois je vous annonçais

l’heureuse entrée dans le monde d’un fils,

qui, je l’espérais, pourrait un jour servir la

France, je ne m’attendais guère au coup

si cruel qui vient de nous l’enlever. La part

que vous avez prise alors à notre joie, la

manière dont vous me l’avez témoignée,

enfin l’intérêt que la Duchesse de Magenta

nous a montré, à la Comtesse de Paris et

à moi, pendant la maladie de notre enfant,

me sont un sûr garant de votre sympathie :

votre cœur de père comprendra ce que nous

souffrons depuis hier soir. Nous avons vu

notre enfant expirer dans nos bras, atteint

subitement par une convulsion »…

On joint

une L.S. du duc de MORNY, 31

mai 1858, à en-tête de la Présidence du

Corps Législatif

1219

ROUGET DE LISLE Claude-Joseph

(1760-1836)

officier et compositeur, l’auteur

de

La Marseillaise

.

P.A.S. « J Rouget de Lisle », Montaigu

5 juillet 1816 ; 1 page oblong in-12 (plis,

un peu salie).

100 / 150 €

De son village natal de Montaigu (près de

Lons-le-Sauier), Rouget de Lisle fait des

comptes et note : « Reglé avec Girardet

le 5 juillet, il lui est redu quarante quatre

francs trente centimes »… ; avec quittance de

Girardet du 18 décembre 1817, sur la même

page, attestant le paiement de 24 francs.

1220

ROUMANIE. ÉLISABETH

(1843-1916)

Reine de Roumanie, épouse de

Carol I

er

, femme de lettres sous le nom

de CARMEN SYLVA.

6 L.S. « Elisabeth » avec compliments

ou post-scriptum autographes (une

incomplète), 1 L.A.S., 1 P.A. et 5

télégrammes, 1901-1915, à la poétesse

Bertha GALERON DE CALONNE ; 43

pages formats divers, une enveloppe.

700 / 800 €

Belle correspondance avec une poétesse

aveugle et sourde.

[La Reine Élisabeth préfaça le premier recueil

de vers de Bertha Galeron de Calonne (1859-

1936) :

Dans ma nuit

(A. Lemerre, 1890).]

[

Mai 1902

]. Longue lettre sur les infirmités,

avec des souvenirs poignants de sa propre

mère. Elle se félicite de voir souvent sans

regarder : « Dieu m’a donné cette grande

force, parce que je suis livrée à un monde

d’intrigue et de Byzantinisme, dans lequel

je me débattrais comme la mouche dans

une toile d’araignée, si je ne voyais pas

toujours le joint de toute chose ! Un poète

est toujours un voyant, c’est pour cela

que tant de poètes ont été aveugles, pour

rendre leur perception plus fine encore, et

leurs sensations plus intenses ! »… Elle parle

aussi de la surdité de Beethoven… [

1903

]. Elle

s’inquiète du projet de Bertha d’aller dans

les tropiques : « Pourquoi votre mari ne se

mettrait-il pas avec un médecin de renom

pour bâtir là-bas un beau sanatorium ? »…

Elle développe son idée longuement, et

recommande d’inventer une cure contre un

mal quelconque : « comme la neurasthénie

1218

RÉCAMIER Juliette

(1777-1849)

l’amie de Chateaubriand.

L.A., à Mme LE HON ; 1 page in-8,

adresse au verso (un coin déchiré et

réparé).

100 / 120 €

« Je ne sais absolument rien. Je n’ai pas vu

M

r

de MONTMORENCY

depuis trois jours

. –

Adieu, chère amie, je pense avec tristesse à

votre pauvre belle sœur, mourir si jeune ! –

Vous avez été pour elle ce que vous êtes

toujours, bonne et parfaite ».

est si vaste on pourrait mettre beaucoup

de choses sous ce nom, si la tuberculose

ne prend pas »… Son mari pourrait bâtir

une maison hygiénique, pour laquelle elle

propose quelques idées d’architecture et

d’aménagement, etc. Elle joint aussi un projet

de « Cure de Danger » : lever très matinal,

jardinage, bains, petit déjeuner abondant,

sommeil, goûter de fruits. « Silence de moine

jusqu’au dîner à 1 heures, soupe légumes

pain à discrétion, farinages, peu ou pas de

viandes car pure » ; elle préconise aussi de

la musique de chambre, de la conversation

intéressante, des lectures et des amendes

pour des cancans ; cela fera des ménages

heureux et beaucoup d’enfants… [

1905

].

« Ossian Merlin Homère, Milton, il paraît que

le sort aime fermer les yeux aux poètes pour

les rendre plus intenses plus concentrés, plus

idéals ! Je trouve que c’est une aberration,

de vouloir montrer aux hommes comment ils

sont, on fairait bien mieux de leur montrer ce

qu’ils pourraient être, car les êtres très parfaits

que nous connaissons ont été des hommes

au moins pour quelque temps ! »… Il faut

prêcher et prouver l’existence indépendante

de l’âme de toutes les manières…

Sinaia 18

juin 1909

. Elle rêve de la faire venir habiter sa

« colonie », où son odorat très développé se

réjouira de ce paradis terrestre… « Pourquoi

n’inventez-vous pas un alphabet facile à

saisir pour tout le monde, de manière qu’on

vous écrirait dans la main. Par exemple, les

cinq doigts seraient les cinq voyelles, les

phalanges des doigts les autres lettres »…

etc. [

Octobre 1909

]. « Ne croyez pas un mot

d’horribles calomnies & intrigues, tout marche

mieux que jamais, l’admirable machine est

sur le point de réussir complètement, après

mille essais conciencieux, ce sera si beau &

la Vatra sera lumineuse aussi pour vous »…

Bucarest 8 janvier 1911

. Elle brode beaucoup

d’ouvrages d’église, malgré sa vue qui baisse ;

des dames viennent l’aider... « Le roi m’a fait

cadeau de la lumière électrique à Segenhauss

et cela me fait un immense plaisir ! Je rêve

d’y finir mes jours quand je serai trop fatiguée

pour travailler encore ! Déjà j’ai mis tout entre

les mains de la Princesse comme je suis

garde malade et que je ne puis m’occuper

d’autre chose que de la santé du Roi »…

Curtea de Argech 27 avril 1915

. Elle parle

avec tranquillité de la tombe de son mari.

« Une amie qui a de belles communications

de ce que nous apellons dans notre ignorance

l’autre monde, me dit qu’il a été un très grand

ange longtemps avant de venir sur terre […].

Je suis convaincue que si il était encore de

ce monde son grand et large cœur aurait

déjà trouvé moyen de faire la paix en Europe

comme il a su la faire dans les Balkans »… Etc.

On joint

un télégramme à Mme Bengesco

à propos de leur « chère aveugle ».