texte
ff. 2-178, Heures de la Vierge, à l’usage de Rome, organisées selon
les grandes fêtes liturgiques et les jours de la semaine ;
ff. 180-186, Psaumes de la pénitence et litanies ;
ff. 188-235, Matines et laudes pour l’office de la semaine sainte avec
des instructions liturgiques pour l’officiant; suivies des messes pour
le vendredi saint et pour dimanche de Pâques ;
ff. 236-242v, Confession générale et prières.
Ce livre d’Heures est un monument à la gloire du duc de Milan. Il
est d’une taille exceptionnelle, presque aussi grand que les Grandes
Heures du Duc de Berry (chaque bi-folio réclama une peau de chèvre
entière). Les emblèmes du prince ont dans ce manuscrit une place
presque égale à celle des sujets religieux dans les lettrines : le feuillet
2 porte en bas ses armes écartelées surmontées de la couronne aux
deux rameaux et encadrées par ses initiales GZ MA, la bordure est
ornée à gauche des armes du comté de Pavie parties avec la guivre,
en haut la colombe dans le soleil et la devise « a buon droyt », et à
droite l’emblème préféré de Galéas Maria : le lion casqué tenant le
bâton aux deux seaux avec la devise « Ich Hof ».
illustration
Ce manuscrit contient 6 initiales historiées, par le Maître d’Ippolita
Sforza :
f. 2, Initiale historiée D, Annonciation ;
f. 46, Initiale historiée D, Vierge à l’Enfant dans un enclos (Nativité,
sans Joseph);
f. 90, Initiale historiée D, Annonciation ;
f. 137v, Initiale historiée D, Vierge à l’Enfant sur un trône ;
f. 180, Initiale historiée D, Roi David couronné ;
f. 188, Initiale historiée D, Roi David ou représentation du comman-
ditaire (?), avec une croix sur son surplis rouge.
Les initiales historiées sont de la main d’un artiste milanais très subtil,
baptisé Maître d’Ippolita Sforza, actif en Lombardie vers 1450 à 1475
(voir Pellegrin,
Supplément
: « Son surnom « Maestro d’Ippolita » lui
vient du beau ms. Valence Bibl. univ. 780. C’est un continuateur du
« Maître des Vitae imperatorum », comme lui il s’inspire de l’enlu-
minure franco-flamande ; il subit aussi l’influence de Belbello »). Ce
Maître est ainsi nommé en raison des manuscrits qu’il enlumine pour
la sœur de Galeazzo Maria, Ippolita Sforza, notamment à l’occasion
de son mariage avec Alfonso d’Aragon, duc de Calabre, en 1465
(voir G. Toscano, « Livres et lectures de deux princesses de la cour
d’Aragon de Naples », in
Livres et lectures de femmes en Europe…,
ed.
A-M. Légaré et B. Schnerb, 2007, pp. 298-310). Cet artiste enlumine
un manuscrit de Virgile (Valence, Biblioteca Universitaria 780) et
d’autres manuscrits destinés à la famille du duc de Milan, notamment
à Galeazzo Maria Sforza (Paris, BnF, lat. 7703 et BnF, lat. 7779). Sur
le Maître d’Ippolita Sforza, voir Toscano (Gennaro), « In margine al
Maestro delle Vitae imperatorum e al Maestro di Ippolita : codici
lombardi nelle collezioni aragonesi »,
in
Storia della miniatura
, 1-2,
1996-1997, pp. 169-176; Zanichelli (2004); plus récemment voir Marco
Rossi, « La bibliothèque des Visconti et des Sforza et la miniature
lombarde entre le XIV
e
et le XV
e
siècle », in
Bulletin du bibliophile
, n°1,
(2017), pp. 17-31.
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