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[ATLAS NAUTIQUE]. OLLIVE (FRANÇOIS). ATLAS

NAUTIQUE DE LA MÉDITERRANÉE COMPORTANT

10 CARTES MARINES

En latin et en français, 10 cartes sur parchemin

contrecollées sur carton

France, Marseille, daté 1658

Cartes dessinées par François Ollive

200 000 / 250 000 €

10 cartes simples et doubles, format petit in-folio, tracées à l’encre, à

la gouache et rehaussées à l’or liquide, sur parchemin contrecollées

sur des supports de carton épais.

Reliure de l’époque. Plein vélin, doublures et gardes de papier

peigné. Coupes un peu usées, salissures sur les plats, doublures

anciennement restaurées. Sur les cartes : quelques taches et

piqûres, parchemin un peu fatigué et décollé en bordure et

sur certains coins ; couleurs légèrement passées par endroits.

Dimensions : 510 x 337 mm.

Précieux et rare atlas composé de 10 cartes marines exécutées

sur parchemin aux encres de couleurs et rehaussées à l’or par

François Ollive (Franciscus Oliva), hydrographe et géographe

issu d’une famille italienne installée à Marseille.

Cartes nautiques, ici reliées sous forme d’atlas (sea chart-books),

réalisées à Marseille en 1658 par François Ollive, hydrographe,

comme l’indique le cartouche de la première double carte marine :

« Franciscus Oliva / Me Fecit in Civita / Marsilia / Anno Domini

/ 1658 »

.

François Ollive, hydrographe et géographe, est issu d’une famille

italienne installé à Marseille au début du dix-septième siècle. On

connait une carte nautique extraite d’un autre atlas nautique datable

circa 1660 représentant le monde connu de l’Ecosse au Cap vert,

attribuée à François II Ollive [Londres, Sotheby’s, 15 novembre 2012,

lot 207 : dans le catalogue Sotheby’s cette carte a été rapprochée

d’une autre carte nautique datée 1661 et conservée dans la Sociedad

Bilbaìna (voir

Portolans procedents de col.leccions espanyoles

segles XV-XVII

(Barcelona, 1995), p.259, chart 52-1)].

On conserve à la BnF, département des cartes et plans, trois feuilles

extraites d’un atlas nautique, dont la seconde est signée et datée :

« Franciscus Oliva me fecit in civitate Marsilia. 1661 » (Paris, BnF,

Cartes et plans, numérisées dans Gallica) et d’autres datées 1662

(BnF, Cartes et plans, CPL GE D-6589 (RES)). Voir aussi une carte

légendée : Carte particullière / de la mer Méditerranée, / faicte par

moy François Ollive, à Marseille en l’année 1662 (BnF, Cartes et

plans, CPL GE A-850 (RES)).

Ces luxueux atlas nautiques, indispensables à l’époque pour les

déplacements maritimes et commerciaux, indiquaient aux marins

les routes de navigation reliant les principaux ports ainsi que les

reliefs des côtes. Le présent ouvrage renferme des cartes pour la

Méditerranée, avec des cartes fort détaillées des principales îles :

Baléares, Corse, Sardaigne, Sicile, Malte, Crète et Chypre. Ces

cartes s’accompagnent de riches ornements : blasons des pays,

roses des vents, motifs floraux, astres et monuments ; on remarque

également quelques palmiers symbolisant l’Afrique. Les contours

des côtes sont de couleurs différentes pour chaque pays ou contrée,

les rivières et fleuves sont esquissés ainsi que certaines cités. Les

noms des continents sont inscrits dans des cartouches ornementaux,

accompagnés de palmes et corbeilles colorées ; l’ensemble est

rehaussé à l’or. Les atals nautiques ont une double valeur : scientifique

et artistique. En effet, dans leur version courante, ils étaient emportés

à bord des navires et servaient d’outils de navigation. Basées sur un

réseau de lignes (ou rhumbs) correspondant aux directions de la

boussole, ces cartes suivent le tracé des côtes, dont les noms des

ports ou havres sont notés selon un code couleur précis en fonction

de leur importance. Ces instruments indispensables aux marins et

dont la production durera jusqu’au XVIII

e

siècle ne seront détrônés

que par l’apparition des grands atlas nautiques confectionnés aux

Pays-Bas. Mais les atlas nautiques de ce type existaient aussi en

version de luxe, destinés à de riches commanditaires et devaient être

consultés en bibliothèque et conservés dans des collections sur terre

ferme. Ils sont alors, comme ici, abondamment ornés, enluminés,

rehaussés d’or et décorés de personnages, animaux et blasons. Le

présent atlas appartient à cette catégorie. Ainsi la première double

carte s’orne-t-elle de cartouches armoriés flanqués d’angelots,

d’une représentation de la lune à figure humaine, tandis que les

côtes africaines sont décorées d’un dromadaire, de palmiers, ou

encore d’une autruche. Sur la côte libyenne, trois hautes croix dorées

se dressent en haut de trois monts. Signe de la richesse de cette

décoration, onze îles grecques sont entièrement recouvertes d’or.

Les coloris à la gouache, d’une parfaite fraîcheur, font la part belle

aux verts, aux rouges, aux bleus et aux oranges. Les grandes cartes de

la Corse ou de la Sicile, par exemple, offrent de savants dégradés de

vert et de bleu. Sur cette dernière carte, on notera la représentation

du port de Messine.

« Les premiers témoins d’une hydrographie marseillaise sont

contemporains du déploiement commercial du port en direction

des Echelles, au XVIe siècle » (M. Mollat du Jourdin et M. de La

Roncière,

Les Portulans

, nº 74).

DETAIL DES CARTES :

1. Carte double : Méditerranée : Grèce et Asie mineure avec les côtes

de l’Afrique ; dans un cartouche en bord inférieur droit : « Franciscus

Oliva / Me Fecit in Civita / Marsilia / Anno Domini / 1658».

2. Carte double : Méditerranée : Italie, Corse, Sardaigne, Sicile, Malte,

avec les côtes de l’Adriatique et de l’Afrique du Nord

3. Carte double : Méditerranée : Portugal, Espagne, France, Baléares

avec les côtes de l’Afrique.

4. Carte simple : Malte.

5. Carte simple : Iles Baléares.

6. Carte double : Sicile.

7. Carte double : Corse et Sardaigne

8. Carte simple : Crète (Candie)

9. Carte simple : Chypre

10. Carte double (inachevée) : Méditerranée complète

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