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5. VILLEHARDOUIN (G. de).
L’Histoire…
À Paris
,
Chez Abel L’Angelier
,
1585
, in-4° de 200 ff. sign. â
4
, ê
4
, î
4
, ô
2
, A-Z
4
,
Aa-Zz
4
, AA
4
, maroquin tête-de-nègre, au centre des plats petit médaillon serti d’une large dentelle aux petits fers,
l’ensemble doré, dos à nerfs orné, roulette intérieure dorée fleurdelisée et « au dauphin », tranches dorées (
Chambolle-
Duru
).
ÉDITION ORIGINALE de la célèbre chronique rédigée par Geoffroy de Villehardouin (
1150
-
1215
).
Bilingue, elle fut établie en
1584
par Blaise de Vigenère (
1523
-
1596
) et présente d’un côté, en italique, le texte dans la
langue originelle de l’auteur, et de l’autre, en romain, la version transposée en français du XVI
e
siècle.
L’un des textes fondateurs de l’historiographie.
Témoignage essentiel pour l’histoire de la
4
e
croisade, ce récit en langue vulgaire et en prose est aussi une étape importante
dans la formation de la langue française qu’il contribua à fixer. Enfin, relation à la fois personnelle et objective de l’Histoire,
il fonde l’historiographie, telle qu’elle sera pratiquée par Jean de Joinville, Sébastien Froissart ou encore Philippe de
Commines.
Exemplaire finement établi par Chambolle-Duru.
Cet atelier parisien estimé pour la qualité et le soin de ses travaux était né en
1861
de l’association des relieurs René-Victor
Chambolle (
1834
-
1898
) et Hippolyte Duru (?-
1884
). René Chambolle, fils du premier, poursuivit l’activité jusque dans les
premières années du XX
e
siècle.
Dimensions :
220
x
170
mm.
Aucune marque de provenance.
Brunet,
1238
; Tchemerzine, V, p.
957
(« Il existe des exemplaires datés
1584
») ; Atkinson (G.),
La Littérature géographique
française de la Renaissance
,
306
(décrit d’après le tirage de
1584
) ; Navari (L.),
The Henry Blackmer Collection
, London,
Maggs,
1989
, n°
1734
(pour un exemplaire à la date de
1584
) ; Molinier (A.),
Les Sources de l’histoire de France
, III, Picard,
1904
, n°
2349
; Richard (J.), « Geoffroy de Villehardouin... », in
En français dans le texte
, BNF,
1990
, p.
38
, n°
14
; Flori (J.),
Les Croisades
, pp.
50
-
53
; Petit de Julleville (L.),
Histoire de la langue et de la littérature française
, II, pp.
284
-
288
; Fléty,
pp.
40
-
41
et
65
.
6. SAINT AUGUSTIN (Augustin d’Hippone, dit…).
Les Confessions…
À Paris
,
Chez Michel Sonnius
,
1598
, in-8°
de 536 ff. (chiffrés 509), sign. â
8
, ê
8
, î
8
, A-Z
8
, Aa-Zz
8
, Aaa-Sss
8
(f. Sss
8
: blc), maroquin vert olive, filets dorés autour des
plats, couronne de laurier au centre, feuillage doré aux angles, dos lisse muet, orné de même, tranches dorées, traces de
liens (
reliure de l’époque
).
Première traduction en français donnée par Aymar Hennequin (
1543
-
1596
), évêque de Rennes. Elle avait vraisemblablement
paru initialement chez Pierre L’huilier, en deux volumes, en
1582
.
L’une et l’autre semblent être restées inconnues des bibliographes ; elles sont très rares.
Les Confessions
sont, avec
La Cité de Dieu
, l’un des textes majeurs de saint Augustin.
Saint Augustin (
354
-
430
), évêque d’Hippone (actuelle Annaba, en Algérie), est l’un des initiateurs de la philosophie
chrétienne et fait partie des quatre Pères de l’Église. Canonisé en
1298
, il est le saint-patron des imprimeurs.
Les
Confessions
, dans lesquelles saint Augustin raconte sa jeunesse jusqu’à sa conversion, sont la plus grande autobiographie
ancienne connue et constituent l’archétype de ce genre littéraire.
Exemplaire réglé, conservé dans sa première reliure parisienne, dite à décor de feuillage.
Davies, le rédacteur du catalogue Fairfax-Murray, décrit une reliure semblable sur un saint Bonaventure, qu’il donne à
l’atelier des Ève.
Ce type de décor a été en vogue à partir de
1580
. On le trouve également associé au semé.
Dimensions :
173
x
108
mm.
Provenances :
mention manuscrite ancienne à l’encre sur le feuillet de titre : « Ex libris Gabrielis Dagre [?] » ; mention
manuscrite à l’encre, illisible, sur le premier contre-plat ; timbre humide à l’encre violette : « Abbé Longin. Beaujeu ».
Solignac (A.), « Introduction et notes », in Augustin (Saint),
Œuvres complètes
, Desclée De Brouwer, Bibliothèque
augustinienne, XIII,
1962
, pp.
242
(« La première traduction française semble avoir été publiée à Paris en
1587
, par les soins
d’Aymar Hennequin, évêque de Rennes ») ; Thoinan, pp.
278
-
282
; Davies (H. W.),
Early French Books in the Library of
C. Fairfax-Murray
, I, p.
46
, n°
55
(pour une reliure semblable sur un exemplaire de
L’Aiguillon de l’amour divin
de saint
Bonaventure (Paris, Abel L’Angelier,
1588
)) ; Burton (
Cat.
,
New York
,
22 april 1994
,
n°
77
, pour une reliure au décor très
semblable sur un exemplaire des
Trois Livres des offices
de saint Ambroise (Paris, Chaudière,
1588
)).




