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80. HUGO (V.).
L’Art d’être grand-père.
Paris
,
Calmann-Lévy, éditeur
,
1877
, grand in-8°, maroquin janséniste prune,
dos lisse orné, couverture et dos, non rogné (
V. Champs
).
ÉDITION ORIGINALE de ce recueil de poèmes inspirés à Victor Hugo (
1802
-
1885
) par ses petits-enfants.
Un patriarche parmi les siens chantant les vertus de l’éducation républicaine.
Le poète devenu grand-père dit l’émotion et le repos que lui procurent l’insouciance et l’espièglerie de Georges et Jeanne,
ses deux seuls petits-enfants, auxquels le lia une profonde affection. Dans le même temps, l’écrivain, fervent défenseur de
la III
e
République naissante, fait acte militant en vantant les mérites d’une éducation attentive au sein de la famille qui,
alliée à l’instruction laïque, fera bientôt des citoyens acquis aux idéaux républicains.
L’ouvrage ainsi que les photographies qui furent faites d’Hugo avec ses petits-enfants, largement diffusées, contribuèrent
beaucoup à dessiner le portrait du poète en grand-père de la Nation.
L’un des
20
exemplaires imprimés sur papier de Chine (n°
11
), après
5
sur japon et un exemplaire unique sur peau de vélin.
Précieux exemplaire à grandes marges (traces de témoins), impeccablement établi par Victor Champs.
Il a été enrichi, au moment de la reliure, de plusieurs pièces, montées sur onglets :
- un dessin de Frédéric Régamey (
1849
-
1925
) au lavis d’encre sépia, signé, figurant Victor Hugo attablé et occupé à
amuser son petit-fils Charles, debout à côté de lui, d’une construction reposant sur une carafe et sommée d’une
cocotte en papier. Le dessin est adressé à M. Alexis Martin et daté « septembre
85
» ;
- le feuillet de titre en épreuve, au verso duquel est inscrit un vers autographe de l’auteur : «
Grande mine pourtant,
vieillard point approchable
» traduit d’un vers latin tiré de
La Thébaïde
de Stace, qui est donné à la suite ;
- plusieurs feuillets donnant des fragments de manuscrits autographes à l’encre sépia, parfois pailletée d’or, de
quelques-uns des poèmes sont interfoliés aux pages
79
,
109
(titre de la
5
e
partie « Jeanne endormie »,
259
et
309
-
311
.
Ce dernier fragment, le plus long, comporte plusieurs strophes de « L’Âme à la poursuite du vrai » dans une leçon
antérieure à celle de l’édition.
Petit défaut de papier au premier plat de la couverture, anciennement restauré.
Dimensions :
250
x
161
mm.
Provenances :
un ex-libris gravé, non identifié, présentant un monogramme [S. A.] ; Louis Barthou (
Cat. II
,
4
-
6
novembre
1935
,
n° 582
(n’annonce que l’épreuve de la page de titre avec le vers autographe, une page contenant une annotation
autographe et le dessin de Régamey (au sujet de celui-ci, il précise qu’il a été gravé, mais nous n’avons pu en localiser aucun
tirage)).
Clouzot, p.
93
(« recherché ») ; Carteret, I, p.
426
; Talvart et Place, IX,
49
, n°
81
A ; Vicaire, IV,
355
-
356
.
Voir la reproduction du dessin de Régamey en page 4




