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les collections aristophil

littérature

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CONTES DE PERRAULT DANS UNE RELIURE

AUX ARMES D’ALEXANDRE DE LA ROCHEFOUCAULD

CHARLES PERRAULT (1628-1703)

Contes 

de Monsieur Perrault, avec des moralités. 

Nouvelle édition. A Paris, au Palais. Chez Nicolas Gosselin,

Grand-Salle, à l’Envie, 1724. In-12  (164x90 mm). Plein veau

granité de l’époque. Armoiries au centre des plats. Dos

à 5 nerfs ornés. Roulette sur les coupes.

4 ff. (titre, épître dédicatoire), 233 pp. et 1 f. 

5 000 / 7 000 €

Septième édition collective des Contes de Perrault, la première

ayant paru en 1697. Elle comporte La Belle au bois dormant, Le

Petit Chaperon rouge, La Barbe bleue, Le Maître chat ou le Chat

botté, Les Fées, Cendrillon, Riquet à la houppe et Le Petit Poucet.

Au-dessus de la dédicace à Mademoiselle (la fille du duc d’Orléans,

princesse palatine) figure un bandeau décoré avec la devise « Je

suis belle & suis née / Pour être couronnée ». 

Un feuillet déchiré sans manque a été habilement restauré ainsi que

de tous petits défauts à la reliure. 

Puisés dans la tradition orale, les Contes de Perrault ont donné une

forme littéraire d’une grâce parfaite à des histoires qui, destinées à

l’origine aux enfants, mettent en scène des passions et des mythes

fondamentaux de l’humanité, ce qui a assuré leur succès universel

jusqu’à nos jours. La rareté de toutes les éditions des Contes de

Perrault jusqu’au début du XVIIIe siècle s’explique en partie par le

fait que, étant donnés en lecture aux enfants, peu d’exemplaires ont

résisté aux atteintes du jeune âge. 

Leur qualité littéraire et leur valeur bibliophilique ne furent pleinement

appréciées qu’au milieu du XIXe siècle sous l’influence notamment

de Charles Nodier. C’est pourquoi il est exceptionnel de rencontrer

des éditions anciennes en reliure aux armes, qui plus est quand la

provenance est aussi illustre. 

provenance

Cet exemplaire fut en effet celui d’Alexandre de la Rochefoucauld

(1690-1762), duc de la Rochefoucauld et de la Roche-Guyon,

prince

de Marsillac, marquis de Liancourt, pair de France, fils de François VIII,

arrière-petit-fils du moraliste. Grand maître de la garde-robe du roi, il fut

disgracié en 1744 après avoir mené une cabale contre Mme de Châteauroux,

favorite de Louis XV. Il se retira dans son château de La Roche-Guyon,

qu’il entreprit de réaménager entièrement (notre exemplaire porte sur

sa page de titre le cachet de la bibliothèque du château). Il s’entoura de

scientifiques, d’artistes et d’écrivains et compta parmi les soutiens des

lumières. De cette grande famille aux nombreuses ramifications, c’est l’un

des membres qui cultiva le plus assidûment les lettres, et le soin qu’il mit

à habiller son exemplaire des Contes témoigne de la sûreté de son goût. 

Exceptionnel dans cette condition.

référence

Tchemerzine, IX, 181.

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FRANÇOIS RABELAIS (1483-1553)

Œuvres 

de Maître François Rabelais, avec des Remarques

historiques et critiques de Mr Le Duchat. Nouvelle édition

ornée de figures de B. Picart &…, Amsterdam, Jean Frederic

Bernard, 1741. 3 volumes in-4 (235 x 180mm). Maroquin

rouge de l’époque, triple filet doré en encadrement et

supra-libris doré de François Racine de Monville au centre.

Dos à nerfs richement orné. Pièces de titre et de tomaison.

Double filet sur les coupes. Tranches dorées. Roulette

intérieure. Etui moderne.

T.1- 6 ff. pagination xvii à xxiv; xxxvi et 526 pp. 

Frontispice, portrait et 13 figures hors-texte et une carte.

T.2-2 ff. xxxiv et 383 pp. Frontispice et 3 figures.

T3- 8 ff.-218 et 150 pp. 18 ff. Frontispice.

10 000 / 15 000 €

La première édition commentée que donna le philologue Jacob Le

Duchat date de 1711, en collaboration avec Bernard de La Monnoye.

L’édition de 1741, augmentée et illustrée, est considérée comme plus

élaborée et plus belle. 

Petite tache au premier plat de couverture du tome 3. Infimes piqures.

Forte brunisseuse à une planche du tome 1. 

références

Tchemerzine, V, p. 319 : «édition très recherchée ».Cohen 840-842.

Brunet, IV, 1060 : «plus belle et plus complète [que l’édition de 1711]» 

provenance

Ex-libris Meeus, et de Merre.