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Collection Alfred de Vigny
RTCURIAL
15 novembre 2016 14h30. Paris
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Alfred de VIGNY
1797-1863
Réunion de trois lettres autographes à
Lydia de Vigny dont deux signées
[Compiègne], 20, 21 et [24] octobre
1856. Ens. 9 p. in-8 (20,5 x 13,4 cm),
enveloppe.
Réunion de trois belles lettres
d’Alfred de Vigny à son épouse durant le
séjour du poète au palais impérial de
Compiègne, invité à l’une des célèbres
“séries” organisées par Napoléon III et
Eugénie : «J’arrive en très bonne santé
à Compiègne et sans le moindre accident,
mon bon ange. N’ayez aucune inquiétude
et donnez tous vos soins à votre santé
dont la conservation est tout le soin
et le bonheur de ma vie comme tu le sais
bien. » (20 octobre) ; «J’avais dans la
berline de 1ère classe où j’étais, le
baron de Hubner, ambassadeur d’Autriche
et sa fille, le nonce du Pape et le
duc de Beaufremont. […] Le dîner et la
soirée ont été très brillans et j’y ai
trouvé la plupart de mes plus anciennes
connaissances. L’Empereur est pour
moi d’une incomparable bonté. […]
Nous venons de la chasse de l’Empereur
aujourd’hui. Il a forcé un cerf. Les
voitures de la Cour étaient nombreuses
et conduites par ces attelages de deux
postillons et quatre chevaux que vous
aimez à voir. […] Cette chasse rapide
en une heure, ces uniformes du temps de
Louis XV par leur forme, ce mouvement
des habitans du voisinage accourus sur
le passage de l’Empereur, je vous les
raconterai, ma Lydia chérie, mais je
n’en ai joui que bien imparfaitement et
en silence. Une fois que j’aurai reçu
une première lettre de ta vraie main,
mon enfant, je serai en paix et j’aurai
l’esprit libre. » (21 octobre) ; «Oui,
mon bon ange, c’est ton cœur qui te
fait mal, c’est lui qu’il faut que tout
le monde soigne avec une perpétuelle
bonté, je voudrais faire entrer toute la
France et l’Angleterre dans une sorte de
conjuration de bonté, de soins, de bonne
grâce et d’amabilité pour te plaire
[…]. Les jeunes maréchaux Canrobert
et Bosquet et le maréchal Magnan, le
nonce du Pape, homme d’esprit de grande
distinction en toute sorte, le ministre
d’État et Mr de Valeski sont presque
toujours avec moi et l’Empereur bon
et grand dans les sentimens qu’il veut
bien me montrer en chaque occasion. Or
tous les jours il en fait naître. » (24
octobre).
Provenance :
Archives Sangnier (cachets)
1 500 - 2 000 €
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Alfred de VIGNY
1797-1863
Poèmes et esquisses poétiques
autographes
[Vers 1855-1863]. Ens. 22 p. in-8, in-4
et in-folio (dimensions diverses).
Ensemble de poèmes et esquisses
poétiques autographes corrigés,
comprenant notamment : «Reines du
théâtre on peut vous louer […]» ([1855],
5 p. ; ce «premier jet d’un poème en
prose», dédié à l’actrice italienne
Adelaide Ristori, est accompagné d’une
ébauche de «Un vers de Dante» dédié à
la même) ; «Les Titans, ou Les Sauvages
parricides» ([vers 1855-1863], 1 p.
) ; «Une page sérieuse dans Brantôme»
([vers 1855-1863 ?], 1 p. ) ; «La Bombe»
(10 juin 1857, 1 p. ) ; «Lélith» ([1858-
1859, 5 p. ; accompagné d’une chemise
portant la mention autographe «Lélith.
Chronique du Talmud» contenant 2 p. de
notes de lecture sur ce démon féminin) ;
«Ce siège fut très-lent […]» ([vers
1862], 1 p. ; strophe retranchée des
«Oracles») ; «Vers jetés au hasard en
avant» ([mais 1863 ?], 1 demi-page ; sur
une chemise où Vigny a noté : «Esquisses
et crayons de poésie de 1826 à 1863, à
visiter, relire, peut-être garder. »),
etc.
«En ces temps-là je vis des régions
nouvelles / Où marchait Éloa dans le
bruit de ses ailes / Qui frissonnaient
un peu comme tremblent souvent / Les
plumes de l’oiseau marchant contre le
vent, / On eût dit une femme exilée hors
du monde / Sous les longs arceaux noirs
d’une église profonde. » (extrait de
«Lélith»).
Manques, déchirures et pliures
marginaux, certains atteignant le texte.
On joint le manuscrit d’une traduction
française du «Pêcheur», la romance
de Goethe, qui n’est pas de la main
d’Alfred de Vigny mais était joint à
ses poèmes et esquisses ([fin du XVIIIe
siècle], 1 p. in-4)
Provenance :
Archives Sangnier (cachets)
Bibliographie :
Alfred de Vigny,
Œuvres complètes
, I,
éd. François Germain et André Jarry,
Bibliothèque de la Pléiade, 1986, p.
364-367, 369-373, 1067-1068.
2 000 - 3 000 €
135 (détail)




