11. GUÉRIN (E. et M.).
Recueil de poésies d’Eugénie de Guérin, s’ouvrant et se terminant par deux poésies de
son frère Maurice de Guérin, l’ensemble copié à l’encre noire par Guillaume-Stanislas Trebutien, [ca 1860 (?)],
61 feuillets, in-4°, chagrin noir janséniste, large let à froid autour des plats, dos à nerfs, doublure et gardes de
papier moiré blanc, tête dorée (
reliure de l’époque
)
.
800 / 1 200 €
Manuscrit réunissant 31 pièces de vers d’Eugénie de Guérin, précédées et suivies de deux poèmes de son frère Maurice, écrits
pour elle, l’ensemble soigneusement recopié à la main par Guillaume-Stanislas Trebutien (1800-1870).
Comme pour celui des lettres de Maurice de Guérin (n° 12), ce manuscrit fut probablement réalisé dans le cadre ou à la suite
des travaux préparatoires à la publication des œuvres de Maurice et Eugénie de Guérin, dont Trebutien fut, avec Barbey
d’Aurevilly, le découvreur et premier éditeur.
Orientaliste et médiéviste, conservateur à la bibliothèque de Caen, Guillaume-Stanislas Trebutien (1800-1870) est connu pour
avoir été, pendant plus de vingt ans, l’ami et le correspondant de Barbey d’Aurevilly et l’éditeur, entre autres, de son
Brummell.
Austère héritier des moines copistes du Moyen Âge, Trebutien copia plusieurs œuvres de Barbey, notamment ses poèmes, et
établit une copie de leur correspondance d’une plume si dèle qu’il est parfois dif cile de la distinguer de l’originale. L’un et
l’autre formèrent le projet, dès les années 1840, de publier les œuvres de Maurice de Guérin et celles de sa sœur Eugénie.
Ici comme là, dans son travail de copiste, Trebutien respecte scrupuleusement la leçon de l’original : il obéit aux sauts de page,
aux sauts de ligne et reproduit les corrections et les reprises. Cependant, probablement inspiré par ses confrères médiévaux,
il rubrique soigneusement la première initiale de chaque pièce. À l’occasion, il porte ici ou là une correction ou annote tel
passage, y compris parfois d’une appréciation personnelle (
Cf.
f. [15]
1
).
Il appartint, comme le n° 12, à l’avocat, érudit et bibliophile normand Léon Duchesne de La Sicotière (1812-1895), historien
de la chouannerie normande, fondateur de la Société d’histoire et d’archéologie de l’Orne et du musée des Beaux-Arts et de
la Dentelle à Alençon. Ami et exécuteur testamentaire de Trebutien, il consacra une
Bibliographie
à ses publications (Blaizot,
1906). À la mort de La Sicotière, le manuscrit passa entre les mains de l’historien de la littérature Abel Lefranc (1863-1952) et
servit probablement à la préparation de son
Maurice de Guérin, d’après des documents inédits
(H. Champion, 1910). Quelques
annotations au crayon à papier, dans les marges, sont de sa main.
Ce volume a été sobrement revêtu de chagrin noir janséniste, vraisemblablement à la demande de Trebutien.
Il est parfaitement conservé.
Provenances :
Léon Duchesne de La Sicotière (
Cat.
,
1905
,
n° 811
), avec son ex-libris ; Abel Lefranc.
Delauney (J. Cl.), « Trebutien » en plein chagrin. « Deux manuscrits guériniens », in l’
Amitié guérinienne
, n°193, oct. 2014, p. 53.
12. GUÉRIN (M. de).
Recueil réunissant 23 lettres adressées à Jules Barbey d’Aurevilly et 6 à la baronne Almaury
de Maistre, copié à l’encre noire par Guillaume-Stanislas Trebutien, [ca 1860 (?)], 49 feuillets, in-4°, chagrin noir
janséniste, large let à froid autour des plats, dos à nerfs, doublure et gardes de papier moiré blanc, tête dorée
(
reliure de l’époque
)
.
800 / 1 200 €
Manuscrit réunissant les copies de lettres de Maurice de Guérin, soigneusement calligraphié à la main par Guillaume-
Stanislas Trebutien (1800-1870).
23 lettres sont adressées, entre 1836 et 1839, à Jules Barbey d’Aurevilly, son condisciple au collège Stanislas et jusqu’à sa mort
en 1839 l’un de ses plus proches amis, et 6 lettres à la baronne Almaury de Maistre, son amour de jeunesse.
Le recueil s’ouvre par un extrait d’une lettre de Barbey à Trebutien annonçant en 1854 l’envoi des lettres originales. Il se
termine par une lettre de la baronne qui remercie Trebutien après la parution des œuvres de Maurice de Guérin. En exergue
une citation de George Sand, qui en 1840, à la demande de Barbey, avait aidé à la parution de quelques œuvres de Guérin dans
la
Revue des Deux Mondes.
Notre manuscrit, ainsi que le n° 11, recopié sur les originaux, fut vraisemblablement réalisé dans le cadre ou à la suite des travaux
préparatoires à la publication des œuvres de Maurice de Guérin, dont Trebutien fut le premier éditeur. Barbey et Trebutien
avaient rompu leurs relations en 1858. À cette date, seules avaient été publiées les
Reliquiæ
d’Eugénie de Guérin, parues à Caen
chez Hardel. Dès lors, Trebutien allait poursuivre seul l’édition des œuvres du frère et de la sœur. Elles parurent chez Didier,
respectivement en 1861 pour les
Reliquiæ
de Maurice – «avec une étude biographique et littéraire de Sainte-Beuve» qui avait été
séduit par l’auteur du
Centaure
et de
La Bacchante
–, et en 1862 pour le
Journal et
[les]
lettres d’Eugénie.
Comme le n° 11, ce manuscrit appartint à Léon Duchesne de La Sicotière, après quoi il passa également entre les mains d’Abel
Lefranc (annotations manuscrites au crayon).
Le volume a été sobrement habillé de chagrin noir janséniste, vraisemblablement à la demande de Trebutien.
Il est parfaitement conservé.
Provenances :
Léon Duchesne de La Sicotière (
Cat.
,
1905
,
n° 811
?), avec son ex-libris ; Abel Lefranc.
Delauney (J. Cl.), « Trebutien » en plein chagrin. « Deux manuscrits guériniens », in l’
Amitié guérinienne
, n°193, oct. 2014, p. 53.
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COLLECTION JEAN-CLAUDE DELAUNEY




