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MERCREDI 23 OCTOBRE 2019
PRÉFACE
« Je fus bercé dès ma prime enfance par l’amour des objets qui
m’entouraient et l’art de les collectionner. Mon arrière-grand-père
Louis Deglatigny initia cette saga familiale en réunissant au cours
de sa vie de très nombreux ensembles toujours de grande qualité,
surtout de livres, numismatiques, tableaux et dessins ; sa lle, Thérèse
Deglatigny, qui épousa Joseph Damblant, conserva et enrichit encore
certaines collections, en particulier celle de faïences de Rouen, et
de Staffordshire. Viennent ensuite mes parents Solange Damblant
et Georges Delauney qui, eux, se passionnèrent entre autres pour
l’orfèvrerie française, notamment les timbales à piédouche et les
tasses à vin et tastevins.
Ma sœur Danièle - à qui appartient ici notamment la plupart des
instruments de précisions et cadrans solaires anciens, comme toutes
les pièces de Daum, Lalique et les charmants animaux viennois - et
moi sommes donc les héritiers de cette grande tradition et avons à
notre tour eu à cœur de la perpétuer selon nos propres goûts et
inclinations.
Comme tout collectionneur esthète, je suis arrivé aujourd’hui au
point où je ne saurais comment enrichir intelligemment les ensembles
ainsi constitués et décide donc d’offrir à mes objets une nouvelle vie,
en formulant le vœu qu’ils puissent combler d’autres collectionneurs
qui auront pour ambition de les conserver, les étudier, les admirer et
les partager, comme ce fut mon cas au cours des 60 dernières années.
Comment évoquer en quelques lignes mes collections ?
Il y a les verreries en cristal à inclusion sur paillon d’or et d’argent
présentant des décorations ou des eurs, les verreries à incrustation
de médaillon de cristallo-cérame, les pièces d’orfèvrerie normande et
bordelaise, les Wedgwood « Black Basalt » de Josiah Wedgwood et
Thomas Bentley.
Je citerai également les porcelaines de Bordeaux décorées « à la
Salembier », produites par la Manufacture Verneuilh et Vanier puis
Alluaud et Vanier, ces dernières marquées en bleu sous couverte entre
1787 et 1790, que j’ai découvertes étant venu plaider à Bordeaux, à
l’hôtel de Lalande qui abrite le musée des Arts décoratifs de la ville
et qui furent pour moi un véritable coup de foudre. Ce goût certain
pour la rareté s’illustre également dans ma collection de céramique du
Havre (Delavigne, 1798-1810) et celle de Toulouse (Fouque Arnoux et
Valentine vers 1810-1830). Les livres furent également pour moi très
importants et j’enrichis la collection de mon aïeul Louis Deglatigny
de nombreux ouvrages illustrés par les artistes Steinlen, Jouas,
Lepère, Bellery-Desfontaines, Hector Giacomelli dit « le Raphaël des
oiseaux », Eugène Grasset… Pour nir cette énumération non
exhaustive, je citerai les dessins et tableaux anciens et plus
particulièrement les nombreuses esquisses préparatoires à des
tableaux aujourd’hui conservés dans des institutions internationales
Louis Deglatigny (1854-1936)




