59. RÉGNIER (H. de).
La Cité des eaux.
Paris, Société du Mercure de France, 1902,
in-12, maroquin vert émeraude
janséniste, dos à nerfs, doublure et gardes décorées de 2 compositions originales à la gouache de Paul Chabas,
couverture, tête dorée, non rogné (
Durvand
)
.
3 000 / 4 000 €
ÉDITION ORIGINALE de cette évocation poétique de Versailles et de son jardin, en partie délaissés depuis l’époque de
Louis-Philippe («L’onde ne chante plus en tes mille fontaines / Ô Versailles, Cité des Eaux, Jardins des Rois !»).
Elle est dédiée à José-Maria de Heredia dont, ayant épousé sa lle Marie, Henri de Régnier (1864-1936) est le gendre depuis 1895.
Un des 3 premiers exemplaires sur chine ; celui-ci chiffré B.
Il a été offert par Henri de Régnier à Augusto Gilbert de Voisins (1877-1939), accompagné de cet amical envoi autographe au crayon :
à A. Gilbert de Voisins
son ami :
Henri de Régnier
Février 1903
Petit- ls de la Taglioni par son père, le comte Auguste Gilbert de Voisins (1877-1939), écrivain voyageur, accompagne Victor
Segalen en Chine, une première fois en 1909, puis une seconde en 1913. Il publie plusieurs romans et récits inspirés de ses
voyages (
Le Bar de la Fourche
(1903),
Écrit en Chine
(1913)…). En 1915, il deviendra le beau-frère d’Henri de Régnier, ayant
épousé Louise de Heredia qui, en 1913, a divorcé de Pierre Louÿs. Gilbert de Voisins reçoit le grand prix de littérature de
l’Académie française en 1926.
Deux grandes gouaches originales de Paul Chabas (194 x 335 mm) ornent la doublure et les gardes de la reliure.
Elles évoquent les jardins, les bosquets et les eaux de Versailles. La première est signée «P. Chabas », la seconde monogrammée
«PCh», l’une et l’autre sont datées 1903.
Formé à l’Académie Julian, élève de Bouguereau et de Robert-Fleury, Paul Chabas (1869-1937) expose très tôt au Salon des
artistes français où ses nus environnés de lumières nébuleuses et ses portraits lui acquièrent rapidement la notoriété. On lui
doit les illustrations de quelques livres de Bourget et de Musset. En 1927, il dirige l’Institut de France.
Étonnamment, ici, l’atmosphère onirique de ses deux gouaches rappellent les compositions symbolistes de son frère aîné Maurice.
Le volume a été établi par Durvand, actif sous son seul nom de 1900 environ à 1924, date de sa mort.
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MERCREDI 23 OCTOBRE 2019




