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Recueil de vers choisis, 1695.

Sans lieu, 1695-

[1699].

Manuscrit sur papier, petit in-12 [135 x 91 mm] de (2) ff., 220 pp., (16) ff. : maroquin rouge,

dos à nerfs joliment orné, filet doré encadrant les plats, coupes et bordures intérieures décorées,

tranches dorées sur marbrures

(reliure de l’époque).

Florilège manuscrit de poésies, satires, épigrammes, épîtres et épitaphes en

vers, de la fin du XVII

e

siècle.

Manuscrit calligraphié sur papier à l’encre brune dont les pages ont été réglées de rouge.

L’essentiel de l’anthologie est en français ; quelques pièces en latin.

Le compilateur a recueilli des pièces de La Fontaine, Molière, Pavillon, des Barreaux, Mme de

Villedieu, Mme Deshoulières, Brébœuf, Gombaud, Corneille, Maynard, Benserade, Pellisson,

Boileau, Arnauld, etc.

Il a un goût prononcé pour les pièces satiriques telles que la

Satire sur le mariage,

les

Vers sur le

dictionnaire de l’Académie,

ou l’épitaphe anonyme du cardinal Mazarin :

Cy gist que la goute foula

Depuis les pieds jusqu’aux épaules

Jules, non qui conquit les Gaules,

Mais celuy que les dépouilla.

De même, on y lit le célèbre sonnet de Jacques Vallée des Barreaux, annoncé comme “fameux

débauché” par le collectionneur. L’incipit en est :

Grand Dieu tes jugements sont remplis

d’équité :

Oui, mon Dieu, la grandeur de mon impiété

Ne laisse à ton pouvoir que le choix du supplice ;

Ton intérêt s’oppose à ma félicité,

Et ta clémence même attend que je périsse.

Contente ton désir, puisqu’il t’est glorieux ;

Offense-toi des pleurs qui coulent de mes yeux ;

Tonne, frappe, il est temps ; rends-moi guerre pour guerre.

On y découvre également l’

Élégie des nymphes de Vaux

que La Fontaine avait composée en 1662

au lendemain de la disgrâce du surintendant Fouquet.

L’actualité est présente : querelle du Quiétisme, morts de grands personnages (épitaphes de

Molière, Mazarin, Richelieu, etc.), actions des ministres, “

Sur l’état de la France en 1693

” (très

critique), “

Épitre à Monsieur Bossuet

[…]

sur son livre touchant la comédie

” (tout aussi critique)…

Plusieurs sonnets en bouts rimés sont présents, témoins de la vogue du temps pour cet exercice

littéraire. On y lit aussi des fables :

La Jeune Veuve

(La Fontaine),

La Tourterelle et le Ramier

(Mme de Villedieu),

Le Coucou, la Fauvette et le Rossignol, Le Bouc, l’Agneau et le Vautour.

Le volume s’ouvre sur des

Réflexions d’un homme qui fume

et des

Vers sur le tabac tirez

du Festin de Pierre de M. Molière,

sans omettre une pièce de 40 vers attribuée à Charles Perrault,

Éloge du tabac à fumer

.

L’une des dernières pièces est l’

Épitaphe de Me Triquet qui a eu le col

coupé en place de Grève pour avoir fait assassiner son mari :

l’exécution eut lieu en juin 1699.

Joli volume, très bien conservé dans sa première reliure en maroquin, exécutée

après que le manuscrit eût été achevé.

4 000 / 6 000