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“Lamper, autrement dit boire, était, avec chanter et rire,

la principale occupation de cette société joyeuse” (Gabriel Vicaire)

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[ORDRE DE LA MÉDUSE].

Les Agreables Divertissemens de la table,

ou les

Reglemens de l’illustre Société des Freres & Sœurs de l’Ordre de Meduse.

Lyon, André

Laurens, 1712.

In-12 [158 x 90 mm] de 1 frontispice et 64 pp. : veau blond, dos à nerfs orné, pièce

de titre de maroquin rouge, filet doré encadrant les plats, médaillon doré au centre,

coupes décorées, tranches dorées

(reliure de l’époque).

Seconde édition.

Confrérie bachique fondée vers 1690 à Toulon par un officier de marine, le marquis

de Vibraye, l’Ordre de la Méduse connut un succès national tout au long du XVIII

e

siècle : dissout à la Révolution, l’Ordre devait renaître en 1951.

Cette société joyeuse “n’était composée que de gens de qualité et les femmes y étaient

admises. Dès leur entrée dans l’ordre, les membres étaient affublés du titre de

frère

et

de

sœur ;

suivant les règlements, au cours des réunions qui étaient mensuelles, aucun

nom de famille ne devait être prononcé” (Gabriel Vicaire). Ainsi, la liste des membres

qui suit les statuts ne donne qu’un surnom et l’initiale du nom de famille ; chacun

étant décrit par un petit poème. Vicaire ajoute : “

Lamper,

autrement dit boire, était,

avec chanter et rire, la principale occupation de cette société joyeuse, qui ne tarda pas

à s’étendre dans toute la France.”

L’illustration comprend un frontispice gravé signé de

l’Afriquain medusien

et

4 gravures dans le texte (une répétition) dont une à pleine page et une vignette à

mi-page figurant un banquet. Gravures signées de Jean-Baptiste Bouchet, peintre et

graveur au burin actif à Lyon entre 1676 et 1714. Le frontispice est à l’évidence de sa

main.

Belle reliure du temps exécutée pour un membre de la confrérie,

frappée de l’emblème de l’Ordre de la Méduse.

L’emblème est formé d’un grand médaillon avec, au centre, un buste de Méduse,

“à figure jeune et agréable, la poitrine découverte, la chevelure entremêlée de

serpents sans qu’ils eussent rien d’effrayant, avec cette devise :

Laetificando petrificat

.

La

pétrification

consistait dans l’immobilité immédiate de tous les convives, sur un

signal du prieur ou de tout autre membre qui frappait sur la table” (Arthur Dinaux).

Les membres

pétrifiés

ne devaient plus remuer sous peine d’être condamnés à

lamper

.

Sur les doublures, grand médaillon ovale de maroquin brun portant, entouré d’une

guirlande de raisins dorés : “

Par le frère distingué

” en lettres dorées.

Dans le corps de l’ouvrage, le “frère distingué” est le marquis de L**. Les exemplaires

Dinaux et celui de la bibliothèque de l’Arsenal sont reliés à l’identique, avec le même

écusson à l’intérieur.

Ex-libris armorié gravé au XVIII

e

siècle - Ex-libris de Sir

David Lionel Goldsmid Stern

Salomons

.-

E.M. Pelay

de Rouen.

Quelques habiles restaurations à la coiffe supérieure.

(Vicaire,

Bibliographie gastronomique,

7, pour la première édition, sans date.- Dinaux,

Les Sociétés badines, bachiques, littéraires et chantantes,

II, pp. 16-25.- Gay-Lemonnyer

I, col. 37.- Oberlé,

Une bibliothèque bachique. Collection Kilian Fritsch,

1993, n° 452 :

“Sans doute s’agit-il de la seconde édition. Crozet signale une édition publiée

à Marseille entre 1699 et 1703.”)

4 000 / 6 000