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“Le manuscrit est-il incomplet de sa fin ou a-t-il été en réalité interrompu ? Dans sa notice Maurice Saillet remarquait avec

justesse que la disposition du texte se faisait de plus en plus libre au fil des feuillets. D’où l’hypothèse que Reverdy aurait

renoncé à achever la copie et aurait écrit l’ensemble pour aboutir au manuscrit — disparu — qu’il allait remettre à

l’imprimeur d’Avignon” (E.-A. Hubert dans

Œuvres Complètes.

, t. I, p. 1244). La comparaison avec le texte imprimé montre

en effet que certaines pages de ce manuscrit sont soit inédites, soit réécrites de telle sorte qu’on ne les reconnaît plus.

Toujours sur le feuillet rose en tête, cette note de Maurice Saillet indique qu’il s’agit des pages 32, 33, 34, 36 et 45 de ce

manuscrit.

Citons comme exemple les pages 32 et 33

: J’étais enfant et je ne rêvais pas. Cette nuit par milliers sont tombées des étoiles

filantes. Et maintenant il n’y a plus que des nuages que poursuit le vent. Des bouches affamées s’ouvraient sous des yeux

dont l’éclat dominait le monde. C’est une force qui n’existe pas. Des hommes grimpaient si haut qu’on ne distinguait plus

leur tête. Mais d’ici on ne voyait plus la tour Eiffel qui là-bas soutient le ciel comme une tente. Et l’eau qui venait baigner

mes pieds était plus claire.

Tous les matins on pouvait voir plus loin et quelque autre chose s’éveillait. De l’autre côté du port il devait y avoir une jolie

comédie qui se jouait dans la quiétude des herbes séchées au soleil.

R

ELIéS à LA SuITE

: 3 feuillets non chiffrés, sur un papier plus fin et de plus petite taille, comportant ratures et corrections au

crayon bleu ou à papier : “Comme s’ils possédaient une autonomie, les textes occupent seulement la moitié supérieure de chaque

feuillet et deux d’entre eux sont clos par le tiret habituel à la main de Reverdy pour marquer la fin d’un poème en prose. Reste

que les deux premiers morceaux correspondent à des passages du roman” (E.-A. Hubert,

Œuvres Complètes

, t. I, p. 1274).

Œuvres complètes

, Flammarion, 2010, t. I, p. 365-452 et 1237-1275. — é.-A. Hubert,

Bibliographie des écrits de Pierre

Reverdy

, n° 30.

Nous remercions Monsieur étienne-Alain Hubert pour son aide précieuse et sa relecture attentive.

72

43. REVERDY (Pierre).

C

ARRIÈRE

,

POèME AuTOGRAPHE SIGNé

,

[1918], 3 pages in-8 (205 x 145 mm). — [

S

IÈCLE

],

éPREuVES D

IMPRIMERIE CORRIGéES

, 3 pages in-12. —

S

IÈCLE

,

éPREuVES D

IMPRIMERIE CORRIGéES

, une page

in-folio — Ensemble 3 pièces sous chemise demi-

maroquin noir moderne.

1 500 / 2 000 €

P

RéCIEuX TéMOIGNAGE DES DIFFéRENTES éTAPES DE LA CRéATION

POéTIquE DE

R

EVERDY ET DE SON TRAVAIL SuR LA DISPOSITION

Du POèME

.

Le manuscrit et les deux différents jeux d’épreuves d’imprimerie

avec corrections autographes du poème “

Carrière

” permettent

de suivre les étapes de sa création avant sa publication.

Ce poème a paru sous le titre

“Siècle”,

en novembre 1918, dans la

revue d’avant-garde

SIC

(3

e

année, n° 33, I

er

numéro). Après la

disparition de

Nord-Sud

en septembre 1918 et malgré ses réticences

envers

SIC —

qui n’est pas une “revue littéraire” à ses yeux —,

Reverdy va donner des poèmes et des contes à la revue de

Pierre Albert-Birot. On le voit ici particulièrement attentif au

positionnement des mots dans la page, à la largeur des blancs et à

la typographie. En 1929, ce poème sera repris dans

Sources du vent

.

Je suis le plus près de celui qui parle

La vague qui me porte est horizontale

Le cheval gris fer de mon enfant idiote

Monte

tire

Œuvres complètes

, Flammarion, 2010, t. II, p.112-114. —

é.-A. Hubert,

Bibliographie des écrits de Pierre Reverdy

,

n° 65.

Nous remercions Monsieur étienne-Alain Hubert pour son aide

précieuse et sa relecture attentive.

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