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Pasteur raconte être tombé d’accord avec [leur]

ami et ancien élève, le B

on

Cochin sur les inconvénients que pourrait entraîner

la vaccination des chiens avant ou après morsure

. Il consent à vacciner ses chiens, mais il identifie des obstacles à la

généralisation de la vaccination.

Songez au nombre immense de chiens qu’il y aurait à vacciner dans Paris !

[…]

J’ai ouï

dire que dans certains laboratoires antirabiques de l’étranger (qui sont tous nos enfants) on vaccine les chiens de luxe.

Moi-même je l’ai fait quelquefois pour des amis et je vous offre volontiers de le faire pour vos chiens préférés. Comment

généraliser une pratique de ce genre dans notre pays si démocratique. Et la rage ne serait pas éloignée !!

.

Le fondateur de microbiologie moderne remercie sa correspondante de ses

paroles si flatteuses

[…]

qui

[l’]

ont rempli

d’émotion “La médecine avant Pasteur, La médecine après Pasteur”.

Cette flatterie a fait ressentir à Pasteur son

insuffisance,

mais il se console

en pensant que des voies nouvelles sont ouvertes, que d’autres savent les suivre et les féconder pour le

bonheur du genre humain.

Il annonce également une bonne nouvelle, il a

grand espoir

que

la pauvre petite irlandaise si gravement mordue à la joue

droite, à laquelle vous vous êtes intéressée le jour de votre visite à l’Institut Pasteur

guérisse.

En postscriptum, il espère sa visite :

Nos chefs de service s’efforceraient de répondre à vos encouragements par la poursuite

de quelques grandes découvertes théoriques ou pratiques. Celles-ci sont toujours filles de celles-là.

Il joint à sa lettre l’article

d’un de ses collaborateurs sur la médecine allemande. Traumatisé par la défaite de 1870 et attaché à rivaliser avec la médecine

allemande, Pasteur commente :

Votre âme généreuse pourra faire une comparaison entre les efforts du gouvernement

prussien et ceux de nos pouvoirs publics pour le développement de la science microbienne, inaugurée en France néanmoins

.

Lettre publiée dans la

Correspondance

de Pasteur, 1840-1895, Grasset, 1946, vol. IV, p. 327.

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