Background Image
Previous Page  13 / 76 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 13 / 76 Next Page
Page Background

11

Vendredi 11 décembre 2015

OGER - BLANCHET

50. THIERS

Louis Adolphe [Marseille, 1797 - Saint-Germain-en-

Laye, 1877], homme politique et historien français, président

de la République.

Ensemble de 22 lettres autographes signées, adressées à M. de

Saint-Vallier. Quelques enveloppes jointes.

Intéressante et belle correspondance politique et amicale après

les durs événements de la Commune. Nous en citerons des

passages très brefs :

29 janvier 1872 : «

Je suis d’avis de ne pas entreprendre les

contestations de principes avec les allemands sur leur manière

d’étendre l’état de siège

. […]

Dans ce conflit ou tout le monde

a raison, il est plus sage de ne pas s’engager, et il vaut mieux

sans faire de théorie décider chaque cas par lui-même.

[…]

Répétez bien à M. de Manteuffel que nous voulons la paix,

que nous en donnons deux preuves bien décisives.

» Il est

question du règlement des indemnités versées par la France

à la Prusse. 17 octobre 1872 : «

Jamais l’ordre ne fut plus

complet en France qu’il ne l’est aujourd’hui. Le voyageur de

toute nation, dont Paris regorge, sont émerveillés du calme

de nos rues et de l’apaisement qui s’est fait dans tous les

esprits

[…]

Soyez persuadé que M. de Gambetta (à moins

qu’il ne change jusqu’à devenir un conservateur de ma façon)

n’a aucune chance de me succéder. Ma santé est bonne,

mon accord avec l’assemblée est plus présumable qu’il ne l’a

jamais été, et soit qu’un accident emporte ou ma vie, ou ma

présidence, M. Gambetta ne me succédera pas. Le pays l’a pris

en aversion

». 10 décembre 1872 : «

La crise est apaisée du

moins pour le moment. Mais le moment était le plus difficile à

passer, et une fois franchi, il ne se reproduira pas aussi grave

s’il vient à se reproduire. Quant à moi j’ai fait une concession,

qui ne m’a pas coûté, parce que j’ai fait des choix qui étaient

depuis longtemps dans mes pensées quand j’ai cédé dans

une certaine mesure […]. L’apaisement se produit de toutes

parts; les vacances de la fin d’année écartant les gens agités

contribueront à maintenir le calme et donneront à tout le

monde le temps de réfléchir. 30 mars 1873 : « Dites bien au

général de Manteuffel que je ne crois jamais aux récits des

journaux, pas plus allemands que français ou anglais. Ces

récits sont faits de calomnies, d’ignorance, de puérilité, et je

ne m’en affecte jamais. […] Le premier progrès à faire quand

on gouverne, c’est d’acquérir l’insensibilité aux journaux, sans

quoi on n’aurait ni sang-froid, ni courage, ni justice surtout.

»

2 000 / 3 000

50

bis

. THIERS

Louis Adolphe [Marseille, 1797 - Saint-Germain-en-

Laye, 1877], homme politique et historien français, président

de la République.

Lettre autographe signée, adressée au sénateur, comte de

S

t

Vallier. Datée du 4 septembre 1877 [Adolphe Thiers était

mort la veille d’une crise cardiaque] 1 page in-12, avec son

enveloppe. Il s’agit de la dernière lettre écrite par Thiers qui a

été envoyée après son décès.

«

J’ai lu vos discours et celui de Wadington. Ils sont excellents

les uns les autres. Mais j’aurai voulu qu’un léger point

[…].

Vous distinguez des termes du centre gauche, un peu suspect

aujourd’hui . Mais cette très légère remarque faite, vous avez

tous deux très bien parlé. J’ai reçu la plus amicale dépêche

télégraphique ainsi conçue et digne. Deux amis réunis chez

l’un des deux adressent à leur commun et illustre ami leurs

vœux et lui souhaite tous succès. M. Manteuffel, Leopold

Ranke, imaginez le plaisir qu’aurait fait le dit... »

On joint la lettre de son épouse du 13 septembre au comte

de St Vallier : «

Je m’acquitte de soin douloureux de vous

transmettre la lettre que Monsieur Thiers vous écrivait une

heure avant le fatal accident qui a eu un si cruel dénouement.

Plus tard je vous demanderai le lire les dernières lignes

tracées par cette main si chère. Plaignez-moi car je suis bien

malheureuse.

»

400 / 500

50 bis

AUTOGRAPHES