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Mercredi 26 février 2020

MATHIAS & OGER - BLANCHET

437. REVERDY Pierre

[Narbonne, 1889 - Solesmes, 1960], poète français associé au cubisme et aux débuts du surréalisme.

Ensemble de 10 pages avec 4 poèmes autographes signés.

— « 

Sujets

». 2 pages in-4°.

«

Assez chanté les nuits et le soleil

Assez chanté les tours et les airs d’autrefois 

»…

— « 

Le temps et moi 

». 1 page in-4°.

«

Dans le sous-sol le plus secret de ma détresse

Où le vice a reçu la trempe de la mort

Je redonne le ton au disque

Le refrain à la vie

 »…

— «

À l’Aube le veilleur

 ». 2 pages in-4°.

«

Ce matin quand l’espoir qui n’était

pas encore sorti de l’ombre polissait le soleil

Ce matin aux plus secrets baisers

de l’aube sur la lèvre de l’horizon

J’aurais voulu reprendre au son

du timbre la vie qui frémissait dans un remous brutal.

Retrouver la raison qui glissait sous les arbres

vers les trous de clarté qui disperseraient mes membres

Ce matin

Avant que les poumons du monde

soient sortis de la fièvre trop haute de la nuit

Le souffle qui sortait des lèvres de la terre

Le parfum des bois inquiétants et des corps

Les pulsations intermittentes

Le courant trop rapide des artères 

»…

AUTOGRAPHES

— « 

Le sens des Affaires

 ». 1 page in-4°.

« 

Le travail dans la sûreté

Tous l’art dans la sévérité

La beauté figée dans l’écorce

Plus que l’or dans la liberté

Avec les feintes de la force

Contre le courant des offrandes

La sécheresse du désir

La timidité des amandes

Rien qu’avec le regard sans frein

Le geste à l’ombre d’une main 

»…

— « 

Fonds secrets

 ». 4 pages in-4°.

«

Non, ce n’est déjà plus la tribune

de l’horizon où les mains parlent

Et la faim noire a contourné tous les rochers

Dans les repaires mal garnis à contre jour

Sur la façade à peine cicatrisée

Quand la résine des soucis va goutte à goutte

De la peine à la vie et de la tombe à la lumière

Sous les palmes de la clairière à feux couverts

A temps perdu à temps passé

sans un détour à tous les coudes

S’il faut cueillir ces souvenirs comme des fleurs

Dans la piscine des forêts

Dans l’haleine des routes sans couleur

Quand il fait trop frais dans les rides des gouffres

»…

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