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Mercredi 26 février 2020

MATHIAS & OGER - BLANCHET

446. REVERDY Pierre

[Narbonne, 1889 - Solesmes, 1960], poète français associé au cubisme et aux débuts du surréalisme.

Correspondance de plus de 70 lettres autographes signées, adressées à J.H. Levesque, Sert, Louis Parrot, Georges Hugnet, Radiguet, J. Soler

Casabon, Pierre A. Birot, A. Salacrou, L. Gonzague Frick, J. Rousselot, etc.

Formidable et très longue correspondance amassée au fil du temps par un grand amateur.

« 

La venue, la vie et la mort du Christ ne sont pas autre chose qu’un acte de compassion. Il y a rédemption par compassion. Compassion du

créateur à l’égard de sa propre créature. » 

; «

Quant aux portraits il y en a déjà beaucoup trop dans mes livres, c’est fastidieux. Le nombre

des exemplaires est parfait.

» ; « 

Je vous autorise bien volontiers à publier un de mes poèmes dans votre petite anthologie. Il serait préférable

pour moi que vous choisissiez le dernier des poèmes de mon recueil Cœur de chêne intitulé :

le reflet dans la glace, fête foraine

.

» ; «

Quand

on a les yeux si fortement fixés sur Dieu, rien de ce qui le concerne ne peut rester indifférent. Et la décoration que vous avez réalisée n’était

pas une mince entreprise. Mais vous êtes comme ces étoiles de première génération qu’on distingue mal parce qu’elles sont trop loin.

 » ;

«

Nous nous réjouissons de moments que vous allez passer pour l’inauguration de cette œuvre capitale de Monsieur Sert — et dans un pareil

cadre cela doit être encore plus émouvant. 

» ; « 

J’ai été très éprouvé cet hiver par une dyspepsie profonde et tenace qui m’a terriblement

décharné. Je reprends un peu et grâce à un remède bien fait je digère assez bien ce que je mange.

 » ; « 

J’imagine que vous parcourez la

terre comme une des étoiles filantes qui, par ces nuit d’août sillonnent notre ciel. […] Tout le monde est parti à présent de Paris. Picasso

et Jean sont dans le midi.

 » ; « 

Je comprends que cela vous ennuie d’écrire car j’aime moi-même assez peu le faire.

 » ; «

Vous savez chère

amie combien je vous aime, combien ma pensée vous est fidèle et mon cœur attaché. 

» ; « 

Je vous ai le mois dernier adressé une vue de la

petite maison. En voici une prise du côté opposé et vers la campagne. Elle est un peu moins sinistre

» ; «

Votre livre est un cœur qui bat, une

voix qui parle, un esprit vivant qui arrive à portée : c’est vous même et comment n’aimerait-on pas ce livre quand on vous aime.

 » ; «

Gide

avait en tout cas trop raison seulement on est toujours un peu confus d’avouer qu’une étude sur soi aussi favorable vous plaît.

 » ; « 

Peut-

être trouverai-je dans ce manuscrit un certain nombre de poème pouvant constituer un ensemble honorable ?

 » ; «

 J’ai encore quelques

poèmes inédits sur lesquels vous pourrez compter. » ; « Moi, je parviendrai bien à vous décevoir — ne serait-ce que sur ce terrain littéraire,

poétique si vous préférez où vous vous êtes acharné à m’entraîner de nouveau, où je suis si mal à l’aise et où personne ne comprend, ne

peut arriver à admettre qu’un auteur, un beau jour, se soit dépris de sa propre personnalité, de sa propre destinée, en surface du moins, pour

laisser aller les choses comme s’il n’était pour rien dans le cours qu’elles ont à suivre dans le temps et en profondeur.

 » ; «

Mon livre est un

sarcophage, un écrin, une poubelle, un cercueil ou un ostensoir.

 » ; «

Hélas ! il est peut-être trop tard pour que l’oubli total reste fait sur

mon œuvre et moi-même.

» ; «

Un mirliton enragé. Un service rendu — Par un mouchoir prêté — Un geste de défi — un signe d’amitié — Si

peu de chose enfin — qui m’a tant obligé — Et ce que je vous rends — En style négligé — Vous le trouverez là — Mon très cher Georges

Hugnet — Avec ma sympathie — dans ma main bien serrée.

 » ; «

Avec la tournure que les choses ont prise, dans le monde, je crois qu’il

y a un inépuisable sujet de méditation. Ça redonne un regain d’intérêt à l’inépuisable étude de l’homme, à la place qu’il occupe dans le

monde, au rôle qu’il y est donné, à la nature de sa mission.

» ; «

 Je t’envie d’avoir su conserver intacte l’énergie nécessaire à la poursuite de

la gloire. C’est une belle raison de vivre et je me demande s’il y en a une autre qui vaille davantage. 

» ; «

Au fond l’homme n’est vraiment

vaincu que mort, ou parfois après avoir été vainqueur, il n’a pas la force et le courage de prolonger sa victoire.

 » ; « 

Je n’ai d’hostilité pour

rien, si ce n’est pour ce qui m’opprime et tendrait à étouffer ma vie, ma liberté. » ; « Mais moi je suis vieux, j’en ai marre de tenir le coup.

Je n’ai pas la vie chevillée au corps, je suis fatigué et à la fin, je me demande à quoi ça rime tout ça. Je n’ai même plus envie de prendre le

moindre plaisir.

» ; « 

Tu as dû trouver, en plus des livres, tes gants de boxe et les haltères que j’ai mis là pour que tu les emportes. Quant au

livre qui manque, c’est celui de Raynal Picasso.

 » ; « 

Tu ne peux pas imaginer le bonheur vrai que ce maudit argent, ailleurs instrument du

diable, peut produire en Dieu, placé entre des mains de misère.

 » ; « 

La jeunesse permet tout — mais ce qu’elle ne saurait donner ce sont

ces souvenirs, ces rencontres de vieux amis qui vous transportant brusquement dans une vie merveilleusement transfigurée, en arrière.

 » ;

« 

Je n’ai jamais oublié les circonstances de notre première et malheureusement unique rencontre.

» ; « 

Je n’ai aucun souvenir d’avoir jamais

possédé un traité de psychologie comme celui dont vous me parlez — J’avoue que je m’en serais fort bien passé dans votre article, mais

c’est là peu de chose.

» ; «

Mon père était mort subitement foudroyé par la maladie de cœur héréditaire. Et depuis ce jour l’idée de la mort

est entrée dans mon âme comme un ver. Il a fallu tout le temps d’une vie difficile pour me la rendre enfin presque sympathique, en tout

cas acceptable même pour la raison.

 » ; « 

Je suis stupéfait et vraiment meurtri d’apprendre la mort de ce cher G. Cadou qui était pour moi

comme le symbole vivant de la pureté, de la fraîcheur, de la lumière spirituelle et du bonheur qui en découlerait.

» ; «

Vous êtes un honnête

homme, un honnête homme comme je crois que doit être un poète, c’est-à-dire une conscience plus vive, plus pointilleuse que celle de ces

forts d’épaules ou de cœur, ou d’estomac qui réussissent tout simplement dans les divers commerces de la vie réelle. 

» ; « 

Le midi s’était

enrichi très rapidement pendant et après le phylloxera, qui avait détruit la vigne. Le vin manquait. Tout le monde en voulait. Le peu qu’on

récoltait, vendu très cher, enrichissait.

» ; « 

J’ai bien reçu votre mansarde. Elle est très bien meublée et je vous remercie de la dédicace de ce

très beau poème.

» ; «

Adrienne Monnier me signale et me demande de lire les autres parties de sa conférence parues dans le Littéraire cette

semaine et à paraître la semaine prochaine. 

» ; « 

J’ai achevé de lire votre

Panorama

et vous en fait tous mes compliments. C’est beaucoup

plus vivant que les classiques anthologies et ça m’a fait connaître beaucoup de choses et de noms que j’ignorais

. »

5 000 / 10 000

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