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MONTHERLANT, Henry de (1895-1972) Romancier et académicien français
19 lettres autographes signées (deux signées), environ 30 pages in-8 ou in-4 ; années 1951 à 1972. Pièces jointes.
Intéressante correspondance littéraire entrecoupée d’echange orageux.
Dans ses deux premières missives, Montherlant attaque violemment Green qui, dans son Journal V , consacre quelques passages élogieux à La Reine Morte et à Santiago avant de rapporter un jugement sévère de Gide sur leur auteur : « … Quand j’ai lu votre Journal… j’eus un mouvement de gratitude et j’allais sauter sur ma plume pour le dire : je ne suis pas habitué à ce qu’un confrère écrive sur moi de cette encre. Mais, plus loin, votre page 323 me glaça. Vous y approuvez le jugement qu’on y porte sur moi… je trouve inconcevable qu’un homme porte un tel jugement sur un homme dont il ne sait rien… Assez inconcevable aussi, sur un autre plan, qu’un homme qui par profession est un connaisseur d’ âmes ne sache pas qu’ il n’y a pas des conards, mais des êtres à telle heure courageux, à telle autre… intrépides, et provoquant le péril, à telle autre conards et honteux de l’ être, à telle autre conards et s’amusant de l’ être. Voilà ce qu’est tout homme. Et moi. Et vous. Et c’est ainsi qu’ il doit être… ». Et plus loin : « … Encore qq mois et on reçoit de son insulteur un beau livre avec une dédicace admirative – admirative pour l’ écrivain, bien entendu, exclusivement. En vérité, je ne sais plus que penser… ». Le brouillon tapuscrit de la réponse de Julien Green (ici joint), nous apporte quelques éclaircissements quant à ce différend ; en voici un court extrait : « … je vais vers un écrivain célèbre pour lui dire simplement que j’aime ses livres et je suis accueilli par des rugissements. Vous n’ êtes nommé dans mon journal que de la façon la plus élogieuse. Pourquoi tenez-vous à vous reconnaître sous les traits d’un poltron anonyme et où allez-vous chercher que j’approuve Gide ? … Croyez-vous vraiment qu’on en veuille à votre honneur ? Ne vous suffit-il pas d’ être un des plus rares écrivains de ce temps… ? Pourquoi me
parlez-vous de ce que vous avez fait ou de ce que vous n’avez pas fait dans la France occupée ? Je trouve ces querelles misérables… », etc.
Dès 1953, les deux hommes semblent s’être réconciliés. Il n’est plus question que de littérature, notamment du Maître de Santiago , de La Reine Morte, des Garçons
(« … J’aurais souhaité un mot de vous pour Les Garçons , mais n’en parlons plus… ») – Montherlant ne tarit pas d’éloges sur les ouvrages de son confrère : Sud (« … une pièce comme Sud … est une pièce beaucoup plus riche que l’ Iphigénie ou l’ Esther de Racine. J’aurais pu nommer dix autres de nos chefs d’œuvres classiques… ») Terre Lointaine , Années faciles , etc. Mais en mars 1967, voilà qu’il s’irrite à nouveau à la lecture d’un article de Green sur Port-Royal . Un an plus tard, après avoir l’avoir critiqué dans un texte public, il reconnaît ses torts « … je n’ai pas eu l’ idée de vérifier. Me voici borgne. Puissé-je regagner en vison intérieure celle que je portais sur un monde dont je ne suis pas las… ».
Cette correspondance, enfin apaisée, prend fin le 16 février 1972, un mois avant le suicide de Montherlant.
On joint :
1) Page de titre de La Guerre Civile (1965) avec dédicace autographe signée à Julien Green.
2) Douze brouillons tapuscrits (deux autographes, un « copié par Robert de Saint Jean », et deux en reproduction) de lettres de Green à Montherlant, certaines répondant aux missives ci-dessus décrites, d’autres concernant Le Maître de Santiago , L’Ennemi , L’Ombre , Manon , L’Après-midi d’un faune , Quo vadis , ou encore Jouvet, les pères Cognet et Couturier, Gide, etc. (env. 15 pages in-4 ou in-8). 3) Deux coupures de journaux sur la mort et le testament de Montherlant, conservées par Green.
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