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MORAND Paul (1888-1976) Ecrivain et diplomate français

10 lettres ou cartes autographes signées, 13 pages in-8 ou in-12 + 2 cartes de visite avec messages autographes signés « PM » ; Tamaris-sur-Mer, Vevey, Paris, 1926-1975. Deux enveloppes. Pièces jointes.

1926 : « … J E N AI RIEN PU FAIRE POUR VOUS CAR L ON M A DIT QUE VOUS ÉTIEZ EXCLU

D AVANCE PAR VOTRE QUALITÉ D ETRANGER , MAIS VOTRE LIVRE EST ADMIRABLE … ». 1970 : « … J’ AI PROPOSÉ À R OBERT D ALLER TROUVER P LEVEN , POUR VOTRE NATURALISATION ;

IL ME DIT QUE VOUS DÉSIREZ GARDER LA PREMIÈRE UN A MÉRICAIN AVEC DES RACINES , C EST

TROP RARE POUR QUE VOUS COUPIEZ LES VÔTRES … ».

Belle correspondance témoignant de la grande admiration de Morand pour son confrère dont il défendit l’œuvre dès les premières publications. En 1926 déjà, après la lecture de Mont-Cinère , on le voit navré de n’avoir rien pu faire pour cet ouvrage « … exclu d’avance… » parce qu’écrit par un étranger « … mais votre livre est admirable et j’ai absolue confiance dans l’avenir de votre talent… ». « A 3 h, dimanche 3 juin – lui annonce-t-il dans une carte de 1934 – la B.B.C. relié à Radio-Colonial, parlera en anglais du Visionnaire. Celui qui parlera de vous c’est votre P. M. ». En juillet 70, Morand se propose d’intercéder auprès du Garde des Sceaux, René Pleven, pour aider Green à obtenir la nationalité française : « … Robert me dit que vous désirez garder la première... je vous comprends : un Américain avec des racines, c’est trop rare pour que vous coupiez les vôtres… » ; il a trouvé dans la nouvelle version du Journal « … l’ inexplicable histoire de votre cravate, dont, ce jour-là, je ne pouvais détacher mes yeux… » et a lu à sa femme « … à peu près aveugle ; après 80 ans de lecture – dix heures par jour – elle ne peut plus lire, le passage sur Parsifal : ‘Pas religieux, magique, comme il a raison ! ’ s’est-elle écriée… », etc. En octobre de la même année, Morand invite J. G. à déjeuner en compagnie de Robert de Saint Jean et François-Marie Banier (« … nous serons seulement nous quatre… »), et en août 1972, il accepte avec fierté l’honneur que lui fait Green de le vouloir à ses côtés le 16 novembre, lors de sa réception officielle à l’Académie Française : « … Je serai en uniforme, à vos côtés, le 16 novembre, date qui sera historique. Je pensais être au Yucatan, mais partirai plus tôt, pour rentrer à temps… ». Puis, quelques jours plus tard : « … Que je suis fier d’avoir tenu dans ma main les gants blancs du célèbre orateur ! ... ». Le 3 avril 1974, Morand reçoit les souvenirs de jeunesse de Green « … en même temps que ceux de Guitton ; il faut de tout pour faire une religion ; et une Académie. Vous étiez beau, hier, à écouter le discours de J. d’O. [rmesson]. ‘Il est beau quand il se tait’ vous peint bien. Alors, pourquoi parle-t-il ? Pourquoi Jeunesse ? Vous êtes moins beau ? Plus laid ? Le cristal veut se rayer, mais n’y parvient pas. Protégé ; cela explique tout ; protégé contre Gide et contre le prix : le Diable y perdit son latin ; mais la comédie a gardé toute sa force… ». Enfin, en novembre 1975, soucieux de voir le quorum atteint, il engage Green à participer au votre du 27 lors duquel Félicien Marceau succédera à Marcel Achard. Ce même mois, Madame Morand meurt : « … depuis sept années Hélène souffrait, voulait mourir, je m’attendais chaque jour à ce que sa chère poitrine ne se relève plus… Ce fut pourtant la foudre qui me tomba dessus… ».

On joint deux minutes de lettres autographes de J. G à Paul Morand dont plusieurs versions de l’une relatives à Sud et nous éclairant à propos de « l’ inexplicable histoire de la cravate » dont il est question plus haut : « … j’ étais mal à mon aise… c’est que vous et Giraudoux représentiez à mes yeux la littérature moderne, et je me demandais comment il fallait s’y prendre pour être moderne… ». Etc.

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MORHANGE Pierre (1901-1972) Ecrivain et poète français 3 lettres autographes signées, 11 pages in-8 ou in-4 ; Paris, années 1925-1935.

« … J E N AI CONFIANCE QU EN MOI … R APPELLE - TOI CECI , G REEN : J IRAI HAUT… »

Deux de ces missives ont pour destinataire Julien Green, la troisième est destinée à Robert de Saint Jean.

En août 1925, Morhange tient à rencontrer le jeune Julien, ayant à clarifier certaines choses « … sans nuire aux mystères – quant à cette question de l ’Eglise et de l ’Esprit. Je ne suis pas sûr que tu m’aies très bien entendu... Il ne me semble plus non plus que tu aies conservé cette presque miraculeuse idée des Juifs que tu avais ?... Il semble encore… que tu subis une idée dif férente de celle que tu subissais il y a quelques mois et peut être légèrement plus temporelle. Cela m’ intéresserait et me semblerait bon de nous revoir. Quoi qu’ il en soit, je t’aime bien… » ; il attend une réponse à propos de la traduction de Blake, sollicite des titres de livres, des renseignements techniques sur Newmann, etc. La seconde lettre, de huit pleines pages, a pour principal objet la foi catholique. Morhange avoue d’emblée qu’il ne partage pas les idées de Green : « … il y a le catholicisme d’une part… d’autre part la volonté temporelle qu’ont bien des gens de se servir du catholicisme pour certaines formes sociales. Voilà ce contre quoi un vrai catholique doit se révolter… Ce qui compte c’est l ’Esprit et son éternité… ». Suivent deux feuillets emplis de remarques et considérations spirituelles aboutissant à la conclusion que « La Révolution est favorable à l ’Esprit » et qu’il est incompréhensible qu’un homme comme Julien Green puisse prendre le parti « … de tant de rats, qui sont les plus véritables représentants de ceux que tu as totalement stigmatisés dans ton Pamphlet. Pour que tu sois bon catholique il te faut être indépendant de tous les catholiques… De même, juif, je me sépare des Juifs. Jérusalem est un monument dans mon cœur, un monument de pierres vraies… ». Après un beau passage sur Claudel et les Surréalistes, il s’exclame : « ... Je n’ai confiance qu’en moi, quant à l ’Esprit. Rappelle-toi ceci, Green : j’ irai HAUT ! … Bon n’ écris plus à Philosophies ! Mais je vais te signaler quelque chose de comique : tu écris dans la n.r.f. et sur les feuilles d’annonces, à deux noms du tien, je vois celui… d’Eluard, le plus acharné, le plus sincère des surréalistes, le plus anti-catholique ! … ». La lettre se termine par trois longues et intéressantes pages où Morhange raconte avec enthousiasme ses activités et projets littéraires, demande à pouvoir publier certains textes originaux de son confère (« … ex. : Pamphl. Contre les Catholiques de France ; plus un autre… par ex. du W. Blake…Tâche de collaborer… »), etc.

La lettre à Robert de Saint Jean concerne le manifeste intitulé Billet de John Brown où l ’on donne le ‘ la’ que Morhange – à la fois militant au parti communiste et au mouvement surréaliste – publia le 15 septembre 1924, sous le pseudonyme de John Brown, dans sa revue Philosophies . Il désirerait le voir pour « … compléter de vive voix ce que, dans mon manifeste de John Brown, je pressens de notre activité future… ».

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