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NABOKOV Nicolas (1903-1978) Compositeur et écrivain russe, devenu citoyen américain en 1939
Lettre autographe signée, 2 pages pleines in-4, datée [Paris], « 22.IV. »
« … P IERRE EMMANUEL M ’ A DONNÉ VOTRE NOBLE ET MERVEILLEUX LIVRE . J’ EN SUIS
BOULEVERSÉ … ».
« … Je vous écris d’un temps très lointain… souvenez-vous d’une conversation longue et qui m’est restée au fond du cœur depuis plus de 30 ans. Nous marchions ensemble au jardin du Luxembourg. C’ était l’ été, il faisait chaud et le soleil brillait… C’est alors que je me suis dit : voici quelqu’un que j’admire et que j’aime et pour toujours. Toutes ces années je vous ai admiré de loin, me penchant avidement sur tout ce que vous écriviez. Chaque fois mon cœur battait de joie… ». Nabokov remercie Green du fond du cœur pour tout ce qu’il a apporté de nouveau dans sa vie. Son noble et merveilleux livre l’a bouleversé « to the marrow of the bones ». Son souhait le plus cher serait de pouvoir retourner un jour se promener au Luxembourg avec son vieil ami.
200 / 300 CHF
150 / 200 €
200
NIMIER Roger (1925-1962) Romancier, journaliste et scénariste français, il est considéré comme le chef de file dumouvement littéraire dit desHussards 5 lettres signées dont trois autographes, 9 pages in-8 ou in-4 ; Paris, années 1950-1955. En-têtes. Deux pièces jointes.
« … Moïra, LA LUMIÈRE QUI S ’ EN DÉGAGE REJAILLIT SUR L’Autre sommeil. T ANT
PIS SI LE TROUBLE L ’ EMPORTE DANS L ’ ŒUVRE PURITAINE ET LA SÉCHERESSE DANS L ’ ŒUVRE
SENSUELLE … ».
Magnifiques réflexions sur Moïra et sur L’Autre sommeil : « ... j’ étais en Angleterre, et depuis un peu malade du cœur (ce qui est très recommandé pour l’art du roman). Moïra en est peut-être responsable car tous vos lecteurs en ont été amoureux. Le Hussard au premier rang. Telle est la vertu des chefs-d’œuvre. Ils passionnent la Cavalerie comme l’Intendance (c’est Albert Béguin que je place dans cette arène, utile après tout)… » (début décembre 1950) ; « … Il y a une tension dans les deux cas… Joseph avance dans un rêve. Le narrateur dans L’Autre Sommeil est beaucoup plus lucide. Mais cette lumière de la raison adolescente n’empêche pas cet âge d’ être celui des erreurs. Il se trompe, comme les héros de Radiguet (ils sont à peu près contemporains, je pense) : il se trompe, sans s’abandonner… comme je suis puritain à ma manière, je préfèrerais que vous détestiez le Hussard, ce qui me mettrait tout à fait à l’aise pour vous dire mon admiration… » (fin décembre 1950). Nimier sollicite quelques extraits du Journal ou une interview pour une publication dans Opéra , revue dont il est le rédacteur en chef (1951), prie Green de lui permettre de publier L’Ombre dans le supplément théâtral du Nouveau Femina (1955), lui présente un jeune comédien pour sa pièce, etc.
On joint deux minutes de lettres de J. G. à Nimier (dont un autographe), faisant suite à des articles que celui-ci fit paraître sur Moïra : « … Vous avez raison de dire que je n’ai pas le désir de condamner Joseph, bien au contraire. Et comme François Mauriac n’est pas là pour nous entendre, je reprendrai cette phrase de Pelléas qui avait tellement indigné notre ami (je m’en étais servi pour la bande de Léviathan ) : ‘Si j’ étais Dieu, j’aurais pitié du cœur des hommes’ et je pardonnerais largement à mon personnage qui, après tout, avait ce dont nous manquons tristement : du feu dans le cœur… ».
400 / 600 CHF
300 / 500 €
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PARIAS Louis-Henri (1913-1997) Romancier, critique et journaliste, il collabora à C OMBAT , A RTS , M ERCURE DE F RANCE , D IEU VIVANT et dirigea des collections historiques et encyclopédiques
43 lettres autographes signées adressées à Julien Green, environ 100 pages, la plupart in-4 ; Paris, La Musardière, Orgerus, Nantes, Pratquilleran, La Flotte en Ré, Vittel, Mesa, Céreste, 13 juin 1973/10 janvier 1989.
Très intéressante correspondance de l’auteur de J ULIEN G REEN , CORPS ET
ÂME , paru en 1994 aux Editions Fayard.
Julien Green s’est toujours interrogé sur l’énigme posée par l’existence humaine. A ce sujet, il écrivait en avril 1973 à Louis-Henri Parias une réflexion ayant bouleversé le critique et que celui-ci reprend dans sa première lettre : « Depuis ma jeunesse, - lui avouait Green - j’ai été préoccupé par le mystère de l’ identité dont Bloy a si souvent parlé dans son Journal. Je me demande non seulement si nous savons qui nous sommes, mais qui nous aurions pu être si nous n’avions pas presque toujours faussé le plan de Dieu. Sans doute cela nous sera-t-il révélé à notre toute dernière heure. Quelle stupeur alors pour la plupart d’entre nous, et aussi quelle tristesse. C’est en vain que nous nous interrogeons tout le long de notre vie et il n’est même pas sûr que cela soit recommandable ! Ne vaut-il pas mieux accepter le mystère tout entier avec une confiance dans les limites de la sagesse et la pitié du Christ ? ».
Missives d’un grand intérêt littéraire, spirituel et philosophique – citant Balzac, Hugo, Tolstoï, Claudel, van Gogh, Turner, Rilke, Gogol, etc. – avec longs commentaires de textes anciens et modernes ou relatifs aux oeuvres de Julien Green, et notamment le Journal , Adrienne Mesurat , Jeunesse , L’Autre , Mille chemins ouverts , Ce qu’ il faut d’amour à l’ homme , Le Voyageur sur la terre , Partir avant le jour , etc.
Cette correspondance très tourmentée est conservée dans une chemise jaune sur laquelle J. G. a noté : « Lettres de Parias (qui m’a manqué de parole) – Julien Green » ; elle émane d’un homme se définissant « … faible, un homme qui rit dans la souffrance… d’une constitution nerveuse… compromettant ma puissance de travail, l’organisation de mon intelligence, ma mémoire, mon sommeil… cette faiblesse exacerbe en moi les plaisirs de la chair par le désir que je ressens de m’ évader d’un mal-être qui tisse la plupart des instants de ma vie. Vous semblez à l’encontre doté d’une santé robuste… Il faut que Dieu vous ait blessé profond pour que le bonheur humain vers lequel tendait toute vote nature ait été contrarié par l’obsession de l’Invisible et le désir d’aimer… Au fond, la condition humaine se situe entre la folie et la mort… ».
C’est avec une totale confiance que Louis-Henri Parias se confie ici à Green « puisque vous m’avez dit de vous écrire comme il me plaît, je ne sais pourquoi je m’en priverais ».
800 / 1 000 CHF
600 / 800 €
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