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86.
ÉLISABETH-CHARLOTTE D’ORLÉANS
(1676-1744) duchesse de LORRAINE, fille de Monsieur et de la Palatine,
femme de Léopold I
er
, mère de l’Empereur François I
er
. L.S. avec compliment autographe « vostre bien affectionnée
cousine Elisabeth Charlotte », Commercy 16 janvier 1741, au duc de Fleury ; 1 page in-4.
400/500
« Ce que vous avés bien voulu me témoigner à l’ôccasion de ce renouvellement d’année m’a été fort sensible ; je me flatte
que vous ne rendés pas moins de justice à mes sentiments qui me porteront toujours volontiers à m’interesser sinçerement a
tout ce qui peut contribuer à vôtre entiere satisfaction »…
87.
Prosper ENFANTIN
(1796-1864) économiste, un des fondateurs du saint-simonisme. L.A.S., [1832 ?], à sa compagne
Adèle Morlane ; 2 pages in-4.
1.000/1.500
Très belle lettre à sa compagne sur sa mission divine et ses projets saint-simoniens pour leur fils Arthur, né en août
1828. Le grand jour tant désiré pour Arthur approche. « Je t’ai annoncé ce que nous devions faire publiquement mercredi ;
revêtir l’habit d’apôtre ; ouvrir, aux yeux de tous, la route du monde nouveau ; signaler avec reconnaissance celle qui nous a
conduits où nous sommes. […] Après avoir parlé de
mon père
, je veux parler de
mon fils
, & le présenter à l’adoption solennelle
de tous ceux qui me nomment avec amour leur
père
, assurer ainsi son nom & son avenir ; afin que tous ceux qui marchent
avec moi dans notre apostolat
mâle
[…] apprennent de moi & enseignent eux-mêmes un monde, que loin de vouloir briser
les sentimens de famille, comme tant d’hommes l’ont prétendu de nous, nous leur donnons plus que jamais au contraire la
consécration d’une religieuse publicité, et toute la garantie de durée qu’il est en notre puissance de leur assurer. Adèle, je
t’ai dit la mission divine que je sentais m’être donnée, tu sais la grandeur de la vocation qui anime tout mon être ; & toi, mon
amie, tu m’as promis de m’aimer comme je voudrais être aimé ; eh bien, que ton amour pour moi ressemble à la foi sainte qui
échauffait les heureuses femmes que Jésus aimait ; avant-hier tu as déjà donné à ma vie le charme des bénédictions de l’amie
que j’ai tant fait pleurer ; tu as ôté de ma tête chérie et respectée cette couronne d’épines que j’ai portée si longtems arrosée
de tes larmes ; mercredi la main d’Arthur dessinera sur mon front l’auréole qui marque ma mission d’affranchissement pour
toutes les femmes. Tous deux vous serez toujours pour moi ce que vous avez été jusqu’ici, les anges que Dieu m’a donnés
pour me rappeler que je dois payer à toutes les femmes, et à tous les enfants des hommes la dette que j’ai contractée envers
vous ; que je dois être leur Sauveur comme Jésus fut celui des esclaves »…
On joint son portefeuille en chagrin noir, portant en lettres gothiques dorées :
P. Enfantin
(13 x 9 cm)
.
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