ADER. Paris. Femmes de lettres et manuscrits autographes - page 233

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M
ADAME
DE
S
TAËL
ET
LES
LETTRES
DE
SON
TEMPS
401.
Adélaïde-Marie-Émilie F
ILLEUL
, comtesse de F
LAHAUT
, puis Mme de S
OUSA
, dite Adèle de SOUZA
(1761-1836)
romancière ; elle fut, entre autres, la maîtresse de Talleyrand, dont elle eut Charles de Flahaut.
Lettre autographe signée « Adele Flahaut », [1795 ?], à Madame de S
TAËL
, ambassadrice de Suède ; 1 page in-4, adresse
(feuillet d’adresse déchiré et réparé).
300/400
« Vous souvenez vous de moi ? Je voudrois bien aller vous chercher, mais je n’ai ni jambes ni chevaux, croyez cependant que je
me rappelle la lettre que vous m’avez écrit quand notre ami [T
ALLEYRAND
] est parti pour l’Amerique ; qu’une niece a moi qui alloit
en Suisse vous portoit toutes les expressions de ma sensibilité, mais les lettres sont restées en chemin. Moi j’irai vous chercher le
jour ou vous me ferez dire que vous serez a [peu] près seule à St Ouen. J’aimerai beaucoup a vous retrouver surtout si vous etes
la même pour moi – mes affaires sont arrangées, mais cependant je me tiens encore a l’ombre, je reclamerai donc votre souvenir
en me voyant, et votre oubli des que je serai partie. Je vous embrasse, et je ne fais point de grand compliment. Vous n’etes point
une de ces personnes sur qui l’absence fasse le cruel effet qu’il faille se contenancer ». Elle donne son adresse sous le nom de
« citoyenne Filleul »…
402.
Barbara Juliane von V
IETINGHOFF
, baronne de KRÜDENER
(1764-1824) femme de lettres et mystique balte
d’expression française, elle influença le Tsar Alexandre I
er
et inspira la Sainte-Alliance.
Lettre autographe signée « B. de Krüdner », Paris 6 juin 1802, [à Madame de S
TAËL
] ; 4 pages in-8.
600/800
B
ELLE
LETTRE
À
SA
GRANDE
AMIE
G
ERMAINE
DE
S
TAËL
,
QUI
VIENT
DE
PERDRE
SON MARI
.
Elle voulait lui écrire depuis longtemps mais n’osait l’importuner « dans un tems où vous étiés accablée de peines ». Elle est très
affectée par ce drame qui la touche, car son âme lui est tendrement attachée : « ce sont vos bontés pour moi Madame qui avaient
donnés du mouvement à mon existence ici, parce que je trouvais trop de charme à me laisser gâter par vous, aprésent je ne sors plus
d’un grand jardin qui appartient à l’hotel qu’avait autrefois le M
al
de Broglie et ou j’ai loué un appartement ; j’y vis en paresseuse,
les gens plus orgueilleux que moi dirait en philosophe – mais moi qui me connais fort bien moi-même, je sais combien la paresse
a d’empire sur moi [...] Ma pensée n’en est pas moins active elle me transporte souvent auprès de vous, ou j’espère être bientôt
en réalité ». Elle souhaite en effet retourner à Genève, après quelques semaines encore à Paris où elle se plaît et fréquente des
personnes qui l’intéressent : elle a parlé d’elle à C
HATEAUBRIAND
, à Camille [J
ORDAN
], « à tous ceux qui vous sont si bien attaché »…
Elle raconte une promenade dans le parc de Saint-Ouen avec une dame allemande… « Oui vous êtes bonne, bien bonne, il est
impossible de ne pas vous croire telle comme il est impossible de ne pas vous aimer »… Elle ajoute que Sophie, sa belle-fille, est à
Berlin et non à Weimar, ce qui est encore mieux « parce qu’il y a beaucoup de gens de lettres, et de jeunes gens très distingués ».
Elle parlera de l’affaire de Mme de Staël à son ami Jean-Paul R
ICHTER
« qui est mon ami et qui est l’homme le plus propre à indiquer
quelqu’un » ; elle peut aussi consulter H
UMBOLDT
à Berlin, qui « a beaucoup habité toute l’Allemagne »...
403.
Barbara Juliane von V
IETINGHOFF
, baronne de KRÜDENER
(1764-1824) femme de lettres et mystique balte
d’expression française, elle influença le Tsar Alexandre I
er
et inspira la Sainte-Alliance.
Lettre autographe, Genève 8 novembre 1802, à Camille J
ORDAN
; 4 pages in-8.
500/700
S
UR
SES
P
ENSÉES
ET
M
AXIMES
(publiées en 1802 avec une préface de Chateaubriand).
Les critiques ne peuvent avoir la moindre influence sur sa vie, et encore moins sur son repos, puisqu’elle ne lit jamais les papiers :
« je ne connais pas
La Gazette de France
, ni S
UARD
, ni H
OCHET
[...] je suis persuadée que ces pensées sont vrayës, en grande partie et
remplie de cette Philosophie réligieuse qui rend l’homme meilleur et plus heureux ; je suis donc persuadée qu’elles doivent avoir
du succès auprès de beaucoup de gens, qui les propageront, et vous voiés par la que je crois qu’il existe de ces gens la en France,
mais je crois aussi qu’il y en a beaucoup qui ne les aimeront pas ; et les attaqueront »… Cependant si elle avait désiré qu’on en parlât
dans les
D[ébats]
, c’était surtout pour lui donner un motif pour un nouveau séjour à Paris, qui fût acceptable à sa mère : « je suis
pour elle non seulement le plus cher objet d’affection, mais aussi de contentement ». Elle finit par une allusion à C
HATEAUBRIAND
:
« j’avoue cependant que j’avais été un peu choquée de la froideur de Ch.br. et que pour cela aussi je desirai qu’on parlât dans les
… de ces pensées »…
Librairie Les Autographes, 2008
.
V
ENTE
DU
M
ERCREDI
19 N
OVEMBRE
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