ADER. Paris. Femmes de lettres et manuscrits autographes - page 50

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pour le satisfaire lavoue a son consentement et reputasion et bien fort a la honte et defaveur de mondit filz. Je desireroys pour la
facherie que jen ay pouvoir croire que ce double de lettre est faux ou bien que le Roy la signée sans la voir massurant madame
que sa magesté saura toujours bien discerner la diferanse de mon filz et le sieur de Monluc je dis en tout en voulunté moyens et
fidellité »... Elle la met en garde contre les avertissements que Monluc, « qui sont aussy esloingnés de la verité comme il est prest
du contraire […] je vous suplie treshumblement que sa magesté par vostre moyen me satisfasse pour ne voir triompher ledit sieur
de Monluc de ma honte laquelle madame apres vous en avoir demandé la raison je ne pourroys bonnement soufrir »…
Librairie Marc Loliée, 1958
.
60.
MARGUERITE D’AUTRICHE
(1522-1586) duchesse de P
ARME
; fille naturelle de Charles Quint, elle épousa en
1536 Alexandre de Médicis (1510-1537), et en 1538 Ottavio Farnese duc de Parme (1524-1586) ; elle fut gouvernante
des Pays-Bas espagnols (1559-1567).
Lettre autographe signée « Margarita d’Austria », Civita Ducale 18 décembre 1569, à
SON
MARI
le duc de P
ARME
et
P
IACENZA
; 2 pages in-fol. (petite répar.), adresse avec cachet de cire rouge aux armes ; en italien.
700/800
Elle le remercie de sa lettre qui lui apporte consolation, et s’enquiert de sa santé qu’il devrait recouvrer bientôt grâce à son
bon régime. Elle lui baise les mains des avis qu’il lui donne, et notamment de ceux de Lombardie. Elle évoque la grossesse de la
princesse A
NDANA
en souhaitant qu’elle continue de plaire à Dieu pour qu’il la mène à un heureux accouchement dont la maison
a besoin…
61.
CLAUDE DE FRANCE, duchesse de LORRAINE
(1547-1575) fille d’Henri II et Catherine de Médicis, épouse
(1559) de Charles III duc de Lorraine et de Bar (1543-1608).
Lettre autographe signée « Claude de France », au R
OI
[C
HARLES
IX] ; 1 page in-fol., adresse « Au Roy Monsigneur et
ferere ».
1 000/1 200
B
ELLE
LETTRE
À
SON
FRÈRE
LE
R
OI
C
HARLES
IX.
« Monsigneur ancore quil neni est que deus jour que jay ecrit a votre magesté si ne lerege partir se porteur pour ne leser praidre
une seule hocasion sans fere mon devoir de vous ecrire et de tres humblemant me ramantevoir en votre bonne grace comme a
un chose de qui ge desire avoir lonneur di etre contineuée comme sele quil na autre volonté que toute sa vie fere tres heumble
servise a votre magesté comme le devoir et aublicasion me le commande an coy gespere que quant monores de quelqeun de vos
commandemans votre magesté conneteré que quele afesion ge vous aubeiré […] Votre tres heumble et tres obeissante seur Claude
de France ».
62.
CATHERINE DE MEDICIS
(1519-1589) Reine de France ; épouse (1533) d’Henri II (1519-1559), mère de
François II, Charles IX et Henri III.
Lettre signée « Caterine », Fontainebleau 6 août 1571, à Raymond de F
OURQUEVAULX
, « chevalier de l’ordre du Roy
monsieur mon filz conseiller en son conseil et son ambassadeur en Espaigne » ; contresignée par Nicolas de N
EUFVILLE
;
1 page in-fol., adresse au verso avec sceau sous papier.
2 000/2 500
À
L
AMBASSADEUR
EN
E
SPAGNE
,
QUI AVAIT DEMANDÉ
SON
RAPPEL
[le 27 février 1572, Fourquevaulx présentera son successeur, Jean de
Vivonne, seigneur de Saint-Gouart, à Philippe II ; il regagnera la France au mois de mars].
« Le S
r
Jeronimo G
ONDY
est arrivé de deca sur le point que le Roy monsieur mon filz [C
HARLES
IX] voulloit depescher ung des
vostres pour scavoir loccasion de son retardement, par luy nous avons bien au long entendu tout ce quil a negotié sur la charge que
luy avions donnee, dont je vous ay bien voullu advertir et prier de croyre que si le Roy mondict seigneur et filz a bonne volunté
de veoir ceste depesche suivie de votre successeur suivant la priere que vous luy en avez faicte, de ma part aussi je ne lay moindre
et tiendray la main que ce soit incontinant affin que en cela vous soyez satisfaict selon que vous le desirez »… Elle termine en
l’assurant du « contantement que nous avons du bon debvoir que vous avez faict en votre negociation »…
O
N
JOINT
la minute (3 p. in-fol.) de la lettre du 9 juillet 1571 que F
OURQUEVAULX
fit porter à la Reine par Jérôme de Gondi : « Jay
ung mortel regret de quoy la justice de votre cause ne est embracee pardeca de la chaleur que elle merite, et nest pas de ceste fois
seulle que de la part de Voz Majestez a esté faict plainte au Roy cath[olique] des maulvais impudentz et audieulz deportementz
de son ambassadeur [Don Francès de A
LAVA
], car jay commencé du vivant de la Royne votre fille [É
LISABETH
DE
V
ALOIS
, morte en
1568] et suis le plus estonné du monde que Sa majesté cath[olique] vueille tenir ung ministre près de Voz Majestés lesquel il
scait bien vous estre desagreable et contrecuerer. Vous asseurant, Madame, que le sieur Jeronimo Gondy sest si bien acquicté de
sa commission et a si dextrement et vifvement representé le contenu de ses instructions que Voz Majestés sen doibvent aultant
contenter que de tout aultre personage qui y fust peu venir, car il n’a rien obmyz, desguizé ny flatté, la suffizance duquel mescuzera
si cest votre bon plaisir de ce que je ne vous rendz compte particullier de sa negotiation, car il vous y satisfera trop myeulx que
je ne sçaurois »… Il est aussi question des affaires politiques d’Espagne et du Portugal, et des dettes qu’il a contractées au service
de la Reine…
O
N
JOINT AUSSI
une longue lettre signée de Jeronimo (ou Jérôme) de G
ONDI
(1550-1604, banquier d’origine florentine, et diplomate
au service de la France) adressée à F
OURQUEVAULX
à Madrid, pour lui rendre compte de son audience auprès de Charles IX et de
Catherine de Medicis (4 pages in-fol., enveloppe, sceau cire rouge aux armes) : « je les ay trouvez tous en bonne disposition et
avec tres grand desplaisir de mon retardement par dela, sans avoir depesché le courier comme ilz mavoient commandé de faire.
Toutesfois, ayant entendu de moy les causes pour quoy je navois depesché et que vous laviez trouvé bon, ilz se sont contantez,
comme ilz feront tousjours de tout ce que vous ferez pour leur service, vous asseurant, Monseigneur que vous estes en aussi bonne
oppinion & reppresentation envers leurs majestez comme serviteur & ministre quilz ayent en leur service »… Gondi parle ensuite
du mauvais comportement de l’ambassadeur d’Espagne en France, et donne des nouvelles des affaires de ce royaume…
Les Neuf Muses, 2010
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