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* Samuel B
ERNARD
(1651-1739, financier, il prêta des fonds à Louis XIV et à Louis XV). L.S., Paris 30 janvier 1702 : « je
vous diray franchement qu’il ne me convient pas de donner des quittances pour semblables choses. Les lettres de change que je
fournis doivent servir de quittance, je fournis pour environ quarante millions de lettres de change dans l’année, pour lesquelles on
m’envoye des ordonnances que je reçois sans quittance. Elles sont payables au porteur sans endossement »… (anc. coll. Dubrunfaut).
* Jean P
ÂRIS DE
M
ONMARTEL
, marquis de Brunoy (1690-1766, financier). L.S., Sampigny 10 octobre 1729, à M. de Milsonneau.
Lors de sa disgrâce : « je craignois veritablement que ce que je vous dois ne vous fît faute en tout ou partie c’est le seul motif qui
m’a engagé à vous en rappeler le souvenir et à vous offrir ce que je pourrois vous donner à compte ; […] je ne ressens pas moins
combien ma situation vous touche et si jamais l’amitié s’est montrée dans tout son jour j’en reçois aujourd’huy de vous monsieur
une preuve à laquelle je seray toujours sensible »…
295.
Auguste, comte de FLAHAUT
(1785-1870) général et diplomate, aide de camp de Napoléon, fils naturel de
Talleyrand, et père du duc de Morny. L.S., Paris 3 août 1867, à son collègue le sénateur L
ARABIT
; 6 pages in-8 à en-
tête du
Cabinet du Grand Chancelier
.
200/300
R
ÉCIT
DE
L
ALTERCATION
ENTRE
D
AVOUT
ET
F
LAHAUT
,
AVANT
LA
DEUXIÈME
ABDICATION
DE
N
APOLÉON
. [En juin 1815, Davout
s’adressa à Flahaut, alors très en faveur auprès de l’Empereur, pour qu’il obtienne de ce dernier un départ prochain. Une discussion
très vive s’éleva entre les deux hommes. Flahaut rétablit ici cette scène, souvent déformée par les historiens.]
Il le félicite du discours qu’il a prononcé à l’inauguration de la statue du maréchal D
AVOUT
à Auxerre : « On ne saurait louer,
en termes plus justes et plus dignes, la mémoire d’un homme, qui a rendu de si éclatants services à l’Empereur et au pays »... Il
regrette toutefois que, reprenant l’anecdote de son altercation avec le maréchal publiée par Fleury de Chaboulon, il ait placé la
scène dans le cabinet de l’Empereur, sans témoin, « tandis qu’elle a eu lieu dans le cabinet du gouvernement provisoire, en présence
de tous les membres, de plusieurs ministres », etc. Il relate alors les faits tels qu’ils se sont déroulés... L’Empereur se trouvait alors
à Malmaison, « d’où il m’avait envoyé pour demander au gouvernement un ordre aux commandants des frégates alors à Cherbourg
de se mettre à sa disposition et m’avoit chargé de lui déclarer qu’il ne quitterait les environs de Paris que lorsqu’on le lui auroit
envoyé. Je venais de faire cette déclaration au duc d’Otrante, lorsque le Maréchal Davout, qui était debout près de la cheminée,
prit la parole sans que quoi que ce soit l’y obligeât et s’adressant à moi, me dit :
Général, rendez-vous auprès de l’Empereur et dites
lui qu’il parte, que sa présence nous gêne et est un obstacle à toute espèce d’arrangement et que le salut des pays exige son départ :
sans quoi nous serons obligés de le faire arrêter, que je l’arrêterai moi-même
»... Consterné, Flahaut répondit sur le champ : « Il n’y
a que celui qui donne un pareil message qui soit capable de le porter ; quant à moi je ne m’en charge pas et si pour vous désobéir,
il faut donner sa démission, je vous donne la mienne »... Il se rendit ensuite auprès de l’Empereur qui devina que quelque chose
s’était passé. Après que Flahaut lui eut tout raconté, « il porta la main à son cou en disant
Eh bien, qu’il vienne
»... Il ne tient pas à
revenir sur ce triste épisode « car il m’en coûte de rien dire qui soit de nature à porter atteinte à une des gloires de la France, mais
seulement je ne peux pas consentir à ce que l’on nie ce qui n’est malheureusement que trop vrai »...
296.
Maison de FOIX
. 4 L.S. ou P.S., 1652-1690 ; formats divers.
150/200
P.S. par Gaston de Foix et de La Valette, duc de C
ANDALE
, « capitaine de cent hommes d’armes des ordonnances du Roi »,
1652 : reçu sur vélin de 2460 livres en remboursement de ses débours.
L.S. par Bernard de Foix de La Valette duc d’É
PERNON
, 1658. Au sujet de l’évêque du Puy auquel il voue une estime qui
l’engage fortement dans toutes ses intentions.
L.A.S. par Henri-Charles duc de F
OIX
, 1670, à M. Vignial, à propos d’une procuration pour travaux et répartition de sommes.
P.S. par Henri-François de F
OIX
DE
C
ANDALE
, 25 janvier 1690 (cachet fiscal de la Généralité de Paris), mandat pour pouvoir.
297.
Michel-Palamède, marquis de FORBIN-JANSON
(1746-1832) lieutenant général, il se battit dans l’émigration.
L.A.S., Paris 10 août 1815, à L
OUIS
XVIII ; 2 pages in-fol.
100/150
Il souhaite être compris dans le nombre des nouvelles nominations à la pairie et rappelle au Roi ses loyaux services ainsi
que ceux de ses ancêtres envers la monarchie sous Louis XI, Henri IV, Louis XIV... « Chef de la maison Forbin, et lieutenant
général de vos armées, Sire, j’ai eu l’honneur de servir sous les ordres de Votre Majesté dans les campagnes de l’émigration. J’ai
vu vendre presque tous mes biens pour suite de mon attachement à la cause de mes rois, et les débris de ma fortune sauvés par
le courage de M
de
de Janson furent offerts par elle pour obtenir l’évasion de la reine » [complot de l’œillet], et elle fut proscrite.
« Revenu en France en 1800, j’ai conservé à mon roi la plus inviolable fidélité. Nommé au 18 mars dernier commandant d’un corps
de volontaires royaux pour la défense de votre personne, Sire, j’ai bravé le 20 mars les bayonnettes de la garde impériale ; tandis
que l’abbé de Janson mon fils nommé le 19 mars aumônier général de la Vendée, a parcouru ces provinces pour le service de Votre
Majesté, et s’est trouvé à cheval à côté de Madame, – lorsqu’elle haranguoit les soldats rebelles. Tels sont en abrégé les titres que
j’ose mettre en ce moment sous les yeux de Votre Majesté »... [Il oublie de parler de son fils aîné Charles-Félix (1783-1849), qui
fut chambellan de Napoléon et se rallia à lui aux Cent Jours.]