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52. [
Jean-Étienne LIOTARD
(1702-1789) pastelliste].
Jean-Étienne LIOTARD fils
(1758-1822). 2 L.A.S., Amsterdam
janvier-avril 1779, à
SES
PARENTS
, à Genève ; 10 pages in-4, adresses, la seconde avec cachet de cire rouge à son chiffre.
600/800
B
ELLES
ET
LONGUES
LETTRES
FAMILIALES
. [Marie F
ARGUES
(1728-1782) avait épousé en 1756 le pastelliste Jean-Étienne L
IOTARD
,
dont elle eut cinq enfants, Jean-Étienne étant l’aîné.]
5 janvier
. Il présente à ses parents ses vœux de nouvel an, « peut-être interressés puisque ny ayant rien ici bas qui me tienne
plus au cœur que vous et que votre perte ferait cesser toutte la joie que je pourrais encore y gouter il nen est pas moins vrai que je
souhaitte que le Ciel prolonge le cours de vos jours aussi longtems, quil sera possible quil nen soit aucun qui puisse vous causer
le moindre regret […] Veuille le Ciel augmenter votre joie par la situation où vous verrés cette famille à qui vous êtes si chers quils
desirent tous aussi sincerement que moi d’augmenter votre joie & votre contentement que moi en sorte que quand vous tournerés
vos regards du coté de cette partie de l’Europe vous puissiés dire cette partie de mon sang qui preside a montré qu’elle n’était
pas indigne de porter mon nom »… Il décrit les tempêtes et ouragans, les rigueurs de l’hiver, évoque ses visites aux amis dont il
donne des nouvelles…
19 avril
. Il entretient sa mère d’affaires familiales, et recommande de « bien se garder de vendre nos rentes
en France et hazarder le pot qui probablement ne recevra de fracassures que dans 3 ou 4 ans et donnera encore des signes de vie
jusque longtemps. Si les Genevois pensaient comme les hollandais le roi de France montrerait le cul. Quils sont devenus vilains ces
Anglais 2 ou 3 louis pour un portrait en deux crayons cela vaut-il la peine de laisser moisir le portrait de famille il s’annonçait si
bien, je ne desespere pas que son tour ne vienne et souhaitte que les gravures reussissent quoique cela doivent bien fatiguer la vuë
de mon papa. Dis lui qu’il la menage un peu plus et que si il lui fallait quelques onces de mon sang pour le fortifier il na qua dire
j’ai plus que cela de prêt à sacrifier pour lui »… Il parle encore de divers amis ou parents, dont Mlle Chapponnier, De Naffey, Mme
Roca, le jeune De Wit, son cousin Voute, le caissier Van der Hoogt, Gasquet, le père Crommelin et le jeune Nadal, et regrette de
n’avoir pas d’autres nouvelles politiques à communiquer à son père par le courrier de Londres : « il saura sans doute que le Jupiter
v
au
de 54 canons a été pris par 2 v
aux
français de 70 et que les hollandais sont fort irrités contre les français qui leur confisquent
navires et cargaisons quand ils sortent d’un port d’Angleterre »… Etc.
O
N
JOINT
un portrait gravé de Jean-Étienne Liotard, estampe coloriée contrecollée sur carte.
53. [
Jean-Étienne LIOTARD fils
]. L.A.S. de Jean-François G
AMPERT
, Marseille 11 août-8 octobre 1775, à « Monsieur
Liotard chez Messieurs Nadal et Robin » à Genève ; 5 pages in-4, adresse.
300/400
A
MUSANTE
LETTRE
DE
M
ARSEILLE
PAR
UN
AMI
,
JEUNE
NÉGOCIANT
,
AVEC
DES
DÉTAILS
PIQUANTS
SUR
LES
FEMMES
.
11 août
. Le monde à Marseille est très différent de celui de Genève : les femmes ne pensent qu’à la mode, il fréquente une
jeune fille « froide comme le marbre » qui à Genève serait « un prodige de frivolité », et à la Comédie, les figurantes sont vénales,
les comédiennes « sages ou difficiles à séduire mais tout le reste est infâme ». Il est presque amoureux d’une chanteuse, mais il voit
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