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167.
Joseph JOUBERT
(1754-1824). L.A.S. « J. », 7 août 1812, à Charles-Julien de C
HÊNEDOLLÉ
, à Vire ; 2 pages et demie
in-8, adresse (petite déchir. par bris de cachet).
500/700
B
ELLE
LETTRE
DE
CONSEILS
POUR
UNE
CANDIDATURE
À
L
’A
CADÉMIE
FRANÇAISE
.
Il presse son ami à revenir à Paris, où personne ne l’a vu depuis si longtemps : « Il est bon de ne pas se laisser oublier et
surtout de ne pas trop laisser croire aux indifférens et aux tièdes qu’on se néglige trop soi-même. Il n’y a rien au monde de si
propre à glacer tout le genre humain. Il me prend fantaisie de vous écorcher les oreilles à ce propos, et de vous dire en retournant
un ancien vers de l’ancienne M
me
de Staël :
Si l’on ne s’aide point personne ne nous aide
.
Vous ne vous aidez point du tout, et au contraire. Ayez enfin pitié de vous. Venez un peu que je vous gronde. Venez scavoir
comment va le monde. Venez annoncer aux pretendans affin qu’ils s’écartent, et aux électeurs affin qu’ils y pensent, que vous
voulez etre de l’Institut. Il faut y songer à cet Institut. Ses portes menent au-delà de lui à droite et à gauche. Vous etes fait pour
y etre et il faut y entrer. Voila enfin Dussault qui vous trouve un plus grand poëte qu’Esménard. Cela est incontestable, et cela
est fort et est decisif pour beaucoup de gens, qui le croiront depuis qu’on l’a dit hautement, mais qui n’auroient pas eu l’esprit ou
le courage de le penser tout seuls. Il faudroit, comme je l’ai dit à M
r
Quatremere, brocher quelques unes des reflexions dont vous
avez sémé votre Cours de littérature, rendre ce ramas susceptible d’un titre, en former un petit volume, publier cela à propos, et
vous presenter pour la 1
ere
place vacante. Si vous n’avez pas celle là, vous aurez l’autre et les premiers pas les plus importans seront
faits »… Joubert n’a pas lu sa seconde édition [du
Génie de l’homme
], mais « je suis resté pour l’eternité, si content de la 1
ere
que
vous ne perdez rien à cette negligence qui a eu pour cause […] un certain non-chaloir d’âme et d’esprit, qui m’est prescrit comme
regime par les medecins, et imposé comme un besoin insurmontable par ma nature. J’en gemis, j’en ai honte et j’en ai meme des
remords, mais je ne puis le desavouer »…
168.
Eugène LABICHE
(1815-1888). 3 L.A.S., 1860-1866, à sa cousine Henriette Forestier, Mme Jules J
ANSSEN
; 7 pages
in-8 ou in-12 à son chiffre.
300/400
3 juillet [1860 ?]
. Conseils pour l’obtention d’un secours de l’Association des Auteurs et Compositeurs dramatiques pour la
veuve d’Hippolyte L
E
R
OUX
, son collaborateur et son ami. « Malheureusement notre caisse de secours est la moins riche de celles
des cinq associations. Au terme de nos statuts nous ne pouvons faire de pensions, mais nous donnons des secours »… « Je serai
vendredi prochain à la commission et je ferai tous mes efforts pour faire agréer sa demande »…
24 décembre 1861
. Condoléances
sur la mort de sa mère, amie de la sienne : « le souvenir de ces deux excellentes femmes restera toujours uni dans ma pensée.
Mon père se joint à nous pour vous transmettre ses regrets et l’expression de sa douleur. Je vais écrire à Eugène au Havre »…
Paris
4 septembre 1866
. « Nous sommes bien heureux d’apprendre les succès scientifiques de votre mari, je regrette de n’être qu’un âne
et de ne pouvoir en causer avec lui ». Ils vont partir pour la Sologne ; son fils André a eu deux accessits…
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