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Berlioz enfin évoque le Parc Monceau : « je possède un beau jardin qui ne me coute pas un sou bien que deux ou trois
douzaines de jardiniers soient constamment occupés à le soigner, à le peigner, à varier ses ornements. [...] le matin au soleil levant,
tout y est d’une fraicheur, d’un calme et d’un coloris ravissants. J’y passe des heures à ne penser pas, dans la plus profonde
stupidité. À partir de dix heures, comme je suis bon prince, j’y laisse entrer le public, et alors je m’esquive pour ne pas intimider
les promeneurs par mon auguste présence »...
Correspondance générale
, t. VI, p. 340.
16.
Hector BERLIOZ
(1803-1869). L.A.S., 17 mars [1864], à
son
fils
Louis B
erlioz
 ; 3 pages in‑8.
4.000/5.000
B
elle
lettre
sur
l
arrêt
de
son
labeur
de
critique
musical
,
et
sur
l
exhumation
du
corps
de
sa
première
femme
H
arriet
[Berlioz a raconté cette horrible épreuve dans la Postface de ses
Mémoires
].
... « Enfin te voilà ! J’espère que ta nomination définitive va être déclarée, mais ne t’en flatte pas trop ; il faut toujours
s’attendre à tout. En conséquence, je t’en prie, reste toujours calme. Aux gens tranquilles les mains pleines, aux passionnés
les déceptions et les fureurs. Regarde moi, et vois combien j’ai souffert pour avoir tout pris avec passion. Il n’en est plus ainsi
heureusement
, bien que je n’aie pas les mains pleines
malheureusement
. J’ai décidément remercié le
Journal des Débats
[où il donnait
ses feuilletons de critique musicale]. Il s’agit de savoir maintenant si je pourrai, avec cette suppression d’un petit revenu,
joindre
les deux bouts
. Les sujets de dépenses imprévues naissent chaque mois à l’improviste (ce n’est pas un pléonasme). Dernièrement j’ai
du présider à une horrible cérémonie ; l’exhumation du corps de ta pauvre mère, et sa translation au grand cimetière Montmartre
dans le caveau que j’ai là à perpétuité. On va détruire le
petit
cimetière de Montmartre. Cette épreuve, dont tu ne peux concevoir
l’horreur, m’a achevé »...
Son éditeur C
houdens
cependant lui a donné satisfaction en faisant corriger les exemplaires fautifs des
Troyens
, « en protestant
que c’était le résultat d’une erreur des garçons imprimeurs, erreur qu’il ignorait complètement »...
Correspondance générale
, t. VII, p. 46.
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