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93.
Joseph JOUBERT
(1754-1824). L.A., 3 novembre [1816], à François-René de C
hateaubriand
; 4 pages in-8, avec le
nom de « Joubert » inscrit par Chateaubriand en tête (lég. salissure).
1.000/1.200
B
elle
lettreinédite
d
’
amitié
à
C
hateaubriand
.
Il exhorte son ami à venir chez lui avec Mme de Chateaubriand, multipliant les signes d’hospitalité et de désir de réparer ses
fatigues et ses ennuis. « Bonjour, mon cher ami, à qui il passe quelquefois par la tête que nous sommes tantôt plus tantôt moins
vos amis ; un peu de lubie et d’injustice que je vous passe par l’excès de ma tendresse et de mon absolu dévoûment – au nom de
la terre et du ciel. Ne mettez plus votre inebranlable fidelité à une épreuve aussi barbare, et reposez vous avec plus de confiance
sur nôtre sein. Vous scavez donc bien peu ce que vous vallez et ce que nous vallons, quand vous laissez aprocher de votre espoir
les ombres d’un doute pareil ! Ne plaise au Ciel qu’au jour du jugement dernier on puisse ne reprocher rien de semblable à vos
faiblesses en ce genre. Je ne scaurois où me cacher. Aimable et grand Chateaubriand, demeurez bon et toujours bon ; il n’y a que
cette perfection qui vous seye bien et par les droits de mon amitié, de mon admiration et de mon age je ne cesserai jamais de vous
rappeller impérieusement à votre caractere naturel et à votre supériorité. Laissons ces nuages errans qui sont venus je ne scais
comment troubler la serenité de ma lettre. Je les bannis de ma mémoire, bannissez les de la vôtre et embrassons nous en jurant
que rien au monde ne pourra plus les rappeller »…
94.
Pierre-Jean jouve
(1887-1976). P
oème
autographe signé,
Au grand nombre
, septembre 1916 ; 3 feuillets in-4
(27 x 21 cm) montés sur onglets, sous chemise demi-maroquin rouge.
800/1.000
B
eau
poème
pacifiste
publié pour la première fois dans la
Revue mensuelle
de Genève en novembre 1916, avec la date de
« septembre 1916 » et une dédicace à Fernand Desprès. Comme les œuvres de cette époque, il a été renié par Jouve. Il compte
45 vers :
« A toi qui viens vers le blessé,
Qui pose le canon du revolver entre ses yeux,
Et tires ;
A toi qui fusilles ton ami
Sans vouloir le reconnaître »...
O
n
joint
un extrait de la
Revue mensuelle
, donnant le poème ; 2 L.A.S. à Charles B
ernard
, Sierre 31 octobre 1916 et Genève
27 avril 1917, évoquant Romain Rolland, la correction d’épreuves, la
Revue mensuelle
(plus une l. de Mme A. Jouve, Sierre 12 mars
1917).
Ancienne collection Philippe Z
oummeroff
(1999, 348).
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