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58

49. [BOISGUILBERT (P. Le Pesant de)].

Le Détail de la France, sous le règne présent…

S. l. s. n.

,

1707

, 2 parties en un

vol. in-12 (276 et 264 pp.), veau fauve, armes au centre des plats, dos à nerfs orné d’un chiffre [CC] entrelacé couronné,

tranches rouges (

reliure de l’époque

).

Édition la plus complète.

Elle fut précédée par deux éditions publiées la même année, dans lesquelles le

Supplément du détail de la France

n’est pas

compris dans la pagination. Ici, il occupe les pages

251

à

264

de la seconde partie.

Le texte avait paru pour la première en

1695

.

Ouvrage important qui ouvre la voie à l’économie politique du XVIII

e

siècle.

Il constitue une première protestation contre le système économique de l’époque et une revendication de liberté pour le

commerce et l’agriculture. Le

Supplément

est fondamental. Il est à l’origine de l’arrêté du

14

mars

1707

qui condamne le

livre de Boisguilbert. L’édition originale de

1695

est rarissime et ne forme qu’un petit volume de

212

pages.

« Boisguilbert [(

1646

-

1714

)] qui, en sa qualité d’administrateur, avait, comme son ami Vauban, une profonde connaissance

des conditions de vie du peuple, était essentiellement un “humanitaire”. En dépit de ses sympathies pour le protectionnisme

agricole, il avait renoncé à une large part du mercantilisme [tel que poussé à son paroxysme par Colbert (Bluche)].

Il attribuait la lenteur de l’accroissement de la population à la pauvreté générale qui avait elle-même pour cause le système

fiscal et les entraves portées à l’activité économique… Comme Vauban, il a, en quelque sorte, anticipé sur la thèse de

Malthus quant à la relation de dépendance entre le développement de la population et l’offre de produits alimentaires.

Il entrait ainsi dans les vues des écrivains qui, après lui, ont réclamé des réformes agraires et un traitement humain pour

les travailleurs, et acceptait la philosophie du “laissez-faire” des auteurs de la seconde moitié du XVIII

e

siècle… » (Spengler).

Exemplaire aux armes et au chiffre de Charles-Joachim Colbert de Croissy (

1667

-

1738

), neveu de Colbert.

Second fils de Charles Colbert de Croissy, intendant d’Alsace et ambassadeur à Londres, Charles-Joachim fut, à partir de

1696

, évêque de Montpellier. Il participa à fonder en

1706

l’Académie royale des sciences de la cité languedocienne.

Exemplaire très bien conservé.

Dimensions :

162

x

89

mm.

Provenance :

Charles-Joachim Colbert de Croissy.

Barbier, I,

1882

, col.

913

-

914

; Kress, n°

2542

(pour l’une des éditions de

1707

) ; INED, n°

581

(pour l’une des éditions de

1707

) ; Frère, I, p.

121

; Bluche,

Dictionnaire du Grand Siècle

, pp.

209

-

210

; Spengler (J.),

De Budé à Condorcet

, PUF,

1954

,

pp.

43

et suiv. ; Lévy (Y.),

Bibliothèque de philosophie politique et économie

,

17

mars

2006

, n°

42

; Vignes (M.),

Bibliothèque

d’économie politique

,

19

avr.

2002

, n°

18

; Olivier, pl.

1300

(variante) et fer n°

6

.

50. [MALEBRANCHE (N. de)].

Entretien d’un philosophe chrétien et d’un philosophe chinois. Sur l’existence & la

nature de Dieu. – Avis touchant l’Entretien d’un philosophe chrétien avec un philosophe chinois, composé par le

P. Malebranche.

À Paris, Chez Michel David, 1708

, 2 ouvrages en un vol. in-12, maroquin rouge, triple filet doré

autour des plats, fleuron en angle, armes au centre, dos lisse orné, doublure et gardes de papier à fond étoilé, roulette

intérieure dorée, tranches dorées (

reliure du XVIII

e

siècle

).

ÉDITIONS ORIGINALES de ces deux ouvrages de théologie comparée.

Une condamnation du confucianisme en raison de ses « nombreuses correspondances avec les impiétés de Spinoza ».

Nicolas de Malebranche (

1638

-

1715

) ayant appris par M. de Lionne, évêque de Rosalie, de retour de Chine, que sa

philosophie était plus reconnue là-bas que celle d’Aristote, et ayant acquis auprès de lui quelques éléments de la religion

et de la philosophie des Chinois, se mit à l’œuvre de comparer celles-ci à la religion chrétienne. La publication de l’ouvrage

attira les foudres des jésuites, très liés à la Chine, qui l’accusèrent de faire des Chinois des athées. Ces attaques motivèrent

les réponses que Malebranche publia la même année dans l’

Avis touchant l’entretien

qui est relié à la suite.

Exemplaire relié pour la comtesse du Barry (

1741

-

1793

), à ses armes.

Il est décrit dans le

Catalogue

des livres de Madame du Barry

publié par Paul Lacroix en

1874

: pp.

88

-

89

. Il a été fourni

au prix de

10

sols et

2

livres et

5

sols pour la reliure.

Anciennes traces de colle sur les deux premiers feuillets de garde.

Dimensions :

165

x

93

mm.

Provenances :

comtesse du Barry ; baron Léopold Double, avec son ex-libris (l’ouvrage n’apparaît

pas dans son catalogue

de

1863

).

Brunet, III,

1336

; Barbier, II,

1882

, col.

123

; Hoefer, XXXIII,

1860

, col.

4

-

17

; Quentin Bauchart, II, pp.

181

-

215

; Caucheteux

(C.), « La Bibliothèque de madame du Barry », in

Madame du Barry. De Versailles à Louveciennes

, Flammarion,

1992

,

pp.

131

-

135

; Barber,

The James A. de Rothschild Bequest at Waddesdon Manor. Printed Books and Bookbindings

,

Rothschild Foundation,

2013

, I, p.

482

(«Many books bound by Louis Redon and P.-J. Bisiau») ; Olivier, pl.

657

, fer n°

1

.