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72. MISSON (Fr.-M.).
Voyage d’Italie…
À Paris
,
Chez Clousier – David l’Aîné – Durand – Damonneville
,
1743
, 4 vol.
in-12, maroquin olive, jeu de filets dorés autour des plats, dos lisses ornés d’armes en pied, roulette intérieure dorée,
tranches dorées (
reliure du XVIII
e
siècle
).
Édition augmentée de remarques nouvelles et intéressantes.
Protestant, François-Maximilien Misson (
ca
1650
-
1722
) fut contraint, en
1685
, de s’exiler en Angleterre après la révocation
de l’édit de Nantes. Entre
1687
et
1688
, tuteur des héritiers du duc d’Ormond, il fit avec eux le Grand Tour,
long périple européen, à travers la Hollande, la France, la Suisse et l’Italie en particulier, que, depuis le XVII
e
siècle, les
jeunes gens de la haute société, surtout anglaise ou allemande, effectuaient pour parachever leurs humanités. Le
Nouveau
voyage en Italie
qu’il rédigea à l’issue de son séjour et qui, publié à La Haye en
1691
, fut réédité à de nombreuses reprises
pendant tout le XVIII
e
siècle, fut le
handbook
le plus célèbre et le plus utilisé par les premiers
touristes
transalpins.
Misson composa également d’autres livres de voyage ainsi qu’un guide de Londres.
Un frontispice et
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planches gravées, non signées, la plupart dépliantes.
Ces planches sont d’un grand intérêt. Elles représentent par exemple, le Grand Foudre de Heidelberg (l’ouvrage
commençant par le voyage de Hollande et d’Allemagne), des costumes de Nuremberg, d’Augsbourg, puis en Italie, la place
Saint-Pierre, le château Saint-Ange, des vues de Venise, des gondoles, le Vésuve…
Exemplaire aux armes de Jean du Barry, dit Le Roué.
Jean-Baptiste Dubarry (
1723
-
1794
), comte du Barry-Cérès, était un gentilhomme gascon renommé, dans les milieux de la
galanterie, pour son manque d’éthique. En
1762
, il avait fait de Jeanne Bécu (
1743
-
1793
) sa maîtresse. L’occasion vint de
présenter celle-ci à Louis XV, qui s’éprit complètement de la jeune femme. Mais pour qu’elle puisse être maîtresse officielle,
il fallait qu’elle soit présentée à la cour. Le Roué obtint alors de son frère Guillaume qu’il en devienne le mari complaisant.
Et Jeanne Bécu, devenue comtesse du Barry, fut bientôt la dernière favorite du roi.
Jean du Barry usurpa, dit-on, la graphie de son nom et ses armes aux du Barry d’Irlande. Sa maîtresse, sous le nom de son
frère, devait rendre fameuses ses armes et la devise « Boutez en avant » qui les accompagne !
Les fers qui ornent le dos de la reliure ont été spécialement gravés pour Jean du Barry par Gravelot.




