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établir le budget 1808. Il conviendra de savoir combien le
receveur général croit recevoir indépendamment, combien
est dû sur la contribution extraordinaire, combien est dû au
1
er
avril, combien on croit pouvoir percevoir dans l’année,
quels sont les revenus ordinaires présumés etc. « On verra
par là les rentrées que l’on peut espérer dans l’année. Les
dépenses, en les portant exagérées ne peuvent dépasser
70 millions ». Napoléon lui joint la copie d’une lettre qu’il
écrit le même jour à l’Intendant général de la Grande
Armée Daru (4p petit in-4 liées de soie bleue, écrite par
le Baron Fain) dans laquelle il « décortique » les états du
payeur et du receveur. En détaillant de manière pointue les
comptes de la solde, il constate « qu’il y a dilapidation d’au
moins 20 millions » : « il faut voir clair dans ce tripotage ».
D’autre part, il donne ses observations sur les sommes
nécessaires à solder les dépenses de la guerre pour 1806
et 1807, argumentant que le trésor public a les fonds pour
les acquitter. Quant aux 1.700.000 avancés au Maréchal
Davout pour traitements extraordinaires au 1
er
trimestre
1808, « il est ridicule qu’on veuille que je fasse solder 1808
avec les 5 millions de l’arriéré, il y a au moins inadvertance
dans la manière de poser les chiffres ». Il affirme en outre :
« je vous ai souvent accordé des sommes qui n’ont pas pu
être dépensées », aussi beaucoup de crédits doivent-ils
être réformés. Voulant arrêter ses comptes au 1
er
janvier
1808, il reprend les chiffres du receveur et du payeur, qu’il
commente longuement. Puis : « Payez-vous les troupes
du Grand Duc de Berg ? Payez-vous les Hollandais ?
Payez-vous les Espagnols ? Si vous payez tous ces corps
là, vous avez tort ». En final, il l’abreuve de questions sur
l’établissement du budget 1808. [La lettre à Mollien a été
éditée dans la Correspondance de Napoléon].
1500 / 1800
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NAPOLEON
LS « Napol », écrite par le Baron Fain 1p petit in-4,
Finkenstein, 7 avril 1807, à Mollien. Le trésorier de la
Couronne lui a fait part que son correspondant avait
désiré connaître les bons que « mon trésor possède sur le
trésor de mon royaume d’Italie, formant la dotation des
duchés ». Il l’a autorisé à lui donner tous les bordereaux et
renseignements qui pourraient lui convenir. « Vous pouvez
encaisser les bons de 1807, et donner en contre-échange
des obligations avec l’intérêt de la place. En faisant cela
d’un seul coup, ce sera d’autant plus avantageux que
vous pourrez donner des obligations à l’échéance d’un
an ». Il lui demande ensuite s’il pourrait acheter le Raincy
« pour ce que doit Ouvrard ». La princesse Pauline, qui en
a grande envie, le rachèterait, et « nous nous trouverions
toujours remboursés d’autant ». [Lettre éditée dans la
correspondance de Napoléon].
1000 / 1200
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NAPOLEON ET L’ILE D’AIX
LS (magnifique signature rageuse soulignée d’un gros trait
noir), 1p petit in-4, St Cloud, 26 mars 1808, au Général
Clarke - Intéressante lettre, d’un intérêt historique pour
l’histoire de l’île d’Aix. L’Empereur donne des ordres
précis pour y faire d’importants travaux de défense et de
fortifications, où Napoléon craignait un débarquement
anglais [L’île d’Aix est le dernier point de France qu’ait
foulé l’Empereur qui s’y embarqua en 1815 sur le
« Bellerophon »]. Napoléon approuve les deux ouvrages du
projet du comité qui défendent les accès du retranchement
du village de l’île d’Aix. Sur les 200.000 f accordés
pour cette année, on emploiera 100.000 à les réaliser.
Cependant il conviendra de leur donner plus de capacité
et de les rapprocher un peu du retranchement. « Ils auront
escarpe, contrescarpe, glacis et chemin couvert ». On
emploiera 30.000 f pour fermer la droite du retranchement
et pour réparer l’enceinte des fronts d’attaque, et 50.000
f pour commencer le fossé, dans le roc, de la batterie à la
mer. Il promet 200.000 f l’année prochaine. Son souhait
est qu’avec ces 400.000 f de travaux on dispose en final
d’une place où un millier d’hommes et quarante pièces
de canons puissent protéger la rade [de Rochefort] et s’y
défendre contre une attaque par terre [Lettre publiée dans
la correspondance de Napoléon - Provenance Collection
Ponton d’Amécourt].
1500 / 2000
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NAPOLEON
LS « NP » (grande signature affirmée), écrite par le Baron
Fain, 2p petit in-4, Bordeaux, 10 avril 1808, à Mollien.
Son correspondant doit envoyer à l’intendant général
et au receveur général un homme du trésor « très fort »
pour rédiger un rapport clair. Sa mission sera de porter
une grande surveillance sur le payeur : « les abus de la
solde doivent être énormes, il y a 20 millions de trop ». Ce
rapport devra justifier tout ce qui est entré au 1
er
janvier
1808, soit 199 millions. Si l’on ajoute les 22 qui ont dû
être reçus depuis et après la constatation des sommes
employées, on doit disposer de 88 millions. On pourra alors
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