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« que c’est M. le Comte de Montholon qui recevait pour
moi ». Il se dit fâché que le Comte Bertrand soit indisposé
contre lui, « mais je n’y suis pour rien, pour quand aux
suites judiciaires dont ont me menasse ». Joint : minute aut.
du Général Bertrand d’une lettre à Marchand. Il s’est rendu
chez Laffitte et l’a prié, « quoique ce fut un dimanche et
qu’il n’y eut personne dans ses bureaux » de payer 2.000 f à
Noverraz « qui en avait besoin ».
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SAINT-HELENE
-
LES COMPAGNONS
- Capitaine Charles
PIONTKOWSKI
- [1786-1849] - Il fit les campagnes
d’Autriche, de Russie, fut blessé deux fois, accompagna
Napoléon à l’Ile d’Elbe et se battit à Waterloo. L’Empereur,
qui aimait la droiture de cet officier polonais, l’avait admis
en confiance sur la liste de ses suivants à Ste Hélène. Il ne
put s’embarquer avec lui, les Anglais ayant limité un quota
strict. Ils finirent par accepter sa venue et il débarqua à
Ste Hélène fin 1815. Gourgaud ne cessa de voir en lui un
espion à la solde des Anglais. Mais le Capitaine prouva qu’il
n’en fut jamais rien : très proche de Napoléon, au contraire,
son attitude insoumise vis-à-vis des autorité anglaises le fit
expulser de l’île fin 1816 pour le Cap de Bonne Espérance.
De là il fut renvoyé en Angleterre début 1817 - il avait en
fait la mission secrète de l’Empereur de gagner la famille
Bonaparte en Italie pour lui rendre compte de la situation
du captif. Mais il se fit arrêter en cours de route à Gêne par
les Autrichiens et emprisonné. Il ne fut libéré qu’après la
mort de Napoléon.
Important ensemble de 3 lettres qui éclairent la vérité sur
Piontkowski dont les soupçons d’espionnage furent repris
par des historiens comme Aubry et Masson, mais qui ne fut
vraisemblablement qu’un officier polonais qui avait cru voir
en Napoléon le libérateur de son pays et qui resta fidèle à
son héros vaincu.
a) LAS, 4p petit in-4, Londres, 25 mars 1817, au père du
Général Bertrand. Il lui raconte les circonstances de son
renvoi de Ste Hélène, « pour avoir signé une déclaration
que l’Empereur m’avait dictée » : « j’ai été persécuté
avec la plus grande haine pour avoir traité le Gouverneur
et son chef d’Etat major comme ils le méritent ». On l’a
envoyé avec trois domestiques de l’Empereur au Cap de
Bonne Espérance et c’est le 19 octobre qu’il a vu pour
la dernière fois la famille de son correspondant, qui se
portait parfaitement bien. La Comtesse lui a offert une
chaîne en or et le Maréchal [du Palais] lui a fait l’honneur de
l’accompagner « jusqu’aux limites ». Il lui a donné une lettre
très flatteuse avec le brevet de chef d’escadron, un ordre
dicté par l’Empereur de continuer ses services auprès de
sa famille et une autorisation de toucher une gratification
de deux années des appointements de son grade payable
par chacun des parents ou amis de l’Empereur. Il donne
ensuite des détails de la vie des Bertrand à Ste Hélène.
Il précise que le Maréchal n’a pas d’argent à Ste Hélène,
« il ne pourrait pas même en avoir ainsi que l’Empereur
et les officiers de sa suite ». Il est probable que le
Comte Bertrand vienne en Europe pour s’occuper des
arrangements nécessaires à l’éducation de ses enfants, s’il
obtient du gouvernement anglais la garantie officielle qu’il
retourne auprès de « l’Empereur, qu’il ne quittera jamais ».
Piontkowski pensait être débarqué à Malte et le fait de
l’avoir été en Angleterre le pénalise pour joindre la famille
de l’Empereur : « je m’y trouve dans un pais étranger
dépourvu de fonds ». Sa situation devient critique et il ne
affirmer dans quelles proportions ces sacrifices ont été faits
par les Comte Bertrand, Montholon, Las-Cases et Drouot.
« Le comte Bertrand m’a dit en mer, ramenant le corps de
l’Empereur en France, qu’il n’avait touché que la dote de sa
fille ».
c) Joint : Extrait des registres de l’acte de mariage à
Notre Dame de Lorette de Louis Joseph Marchand en
1823 / Extrait des registres de Trouville de l’acte de décès
du Comte Louis Joseph Marchand le 19 juin 1876 (après ses
nom et prénoms, est stipulée la mention « Testamentaire de
l’Empereur Napoléon 1
er
»)
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SAINTE HELENE
-
LES COMPAGNONS
- Charles
Tristan de
MONTHOLON
- [1783-1853] - Ensemble de 4
documents
a) LAS « Montholon Sémonville » [Sémonville, du nom de
son beau-père, second mari de sa mère, l’ambassadeur
de Sémonville], 1p petit in-4, 15 mars 1811, à un Comte,
auquel il envoie la liste des officiers de la Maison de SA
le Grand Duc de Würzburg qui l’ont accompagné à Paris,
suivent 3 noms [Quelques mois plus tard, il était nommé
Ministre plénipotentiaire près le Grand Duc de Würzburg,
oncle de Marie-Louise].
b) PS « Montholon » avec qq mots aut., Paris, 1
er
juin
1827, donnant pouvoir au chargé d’affaires Souplet de le
représenter devant le juge de paix du 2
ème
arrondissement,
« pour répondre à une citation de M. Dillon qui réclame des
sommes que je lui dois ». Il s’engage, une fois le montant
débattu, à le payer aussitôt [La femme du général Bertrand
était née Dillon]
c) LAS « Le Gal Montholon », juin 1853. Il recommande M.
Bernier : « Ecoutez-le, personne mieux que lui ne peut être
très utile ».
d) LAS de la Comtesse Albine Montholon, née Vassal [A
leur rencontre en 1808, ce fut le coup de foudre et cette
femme mariée quitta le domicile conjugal pour aller vivre
avec Montholon avec lequel elle eut rapidement un fils,
Napoléon. Le mari ayant obtenu le divorce, il demanda
la permission de se marier à l’Empereur, qui la lui refusa.
Il l’épousa cependant par stratagème en la représentant
comme « la nièce du Président Séguier ». Lorsque
Napoléon fut informé de la vérité, il le révoqua fin 1812
d’une carrière diplomatique prometteuse…].
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SAINTE HELENE
-
LES COMPAGNONS
- Jean Abraham
NOVERRAZ
- [1790-1849] - Valet de chambre de
Napoléon, entré à son service à 19 ans, fidèle serviteur
de l’ombre, il le suivit dans ses deux exils. Il épousa à Ste
Hélène la femme de chambre des Montholon et se retira
en Suisse, son pays d’origine. Il retourna à Ste Hélène pour
assister à l’exhumation et suivre le Retour des Cendres.
LAS, 1p petit in-4 plus page d’adresse, de Suisse, le 12 mai
1830, à Marchand, qui fut le Premier Valet de l’Empereur,
qu’il entretient de ses difficultés avec le banquier Laffitte
au sujet du legs de l’Empereur dont il n’a reçu que 9.000
f [sur les 100.000 accordés par Napoléon] et des intérêts,
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