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51 LE CYGNE DE LÉDA 1947
Article dans lequel il parle des animaux passés à la postérité de façon plus ou moins galvaudée et finit par se pencher de manière
sarcastique sur le mythe du
Cygne de Léda
: comment une femme pouvait s’unir à un cygne et en avoir des enfants (qui naquirent
tous dans deux œufs, Hélène et Pollux pour le premier et Castor et Clytemnestre pour le second).
Manuscrit autographe 1 800 / 2 200
Manuscrit autographe signé,
sans lieu ni date (1937), 2 pages 22,5/34,5 cm, intitulé « Le Cygne de Léda », les pages sont numérotées et écrites à l’encre
bleue. Une dédicace en bas de la seconde page datée du 12/11/37 « Cher ami Je vous envoie ces quelques lignes pour
La Vie Réelle
avec mon bien cordial
souvenir. M.A. » raturée à l’encre noire.
Manuscrit original retrouvé par Maurice Malmanche, membre de la Société des Amis de Marcel Aymé. Il a été publié dans
La Vie réelle,
le 17 décembre 1937.
La Vie Réelle était une revue littéraire trimestrielle fondée en 1937 par Joseph Milbauer, André Bahry, Marcel Zahar et Manuel Lelis. Chaque numéro de La
Vie réelle devait traiter un thème particulier et comporter trois parties. Le titre du texte de Marcel Aymé, « Le Cygne de Léda » figurait en tête du sommaire
du troisième numéro, consacré aux bêtes Illustres.
52 LE CONFORT INTELLECTUEL 1949
« Le confort intellectuel » fut publié en quatre parties dans le journal
La Table Ronde
n°13, 14,15, 16 (janvier, février, mars et avril
1949) puis édité chez Flammarion 1949 (en broché).
Manuscrit autographe 7 000 / 9 000
Manuscrit autographe
, sans lieu ni date, 106 pages numérotées 17/22 cm dans un cahier à couverture noire ; les pages ne sont plus reliées à la couverture.
Encre bleue ; le titre est inscrit sur la page de garde au feutre rouge, d’une autre main et sur la première page du cahier au stylo bleu de la main de Marcel
Aymé. Les deux premiers chapitres sont séparés par des chiffres romains, ensuite par un espace entre deux paragraphes, l’écriture est fine ; quelques correc-
tions et ratures, la page 95 est écrite recto verso. Ce manuscrit comporte peu de corrections, qui ne sont pas mentionnées dans les notes de la Pléiade. Ces
quelques variantes se résument à la suppression de passages ou de mots, la correction de fautes d’orthographe.
Cet essai est une sorte de pamphlet contre les idéocrates. Marcel Aymé pourfend les idées reçues et par le biais de M. Lepage, qui descend en flamme les
membres de « sa caste », les bourgeois bien pensants et éduqués, nourris au lait des romantiques et des poètes comme Baudelaire.
53 OBJECTIONS
Essai sur l’étude de Julien Benda (philosophe et écrivain 1857-1956) intitulée « De l’idée d’ordre et de l’idée de Dieu ».
Ensemble de deux manuscrits 1 800 / 2 200
-
Manuscrit autographe,
sans lieu ni date, 5 pages in-4°. Au dos de la troisième page, note autographe au crayon sur « De l’idée d’ordre et de l’idée de Dieu de
Benda ».
Ce manuscrit est probablement le premier jet de cet article, il faut noter les très nombreuses corrections, les ajouts (entre les lignes et dans la marge), les
ratures, il est rédigé à l’encre bleue.
-
Manuscrit autographe signé,
Paris sans date, 5 pages in-4°, intitulé
Objections
.
Ce manuscrit est très probablement une version définitive du précédent article (inédit) de Marcel Aymé. Il est rédigé à l’encre bleue, l’écriture est constante,
il y a quelques corrections.
54 L’ÉPURATION ET LE DÉLIT D’OPINION 1950
Manuscrit autographe 4 500 / 5 500
Manuscrit autographe signé,
titre autographe, sans lieu ni date (1950), 4 pages 2/3, 21/27 cm, quelques ratures et corrections. Ce texte est paru en avril
1950 dans le Crapouillot, il a été mis sur internet par Pierre Robes (il manque 7 lignes par rapport au manuscrit) et en partie par la LYCRA.
Très intéressant texte paru en 1950, sur le délit d’opinion et l’épuration à la libération :
« En temps normal, le délit d’opinion n’existe pas en France. Il est permis à quiconque résidant sur notre territoire de proclamer dans ses discours et dans ses
écrits son hostilité contre un régime politique, contre des institutions religieuses, contre l’armée, la patrie, les femmes, les faux cols durs…Toutefois, le délit
d’opinion, que les tribunaux ont la décence d’habiller d’un autre nom, n’est punissable que s’il appartient à certaines catégories préalablement fixées et déli-
mitées par la loi… » Le gouvernement de De Gaulle « Ayant instauré la terreur et élevé la délation à la dignité d’une vertu (souvenons-nous des affiches invitant
les Parisiens à dénoncer leurs voisins et connaissances)… chercha un moyen de conférer au pur arbitraire l’apparence de la légalité…On créa donc une loi répri-
mant le délit d’opinion, mais une loi à effet rétroactif. Ce monument de barbarie, de cynisme, d’hypocrisie, ce crime crapuleux contre l’humanité fut alors una-
nimement approuvé… les juges, ayant prêté serment au Maréchal, tremblaient de peur dans leurs robes et n’avaient en tête que leur sécurité et leur avance-
ment. Ces misérables auraient pu se contenter d’être les fonctionnaires de l’injustice, mais non. Au lieu d’appliquer la loi avec modération, ils firent infliger les
peines les plus dures et rivalisèrent de lâcheté, de cruauté, de bassesse… Le délit d’opinion devait être retenu principalement contre les écrivains, les journalistes
et les hommes politiques… L’originalité des tribunaux de la Résistance c’est que, tout en se débarrassant des personnes, l’Etat s’emparait de leurs biens… ».
Il parle des condamnations de Béraud, Maurras et Brasillach : il signa une pétition en faveur de ce dernier. Picasso refusa de signer, ce que Marcel Aymé lui
reproche : « ses toiles s’étaient admirablement vendues sous l’occupation, les allemands les aviant fort recherchées. En quoi la mort d’un poète français pou-
vait-elle le concerner ? »... Il dénonce l’attitude de la Société des Gens de Lettres, de l’Académie française et de l’Académie Goncourt, ainsi que la procédure
particulière dans le cinéma : il fut condamné à un « blâme sans affichage ». Il explique sa condamnation et son refus de la légion d’honneur. En conclusion :
« …grâce à l’épuration, grâce à la très ferme répression du délit d’opinion et à tant de nos grands écrivains qui lui ont prêté leur plume, c’est dans des ténèbres
soigneusement entretenues depuis six ans que la France marche par des chemins bordés de précipices où il est miraculeux qu’elle ne soit pas déjà engloutie ».