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vous réponds pas dans cette langue […] parce que je ne l’ai pas parlée depuis deux
douloureuses années retiré maintenant dans la solitude de […] y trouver quelques
consolations dans un tems d’émotion d’esprit […] Je n’irai à Paris que le plus tard
[…] Pour vous y retrouver ? Si nous ne […] pas par la à nous voir nous allons au
même but, et à supposer que nous ne nous entendions pas en Politique du moment
nous nous en tournant Poème et en sentiments Purs et généreux. Ecrivez encore
beaucoup. Voyagez surtout, lisez les forts poëtes des autres Pays, vous reviendrez
plus nerveux encore à une langue qui a besoin d’être touché d’un […] plus ferme
que nous ne l’avons fait […] remerciements ».
66. LAMARTINE Alphonse de (1790-1869).
Lettre autographe signée
Lamartine
, adressée au Vicomte Alcide
de Beauchesne (1804-1856), le 15 avril 1840, 1 page ½, in-12°,
conservée avec son enveloppe. Bon état.
150/200 €
« Mon cher …, Je vous envoie des vers … député, pourquoi aussi m’en demandez
vous pendant une session ; j’irai un de chez jours … à la grille du Pavillon
St James non pas pour voir la maison quelle que soit sa renommée mais pour
embrasser un Confrère et un vieil ami ».
67. BEAUCHESNE Alcide, Vicomte de (1804-1873).
Ensemble de trois brouillons de lettres adressées à Alphonse
de Lamartine (1790-1869), datées du 29 juillet 1830, du 2
juillet 1835, et sans date, 5 pages ½, in-4° et in-folio. On y
joint un lot d’articles de presse relatifs aux œuvres publiées
par l’auteur et une note biographique de Beauchesne sur
Lamartine.
200/300 €
« La mort de mon père m’a tellement … et jeté loin de ce monde que je n’ai pu
profiter de votre séjour à Paris. […] Je bâtis une petite maison gothique et je
voudrais peindre mes armoiries sur les vitraux. Nos amis poètes m’ont donné leur
écusson, il ne me manque plus que celui que vous avez couvert de tant de gloire.
Ne prenez pas la peine de me rejoindre mais soyez assez bon pour m’envoyer une
empreinte de votre cachet. Je suis pour la vie à vous et par l’admiration la plus
vive et par amitié la plus dévouée ».
« Vous m’avez écrit une lettre qui m’a fait un bien grand plaisir. Je croyais être
tout à fait oublié de mon poète favori. J’étais malheureux de n’avoir point été
reconnu de lui le jour où l’Académie s’est régénérée en se faisant l’honneur de
l’appeler à elle. Je me suis approché de vous, dont le discours me causait tant
d’émotion, de vous dont la gloire m’est si chère, et je vis que vous aviez tout à fait
perdu le souvenir de ma vieille figure. Je me suis retiré triste, mais n’imputant
qu’aux années la défaite que je recevais. J’étais malade, votre billet m’a guéri. Je
vous en remercie. […] »
« Si quelques mains ont … ce livre, c’est qu’à plusieurs pages on avait aperçu
votre nom. Il faut donc que je vous l’envoie : il faut que je rende à César ce qui
est à César. Quand je vous adressais en 1830 les vers que renferme ce recueil vous
parcouriez la Prusse, je crois. Je vous avais envoyé à Saint … la revue de Paris
qui les inséra la première. Mais la révolution éclata et au milieu du hurlement
de Juillet, vous n’entendîtes pas ma faible voix. […] Vous que j’aimais déjà tout
avant de vous connaître, comment vous quitterais-je jamais après vous avoir
connu ? J’aurais voulu être un oiseau pour vous suivre dans vos voyages d’orient
[…] Quand vers notre pauvre France si malade, un bruit, une harmonie, un
parfum nous arrivait d’Asie, j’écoutais, j’attendais, je disais : c’est lui ! Votre
pensée m’arrachait souvent à nos misères. […] Ces yeux qui ont pu voir Dieu
en face à face au Sinaï, vous ne les avez pas détourné vers moi : vous ne m’avez
pas tendu cette main qui s’est trompée dans les eaux divines du Jourdain ! […] »
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