54
DROUOT ESTIMATIONS
I
VENDREDI 17 AVRIL 2015
MANUSCRITS & AUTOGRAPHES
83 ARTAUD (Antonin).
Réunion de 4 lettres autographes, signées à Jacques
HÉBERTOT.
Paris ou Reims
, 1926 – 1932; 10 pages
in-4 ou in-12.
500 / 700 €
1
er
Mars 1926 :
«Je n’ai pas oublié ce que je vous dois, ni
l’amitié que vous m’aviez témoignée en un temps où vous
auriez pu m’ignorer comme Dieu. Mais je suis absent de
Paris à peu près depuis cette époque». – 19 Septembre
1928 : «Vous m’aviez dit vous intéresser assez
spécialement au «Songé» de Strindberg. On s’inquiète de
divers côtés de savoir si je reprendrai cette pièce. Les
Allendé … qui se sont occupés du lancement de ce
spectacle pensent qu’on pourrait réunir plusieurs belles
salles...». – 23 Juin 1931 : «J’ai été très touché de la
gentille pensée que vous avez eue de m’envoyer des cartes
pour les conférences de Daudet. Malheureusement à Reims
où je me trouve actuellement pour tourner les «Croix de
Bois» je n’ai pu en profité… Permettez-moi de vous
manifester mon irritation de votre négligence sur d’autres
points à mon égard, et même d’une certaine désinvolture
me concernant, signe au fond du peu de considération dans
laquelle vous me tenez… En effet, je vous ai remis voici
quelques mois 2 projets de mise en scène que vous m’aviez
vous-même demandé de vous communiquer». Or il n’a plus
eu de ses nouvelles, Hébertot préférant sans doute
s’intéresser à des gens à qui va son estime… «Ensuite Léon
Daudet qui fait bruyamment votre éloge dans l’A.F., 2 ou 3
fois par mois a loué hautement le disque…du «Squelette
Laboureur», poème dont j’ai été le premier à mettre en relief
devant vous l’étrange et saisissante beauté. Poème que tout
le monde connait et dont personne ne parle». Il poursuit
alors ses reproches en terminant «Je sais que vous m’aimez
bien, mais d’une amitié qui ne se double d’aucune vraie
estime. L’opinion générale sur moi a un peu trop déteint sur
vous et c’est gênant». – 29 Juin 1932 : «Je joins à ma
lettre…le n° contenant ma conférence sur la mise en scène
et la métaphysique. J’insiste sur ce point que le théâtre que
je veux faire serait conditionné par les voies que je formule
dans le texte que vous allez lire et par celles que je
développerai au cœur du manifeste qui paraitra dans la
N.R.F…. Théâtralement la N.R.F. n’a pas de doctrine. Elle
veut bien approuver ce que je lui propose et je considère
que c’est un appoint sérieux pour moi d’avoir avec moi tout
un milieu comme celui-là. Je cherche un homme qui puisse
faire de mon projet une affaire viable, et commerciale car je
ne veux pas m’occuper de questions d’argent… Il faut que
cet homme croie que les idées qui seront formulées dans le
manifeste…seront telles qu’elles puissent susciter et
conditionner le théâtre que tout le monde attend, théâtre
révolutionnaire…en réaction contre toutes les idées sur
lesquelles on évoque le mot de théâtre en Europe en 1932».
84 BERRY (Duc de).
Assassinat du. Lettre autographe d’un témoin.
Paris
,
23 Février 1820; 4 pages in-4 un peu us.
200 / 300 €
Il donne de ses nouvelles «
après l’épouvantable attentat qui
vient de se «commettre»… J’avais toujours un sentiment
particulier pour ce malheureux Prince et sa fin sublime a
bien justifié l’opinion que j’avais de son cœur et de sa
magnanimité. Une de ses principales occupations était
d’obtenir la grâce de son meurtrier. Il ne cessait de
manifester son impatience que le Roi arrivât pour la lui
demander et sa crainte de mourir avant d’avoir pu l’obtenir.
Il fit promettre à son père et à son frère d’être ses
interprètes, s’il mourait avant que le Roi fut venu et
lorsqu’on lui annonça que le Roi arrivait, il rallia ses forces
pour crier d’une voix forte «Mon Oncle, grâce, grâce pour
l’homme, grâce que personne ne meure pour moi, c’est
votre neveu mourant qui le demande et qui l’exige»… Le Roi
m’a demandé avec beaucoup de bonté de me charger de
conduire le corps à St Denis où il est en dépôt dans une
chapelle, jusqu’à ce que l’oraison funèbre soit faite… C’est
hier que je me suis acquitté de ce triste devoir. Je me
rappelle pas d’avoir jamais vu une aussi grande réunion de
peuple que celle qui remplissait les rues et qui couvrait la
route
».
85 BOLLIGER (René).
Lettre autographe, signée à Roland Saucier,
avec DESSIN ORIGINAL à l’encre; une page in-4.
800 / 1 000 €
Il parle de lui et de son œuvre «
un intérêt qui, je dois le dire
est partagé par Francis Carco et Marcel Jouhandeau.
M. Carco est emballé par les illustrations du «Livre Blanc»
83




