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DROUOT ESTIMATIONS
I
VENDREDI 17 AVRIL 2015
pour adhérer. Cette amicale aurait son salon à l’Oie
agglomération vendéenne d’une certaine importance (visible
du fameux mont des Alouettes par temps clairs) et qui attire
un monde considérable par ses foires. Ce salon pourrait
avoir son vernissage précisément un jour de foire et sa
clôture le soir de sa foire suivante de façon que le public
puisse se faire une opinion entre deux visites. Serait exclu
de l’amicale tout artiste ayant eu enfin une de ses œuvres
achetées par un marchand de poulets… Pourriez-vous nous
aider d’une façon qui vous conviendrait… P.S. voilà la
primeur d’un de mes récents poèmes (que vous pourrez
publier si vous le voulez). LE VIEUX. Il était effrayant de
labeur et s’en allant aux champs chanter la ritournelle,
s’occuper des javelles pendant que des demoiselles humait
la senteur du couvent. Il était effrayant, faisait peur aux
enfants qui à son approche s’enfuyaient en courant. La
poire en confiture les attendait, les rassurait, et le vieux en
voiture partait de la toiture, au milieu de murmures de la
belle nature qui souriait à tout venant
» [L’orthographe de
l’auteur a été respectée].
87 COCTEAU (Jean).
«Stupéfiant». Lettre autographe, signée
du prénom, avec DESSIN ORIGINAL, à Lucien
DAUDET. 16 Juillet 1922; une page in-4.
800 / 1 000 €
Amusant et malicieux texte.
«
Je viens enfin grâce au nouveau roman de Mono-Boly, de
savoir l’énigme Tascher de la Pagerie Madame Radiguet est
une demoiselle d’Audiffredy, c’est à dire une Tascher –
c’est-à-dire que Boly est ce cousin de Joséphine. Qu’en
pensez-vous. Ce monstre est un tiroir à mystère. Le voilà
créole et antibonapartiste à cause de la «Mésalliance». Il est
enrhumé «on me pose des cataplasmes et je fais qq. chose
que je n’oserai vous avouer que si je le mène à bien [Plain-
chant]. Il parait que Souday après son immonde article sur
Baudelaire a fait 6 colonnes d’éloges sur le Chant du Cygne,
car ce cygne lui donne du pain
».
Le dessin représente un jeune africain en train de se faire
avaler par un boa.
88 COCTEAU (Jean).
Lettre autographe, signée du prénom à Lucien
DAUDET. [Paris] 10 rue d’Anjou, 6 Juin 1923;
une page in-4.
600 €
«
J’ai traversé un mois très dur et vous étiez le seul à qui
confier cette sorte de cauchemars. Une phrase admirable de
votre livre [Age de Raison] sur l’impossible qui arrive tout de
même m’a fait pleurer. Le reste me calme et me donne une
joie profonde. C’est-à-dire que votre livre joue auprès de ma
peine votre rôle. Comment séparer les livres des écrivains
comme nous ?... P.S. Les critiques sur le G.E [Grand Ecart]
sont soit «gentil livre», soit «livre raté», soit «livre ignoble».
Aimons-nous
».
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