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Mercredi 23 avril 2014
domaine d’Estillac passe alors aux mains d’une famille de
colons déjà réputée sur l’île, les Robillard, qui donne un
état précis du domaine, des fabriques de sucres et de
l’emploi des esclaves. En entrant sur cette habitation, j’ay
trouvé l’attelier composé d’environ cent-cinquante cinq
têtes de nègres dans l’état le plus affreux. Ils sont presque
tous ruinés par les pians ; il n’ya pas de sang plus vicié
que celui de ces nègres là ; il va en couter de l’argent, des
peines et des soins pour les faires traiter (…). Déjà la
maison Lory & Plombard mettait en garde les
investissements dans les productions de Saint-Domingue,
et conseillait plutôt de spéculer sur la traite des noirs ;
Nous nous garderons bien, de vous engager à faire icy
des affaires de commerce, ce serait vous jetter dans des
pertes ; tout est plus abondant au Cap qu’en Europe, et il
en sera de même aussi longtemps que les armements
seront forcés. La branche de la traite des noirs est la seule
qui laisse l’espoir de bénéfice. Nous ne nous en trouvons
pas mal (…). Mention encore des familles de Rohault,
Bertrand de Laroque, Daugy, de Ste-Marie, recommandé
par d’Aubarède et arrivé avec l’escadre de l’amiral
d’Estaing, sur les conséquences du départ de la flotte de
guerre commandée par Bompart, la disgrâce de M. de
Kersin, etc.
Joint
un tableau généalogique avec notes sur
la famille Robillard à Saint-Domingue.
[250 - SAINT-DOMINGUE]. Hyacinthe MOÏSE.
1769-
1801. Général, un des premiers noirs insurgés à
St-Domingue, neveu deToussaint l’Ouverture.
P.S.
A Cap-
Français, 15 Germinal an 8 (5 avril 1800). 1 pp. in-folio en
partie imprimée, en-tête de la Trésorerie nationale de St-
Domingue avec vignette ; marge de droite courte avec
légère atteinte.
200 / 250
Pièce de la trésorerie nationale de Saint-Domingue, pour
servir de billet payable en sucre brut au cour, sur la
somme de 2776 francs, à payer au citoyen F. Vienne du
Cap-Français. Rare signature du général mulâtre, neveu de
Toussaint l’Ouverture.
251 - Alexis Léger pseud. ST-JOHN-PERSE.
17887-
1975. Ecrivain poète, prix Nobel de Littérature.
L.A.S.
Washington, 25 mai. 2 pp. in-4, adresse du
«Woodley Road ».
600 / 800
Lettre plein de prévenance pour le directeur d’une revue
littéraire qui le sollicitait à l’occasion d’un numéro en
hommage à Paul Claudel ; son courrier lui est parvenu trop
tard à une mauvaise adresse ; Je n’aurais pu d’ailleurs
répondre en temps utile à votre demande, car j’étais alors
sur mer, loin d’Amérique et sans possibilité de
communication immédiate. Mais je tiens à ce que mon
silence ne soit pas mal interprété de votre part et je vous
en exprime mon sincère regret (…). Il demande toutefois
de lui faire parvenir un exemplaire de ce numéro
d’hommage à Claudel, qui sera l’occasion de mieux
connaître sa revue ; Revue dont je n’ai jamais eu qu’un
numéro sous les yeux et dont je n’ai pu, dans mon
éloignement, suivre l’effort littéraire (…).
252 - Camille SAINT-SAENS.
1835-1921. Compositeur.
L.A.S. et C.A.S.
Cannes, 12-14 février 1918. 1 pp. in-4 et
carte postale représentant la rue Félix Faure à Cannes.
300 / 400
Protestation de Saint-Saëns contre un article de Paul
Signac sur la peinture ; (…) Si j’étais peintre, on pourrait
dire que je prêche pour mon saint ; mais je ne le suis pas,
et nous vivons dans un temps où n’être pas du bâtiment
constitue un avantage. Pour moi, simple amateur de
peinture, ce sont nos confrères MM. Bonnar, Laurons,
Merlon, Cormon, Dagnan, Bouveret, Humbert, Carolus
Durars (déjà dans le passé), Lhermithe, Flameng, Besand,
Baschet, Gervex, qui sont la peinture, et non Cézanne
avec ses informes barbouillages. Parler de bon génie
puissant et grave est une mauvaise plaisanterie. L’école
des Beaux-Arts est une Ecole où l’on apprend à dessiner ;
et comme l’a dit Ingres, le dessin est la probité de l’Art
(…). Joint une carte dans laquelle le musicien remercie la
publication de sa lettre.
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