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GROS & DELETTREZ

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VENTE AUGUSTE LE BRETON -

27 MARS 2015

Auguste le Breton (1913-1999)

Auguste Montfort qui deviendra par la suite Auguste le Breton naquit le 18 février 1913 à Lesneven, petite bourgade du

Finistère. Il a deux ans lorsque son père, saltimbanque, meurt à la guerre et que sa mère l’abandonne. Il sera donc Pupille

de la Nation et très vite rejoindra l’orphelinat de guerre.

Il s’en évade à 11 ans. Ce sera le début des petits «méfaits» qui le conduiront à 14 ans en Maison d’éducation surveillée.

Il s’en échappe encore et rapidement commence à travailler. Il fera de nombreux petits boulots, souvent dans la rue, ce

qui l’amènera très vite à cotoyer les jeunes voyous de son quartier. Il se lie alors d’amitié avec la bande de Saint-Ouen dont

l’activité principale était les casses et les gardes à vue. C’est d’ailleurs eux qui le baptiseront «le Breton».

Pendant la guerre il vivra de petits «travaux» marginaux, fera même le coup de poing avec la milice française et ses gangs-

ters.

C’est juste après la guerre que nait l’enfant qu’il espérait. Ce sera une fille. Qu’importe. Il lui enseignera la vie, la vraie vie.

Pour se faire, il prend la plume, il se l’était promis. Il lui décrit tout d’abord sa jeunesse, ce sera «Les Hauts Murs», puis son

adolescence, ce sera «La Loi des Rues», enfin le monde des voyous.

C’est ce monde qui fera sa richesse littéraire. Il le met tout d’abord en scène dans «Du Rififi chez les Hommes», puis dans

«Razzia sur la Chnouf», et plus tard dans «Le Clan des Siciliens». Il décrira le Milieu tout au long de ses «Rififis», terme qu’il

fut le premier à utiliser dans ses titres. Il déposera le mot qui reste sa propriété, encore aujourd’hui.

Le cinéma allait très vite taper à la porte de l’écrivain. Ses histoires de voyous intéressent, et le mythe du gangster fait

frissonner le spectateur. Ce seront donc les plus grands réalisateurs de l’époque, Dassin, Decoin, Grangier ou Verneuil qui

mettront en scène les plus grands acteurs, Gabin, Ventura, Hossein ou Delon.

Les dialogues d’Auguste le Breton resteront à jamais dans l’histoire du cinéma, lui qui inventera dès 1942, le verlan, qu’il

écrit à l’époque «verlen», et qu’il fait parler à ses personnages pour ne pas être compris par la police, s’ajoutant à l’argot,

le parler de la rue, qu’il mettra si bien en valeur dans son propre «Dictionnaire d’Argot».

Auguste le Breton est aujourd’hui reconnu comme un écrivain et pas seulement de romans policiers. Ses nombreux amis,

écrivains, journalistes ou artistes sont tous à reconnaitre la qualité de ses livres, son grand coeur, sa droiture, sa générosité

et sa verve qui transpirent tout au long des pages qu’il écrit, qu’elles soient biographiques ou de fiction.

Auguste le Breton a cessé d’écrire le 31 mai 1999..., son célèbre papier vert était en rupture.

Il repose aujourd’hui dans le petit cimetière du Vésinet, près de Paris, où il résidait.

FAIM.