Page 116 - cat-vent_maigret15-05-2013-cat

Version HTML de base

114
qu’un seul moyen. Trouver mille francs, à rendre dans le délai d’un an »…
9 janvier
1898
(citée dans
Mon Journal
).
Il est surpris et peiné de la réaction de Mme Barbey : « cette dame “exige l’exactitude” (!!!) & vous me menacez de
son indignation. Suis-je donc aux gages de cette hérétique à qui je n’ai jamais rien demandé directement […] Si j’étais
un sot illustre, comme Coppée, elle ne me reprocherait pas, certes ! la
très-faible
somme qu’elle m’a donnée. […]
La
Femme pauvre
a coûté plus de
trente mille
francs & il a fallu
six
ans pour l’écrire »…
11 janvier
(publiée dans
Mon
Journal
). Il réagit à sa lettre : « D’abord, je n’ai jamais pensé que vous étiez un bourgeois. Il s’en est tellement fallu que
j’ai senti, au contraire, pour vous une sympathie très vive, une amitié presque tendre qui n’aurait pu naître si vous aviez
été un bourgeois […] Loin de vous prendre pour un mauvais riche, je ne m’étais adressé à vous, dans ma détresse, que
parce que vous m’aviez dit que vous étiez vous-même à peu près un pauvre, l’expérience de ma vie cruelle, aussi bien
que la méditation religieuse, m’ayant appris
qu’il ne peut y avoir de
bons
riches
, & que la miséricorde est rencontrable
uniquement chez les pauvres ». Quant à Mme
Barbey
, « je maintiens que ses
libéralités
à mon égard ne lui donnent
absolument pas le droit de s’enquérir de mes travaux. Quand le livre sera achevé, on l’en informera, en lui faisant tenir
un exemplaire de luxe. Et c’est tout. La question de temps ne la regarde pas, & toute enquête sur l’emploi de mes heures
ou des sous qu’elle m’a donnés ne pourrait être qu’avilissante & imbécile »…. Il parle aussi de l’attitude étrange de Mlle
de
La Tour du Pin
… Etc.
3 février
, à Mme Barbey : avant d’assurer les frais d’impression de son livre, il serait utile
d’aider l’auteur à le terminer…
5 février
.
Friedrichs
l’a persuadé d’écrire à Mme Barbey, ce qu’il a fait très difficilement :
« J’ai pensé beaucoup moins à cette malheureuse femme qu’à Dieu, dont la prescience & la volonté enveloppent tout »…
13 février
, remerciant Mme Barbey des 500 francs que lui a remis Foulon de Vaulx…
On joint
un brouillon de lettre à Otto
Friedrichs
(19 février 1897) ; des
notes
autographes sur
Louis
XVII
(4 pages in‑12) ; la copie calligraphiée par Bloy d’une lettre de Louis XVI à son frère le comte de Provence ; une L.A.
(brouillon) de Jeanne Léon Bloy (corrigée par Bloy), à propos des travaux alimentaires qui détournent son mari de
son
Louis XVII
(4 p. in‑8).
210.
Léon BLOY
. 5 L.A. (minutes, une signée « LB »), 1897 ; 6 pages in‑8 ou in‑12.
400/500
Les trois premières sont insérées avec variantes dans
Mon Journal
.
27 mars
. Au Dr
Hoelling
 : « il est impossible d’être plus médecin de Montrouge. Voici donc les 20 fr que vous
me réclamez […] Je vous aurais donné 500 fr de bien meilleur cœur, si lorsque vous fûtes appelé à soigner ma femme,
vous aviez avoué humblement que son mal vous déconcertait & qu’au lieu de commencer un traitement dont il fallut
à grand peine détruire l’effet pernicieux, vous eussiez loyalement & du premier coup déclaré votre impuissance. Mais
il paraît qu’il n’y a pas de médecin capable de cette humilité-là »... (à la suite, brouillon de lettre à un pharmacien).
19 mai
. «
Réponse à une enquête imbécile
. […] “Cléricalisme” est un mot vague & lâche, une pourriture de mot
que je rejette avec dégoût. […] Je suis pour la Théocratie absolue […] Je pense que l’Église doit tenir en main les Deux
Glaives, le Spirituel et le Temporel, que tout lui appartient, les âmes & les corps »…
24 juin
. Lettre à
Séverine
à propos de
La Femme pauvre 
: « Votre article est assurément ce que j’aurais pu
ambitionner de plus flatteur, puisque vous avouez ne l’avoir écrit que sous la griffe et la dent du plus impérieux besoin
de Justice. […] Les âmes contemporaines pendent assez bas, croyons-nous, Madame, & le choix
libre
d’une existence
épouvantable est une sorte d’idée gothique & lointaine qui n’obtient pas très facilement audience. Il vous sera compté,
Séverine, de n’avoir vu en moi – malgré tout – ni un sot ni une âme vile, & d’avoir eu la vaillance de le dire »…
4 novembre
, à Auguste
Marguillier
, le remerciant de son article : « Vous savez […] que je suis un rejeté, un
proscrit, un écrivain toujours privé de salaire, contre qui la racaille des lettres d’est depuis longtemps déchaînée, que je
suis en même temps, d’une façon trop réelle, Marchenoir & Léopold, & vous avez certainement compris que le drame
noir de la deuxième partie de
la Femme pauvre
est
historique
. Ce tableau lugubre sera très prochainement complété &
mis au point dans un nouveau livre […]
le Mendiant ingrat
 »… Plus un autre billet au même.
On joint
un feuillet autographe (in‑8) où Bloy a copié des extraits de psaumes en latin (au dos, brouillon de
lettres à Foulon de Vaulx et Mariani, 25 décembre 1897).
211.
Léon BLOY
. 3 L.A.S. (minutes, plus une pour sa femme), mai-juin 1897, à Alcide
Guérin 
; 5 pages in‑8
avec ratures et corrections.
600/800
Rupture avec l’ami et parrain de sa fille Véronique, modèle d’Hercule Joly dans
L
a
F
emme
pauvre
, à
l’époque de la publication du roman (15 mai 1897).
3 mai 1897
, « Jeanne à Guérin » : Léon n’a jamais promis de ne plus
rappeler à Guérin ses devoirs de chrétien, et Jeanne regrette que leur ami s’y dérobe, en particulier envers sa filleule :
« envers Véronique vous êtes horriblement coupable, &
je vous en accuse devant Dieu
. Ne craignez pas que je vous
en parle. J’ai trop de mépris pour les lâches raisons que vous pourriez me servir […] Faites-vous encore le signe de la
Croix ? »…
4 mai 1897
. Bloy persiste à croire que Guérin est en danger : « nous sommes amis depuis dix ans. À quoi
cela vous a-t-il servi ? Je ne sais si vous avez jamais entrevu seulement l’énorme privilège qui vous était ainsi accordé,
& le bien incalculable qui pouvait en résulter pour vous. […] Vous vous êtes arrangé pour nous voir le moins possible,
lorsque nos paroles & nos exemples devinrent pour vous, n’est-ce pas ? le cri importun de votre conscience »…
23 mai 1897
. Il voit avec chagrin que Guérin est devenu « la proie
volontaire
 » de l’esprit de déception et de tristesse.
Le « langage
strictement chrétien
 » de Jeanne a paru à Guérin « d’une
exaltation
dangereuse & le symptôme alarmant
d’un déséquilibre mental. […] Votre aveuglement est tel que vous ne voyez pas le piège qui vous est tendu par celui qui