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175.
Léon BLOY
. L.A. (minute), de la Grande Trappe 19 juin 1878, à son ami Michel
Ménard
 ; 1 page in‑8.
250/300
… « Demain, fête du Saint-Sacrement est le dernier jour d’une neuvaine que je fais pour obtenir une solution.
Serai-je trappiste ou canadien ? Telle est l’alternative. Il faut en finir. Je ne retournerai certes pas à Paris pour y
recommencer l’effroyable existence qui me rendait fou. Je ne peux pas non plus m’éterniser à l’hôtellerie de la Trappe ».
Il doit prendre une décision et attend une lettre de Puyjalon. « Voici quinze jours que je lutte. J’entends que ce soit le
dernier combat. Mes forces sont épuisées et je suis déjà par terre. Parfois, il me semble que la vie religieuse telle que je
la vois est infiniment désirable et que Dieu m’y appelle. Parfois aussi, je me crois prédestiné aux supplices variés de la
vie du monde. Dieu seul sait ce qu’il nous faut »…
176.
Léon BLOY
.
Manuscrit
autographe, XVI.
Le gémissement des créatures
, [vers 1879-1880] ; 1 page in‑4,
remplie d’une minuscule écriture.
1.000/1.200
Chapitre destiné au premier projet de livre de Léon Bloy,
L
e
S
ymbolisme
de
l
’A
pparition
; ce livre,
méditation sur les révélations de la Vierge à la Salette, conçu dès 1879, à la suite de son premier pèlerinage à la Salette,
ne sera publié qu’après la mort de Léon Bloy, en 1925 ; ce chapitre XVI, longtemps resté inédit, qui se rattache à la
deuxième partie du livre « Paraphrase du Discours », fut publié en 1988 dans les Cahiers de l’Herne. Le manuscrit,
d’une minuscule écriture, présente des ratures et corrections, avec des additions marginales appelées aux crayons
rouge et bleu.
Bloy médite ici sur le problème de la souffrance. La Vierge souffre, mais il faut envisager la détresse dans son
universalité : « St Paul après nous avoir assuré qu’une gloire inimaginable sera un jour révélée en nous ajoute que cette
créature attend sa délivrance et gémit dans les douleurs d’un perpétuel enfantement. […] Le Maître de la patience
suppliait son Père d’écarter de lui le calice de sa Passion, il criait à toute la terre l’angoisse épouvantable de son
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