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472. Antoine, comte de rivarol (1753-1801) écrivain et polémiste. M anuscrit autographe, Phi[losophi]e  ; 1 page obl. in-8 (attestation au

dos de son frère, le général comte de Rivarol). 700/800 R are pensée sur la philosophie , la religion et la politique . « C’est une chose à remarquer : les ph[ilosoph]es Porphyre, Iamblique, Celse, Julien, Hieroclès &c. defendirent la Religion de l’empire politiquement parce que cette Religion s’était incorporée à l’Etat, parce que l’Empire avait feuri sous cette Religion : ils s’oposèrent donc au fanatisme [le général a soigneusement rayé ce mot et l’a remplacé par culte ] naissant qui menaçait de tout renverser… Mais en vain. Le Torrent entraîna tout : l’Empire et la Religion de toutes les Nations furent abolis et l’ancien monde se trouva chretien &c. Et lorsqu’après 18 siècles ce même Christianisme devenu politique s’est incorporé à son tour aux nouveaux Etats qui s’etaient partagé l’Empire, quand l’Europe est à la fois calme & forissante sous le signe de la croix, les ph[ilosoph]es attaquent cette même religion, parviennent à la renverser, et l’Europe reste sans religion et sans p[rinci]pes fxes, en proie aux bayonnettes du premier usurpateur que cette révolution aura favorisé, au grand scandale de cette même ph[ilosoph]ie ». O n joint une L.A.S. de sa veuve, la comtesse de R ivarol née Flint, à P.-P. R oyer -C ollard , directeur de la librairie, 13 février 1815, au sujet de sa pension et des sentiments royalistes de son mari.

473. Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778). M anuscrit autographe ; 1 page petit in-4 (lég. mouill. marg., encadrée avec portrait gravé). 700/800

Note extraite de l’ Histoire d’Allemagne de Barre, pour l’ouvrage sur les femmes que Rousseau entreprit entre 1746 et 1751 pour sa protectrice Mme Dupin, et qui ne vit jamais le jour. « Le mari faisoit subsister sa famille de ses courses et de sa part du pillage fait en païs ennemi. La f. à son retour le soulageoit de ses travaux guerriers, une main chère et affectionnée pansoit les playes qu’il avoit reçues dans les combats ; sa douceur et sa soumission mettoient dans leur société un charme qui duroit autant que la vie. Cette union étoit fondée sur une subordination parfaitte ».

474. Éléazar, duc de SABRAN (1774-1846) poète. P oème autographe, Le Bocal  ; 1 page in-8. 100/150

Charmante pièce de 14 vers :

« Un bocal transparent plein d’une eau transparente Captivait des poissons brillants de pourpre et d’or Ils tournoient sur eux-mêmes et retournoient encor […] Tel est l’esprit humain qui se croit si puissant Enfermé dans un cercle et pensant qu’il avance Il ne fait que tourner »…

475. George SAND (1804-1876). L.A.S., Nohant 26 août 1855, à une amie [Lise P erdiguier  ?] ; 1 page in-8 à l’encre bleue (encadrée avec une photo).

400/500 « Chère amie, pardonnez-moi de vous avoir fait de la peine. Non, certes, je ne vous en aurais pas fait si j’avais su que vous en aviez déjà. […] Vous savez combien vos douleurs m’atteignent et combien je voudrais pouvoir vous donner le bonheur que vous méritez si bien. Je vous embrasse de cœur »…

476. George SAND . L.A.S., Nohant 28 novembre 1857, à un ami [Antoine, comte d’A ure ] ; 5 pages in-12 à son chiffre. 700/800

à propos de la jeune actrice M arie L ambert , à qui elle voudrait faire donner le rôle de Mario dans la pièce que Paul Meurice veut tirer de son roman Les Beaux Messieurs de Bois-Doré .

« J’espère que ma diplomatie réussira, puisque Marie m’écrit qu’elle est dans un cristal couleur d’émeraude. Faisons des vœux pour que l’intention de Paul M eurice quant à la pièce, devienne une réalité. Ce serait pour la petite, une de ces bonnes fortunes que l’on saisit aux cheveux. Que la pièce ait ou non un succès, la débutante serait posée vis-à-vis du public dans des conditions particulières et n’aurait pas à essuyer les planches, dans des rôles inaperçus et usés, pendant des années. Si vous pouvez faire qu’elle n’ait d’engagement que pour débuter ainsi, dans un rôle neuf et brillant, elle sera à fot  »… Elle le remercie de toutes ses bontés pour ses protégés, ainsi que pour le domestique qu’elle ne prend pas, parce qu’elle a sous la main un bonhomme sur lequel elle peut compter : « celui-là se plaira à coup sûr chez moi, tandis que le valet de chambre ayant fait son stage à Paris dans une maison riche et sur un grand pied, s’ennuiera très probablement avec nos valets, berrichons et paysans, durant nos longs hivers, dans une maison qui, après la saison des visites et des amusements, redevient un grand cloître »…

477. Jean-Paul SARTRE (1905-1980). M anuscrit autographe, [1946 ?] ; 1 page et quart in-4 avec qqs ratures et corrections. 400/600

S ur le photographe américain G jon M ili (1904-1984), auteur de plusieurs portraits de Sartre, qui écrivit la préface de son exposition à la Galerie du Bac en octobre 1946 ; ce texte semble être resté inédit.

« Mili a une tête de tamanoir. À croire qu’il met son nez dans les fourmilières. Mais ce n’est pas les fourmis qu’il chasse. Ce sont les images. Je déteste les photographies d’art parce qu’elles sont glacées ; […] le photographe n’aime pas la vie. Il photographie pour se venger de ne pas savoir peindre, il assassine. Mili aime d’abord la vie sous toutes ses formes. Il aime manger, il aime boire, il aime les nègres de Harlem, il aime tout. […] La photographie chez lui c’est son œil »...

478. Jean-Paul SARTRE . M anuscrit autographe pour Les Mots , [1963] ; 5 pages in-4. 1.500/2.000

V ersion inédite de premier jet pour la conclusion des M ots sur sa vocation d écrivain , non retenue dans le texte final . Ce fragment s’ouvre par des réfexions sur la formation religieuse de Sartre. « Né pour mourir, c’est-à-dire pour renaître en Dieu, j’étais déjà mort, c’est-à-dire que mon essence éternelle, intemporelle, mon caractère intemporel était déjà donné au sein de Dieu. Pourtant Dieu n’intervenait pas. Il était moi-même, les hommes d’après ma mort, le Destin, l’absolu pour lequel j’écrivais mes ouvrages. J’étais déjà beaucoup trop orgueilleux pour accepter un Don céleste. Et pourtant s’Il n’existait pas tout cet édifce s’effondrait du coup. Je ne m’en rendis pas

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